Chaque week-end, ils sont une trentaine de participants, originaires d'Afghanistan à se retrouver à Nevers pour jouer au cricket. Dans le pays, c'est le sport national, bien plus que le football. Un moment de partage et de retrouvailles pour eux. En attendant peut-être, la création d'une équipe.
Trois piquets dressés dans l'herbe. Les lancers, les coups de batte, les rires et les interpellations en pachto (l'une des deux langues afghanes) rythment le jeu. Ce samedi, ils sont une trentaine au square Mendès France à Nevers. Ici, pas question de football. On joue au cricket afghan. C'est devenu le rendez-vous de la communauté afghane de Nevers, chaque samedi et dimanche à partir de 18h.
"Cela fait 12 mois que je joue au Cricket ici", explique Jebran, jeune joueur de cricket. Quand on lui demande pourquoi il a choisi ce sport, il répond : "Parce que c’est le sport auquel on joue dans mon pays ! Le lancer, ça donne de la force. Et ça permet de retrouver des amis." Pour les joueurs présents, c'est un moyen de se retrouver, avec une pointe de nostalgie. "Quand on joue, on se rêve chez nous. Cela rappelle des souvenirs", soupire Jebran.
Les balles de tennis, c’est un peu grand, mais si personne ne peut aller à Paris. On se débrouille avec.
Trouver un terrain pour jouer au cricket s'est fait relativement facilement. La difficulté reste de trouver de quoi jouer. "On n'a pas beaucoup de matériel, mais on se débrouille", affirme Naqibullah, l'un des joueurs. "Pour acheter du matériel, il faut aller à Paris, dans des magasins afghans, explique Jebran. On peut y acheter des battes et tout ce qu'il faut. Les balles de tennis, c’est un peu grand, mais si personne ne peut aller à Paris, on se débrouille avec." Ce jour là, c'est donc bien avec des balles de tennis recouvertes de ruban adhésif qu'ils jouent.
Bientôt une équipe à Nevers ?
Dans de nombreux endroits déjà, à Amiens, Saint-Brieux, Saint-Omer, Rennes ou encore Strasbourg, des migrants afghans ont monté leur équipe de cricket. Alors à Nevers, les joueurs espèrent bien en faire autant. "Aujourd'hui, il y a peut-être trente garçons, calcule Isram, l'un des joueurs. Si on arrive à constituer une équipe, je pense qu’on sera davantage", veut-il croire. L'objectif est aussi de faire venir d'autres joueurs originaires du Sri-Lanka, d'Inde ou du Pakistan, des pays où le cricket est toujours très pratiqué. Et pourquoi pas des curieux qui voudraient s'initier.Aujourd'hui la Bourgogne ne compte qu'un seul club de criket au sein du Duc, le Dijon université club, plus connu pour son équipe de baseball. Autre sport de batte, le cricket est d'ailleurs rattaché à la fédération de baseball de Bourgogne Franche-Comté.