Témoignages. Coronavirus et personnes âgées : "J’ai pas envie de rester chez moi"

Publié le Mis à jour le Écrit par B.L.

L’épidémie de coronavirus qui touche le monde entier s’accélère. Il est demandé aux personnes âgées de plus de 70 ans de rester à la maison. Mais ces mesures ne semblent pas évidentes à suivre pour tout le monde.  
 

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Pourquoi les personnes âgées doivent-elles rester chez elles ?

C’est "la plus grave crise sanitaire qu'ait connue la France depuis un siècle", a déclaré le président de la République jeudi 12 mars 2020. Le président de la République a appelé les Français à "faire bloc" pour contrer cette épidémie "qui affecte tous les continents et frappe tous les pays européens".

En France, selon le dernier bilan officiel jeudi 12 mars 2020, 61 personnes sont décédées et 2 876 ont été contaminées (soit près de 600 de plus en 24 heures). Il y a 129 cas graves, en réanimation. En Bourgogne-Franche-Comté, on dénombre 219 personnes positives au Covid-19 et 5 morts. 

Les personnes âgées de plus de 80 ans sont les plus à risque face au coronavirus. En effet, le taux de mortalité augmente nettement avec l'âge. C’est pourquoi Emmanuel Macron a lancé un appel aux seniors.
"Je demande à toutes les personnes âgées de plus de 70 ans et à celles qui souffrent de maladies chroniques ou de troubles respiratoires, aux personnes en situation de handicap de rester autant que possible à leur domicile. Elles peuvent sortir pour s'aérer ou faire leurs courses mais doivent limiter au maximum les contacts", a-t-il insisté.

 
 

"Je le ferai s’il le faut bien sûr, mais ça m’ennuie"

Comme il fallait s’y attendre, son appel suscite diverses réactions.  

"Je le ferai s’il le faut bien sûr, mais ça m’ennuie, j’aime bien bouger", dit cette vieille dame rencontrée dans les rues de Nevers.

"J’ai 94 ans, ça fait deux jours que je suis sorti de l’hôpital. Je reste chez moi et on verra. Je vais faire les courses et puis voilà. Le reste du temps, je regarde la télé, l’ordinateur…", explique un nonagénaire.  

 

D’autres se montrent plus sceptiques : "Ces mesures ne me rassurent pas particulièrement. On en a vu d’autres, des épidémies. On n’a jamais fait tout ça", déclare une dame âgée. Cela dit, elle prend certaines précautions car, "il faut quand même se protéger. Je devais faire un voyage à l’étranger, je n’y vais pas, ça fait peur", avoue-t-elle.  


Et puis, il y a ceux qui le déclarent tout net : "J’ai pas envie de rester chez moi, j’ai pas peur du corona", dit un vieux monsieur.
"Ces mesures de confinement, ça rassure certains vieux, mais pas moi. Pour moi, rester à la maison, c’est rester en prison. J’aime bien voir un peu de monde, prendre l’air", dit-il.


 
Les personnes âgées qui habitent dans des résidences spécialisées, elles, n’ont pas le choix. En effet, les visites sont désormais interdites dans les EHPAD (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) et les unités de soins de longue durée (USLD). Cette mesure vise à protéger les personnes âgées de toute contamination.

"Ne pas rendre visite à nos aînés est un crève-cœur, c'est pourtant nécessaire temporairement", a rappelé le président de la République.

"C'est une mesure difficile parce que empêcher les enfants de venir voir les parents, c’est quand même une privation de liberté", reconnait Georges Eymery, médecin coordinateur de l’Ehpad Pierre-Bérégovoy, à Imphy, dans la Nièvre. "Mais, on l’a prise, car ça nous a paru nécessaire pour l’intérêt des résidents."

Les proches peuvent donc venir déposer des affaires, mais aucun contact direct n'est possible jusqu'à nouvel ordre.
Des animations sont prévues pour éviter l'isolement des personnes âgées et l’établissement réfléchit à des solutions pour assurer un lien entre les résidents et l'extérieur. "Un certain nombre de nos résidents ont le téléphone dans leur chambre, ça c’est pratique. On envisage de voir avec les nouvelles technologies si on peut faire quelque chose pour qu’ils puissent se voir avec internet ou des choses comme ça", ajoute Isabelle Sallé, directrice de l’Ehpad Pierre-Bérégovoy.

En attendant le retour à la normale, des dérogations seront toujours possibles, notamment dans le cas des personnes en fin de vie.
 
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