Ce mardi 18 juin, un centre de santé de l'association Médecins Solidaires ouvrira à Chantenay-Saint-Imbert dans la Nièvre. L'objectif est de pouvoir offrir un accès aux soins dans ce désert médical. Mais le concept du centre est un peu spécial : des médecins différents, venus de toute la France, vont se relayer toutes les semaines.
Et si ces centres de santé un peu particuliers étaient une solution pour venir à bout des déserts médicaux ? L'association Médecins Solidaires y croit. Nous vous en parlions en avril : le premier centre de Bourgogne-Franche-Comté ouvrira ce mardi 18 juin à Chantenay-Saint-Imbert dans la Nièvre.
Un médecin différent par semaine, toute l'année
À partir du 18 juin donc, les habitants de la commune de 1 200 habitants et les communes avoisinantes pourront de nouveau consulter un médecin à côté de chez eux. Le concept de ce centre de santé est simple : accueillir un médecin différent par semaine et ce sur 50 semaines dans l'année.
"En fait, le concept, c'est de se dire qu'on ne peut pas demander beaucoup à un médecin pour s'installer en zone rurale, mais on peut demander un peu à beaucoup de médecins", explique Magali Malauzat de l'association Médecins Solidaires. Avec plus 450 médecins dans le réseau, Médecins Solidaires peut assurer des consultations toute l'année, sauf à Noël et la semaine du 15 août. "Pour Chantenay-Saint-Imbert on peut déjà annoncer que les réservations de médecins sont complètes jusqu'au mois de décembre. Les patients pourront réserver en ligne sur Maiia, par téléphone ou en passant sur place."
Le 4e centre du genre en France
"À la base, l'idée est venue du Docteur Martial Jardel", raconte Magali Malauzat. "Avant de s'installer en tant que médecin, il a voulu faire un tour de France pour aller à la rencontre de ses confrères en zone rurale pour se rendre compte de l'accès aux soins. Et il s'est rendu compte que la situation était vraiment compliquée et que ça allait empirer."
Avec différents partenaires et des médecins pionniers, Médecins Solidaires est né. Avec un premier centre ouvert dans la Creuse en 2022, d'autres ont depuis été créés "là où il y en avait le plus besoin".
17 000 consultations ont été assurées, 10 emplois de coordinatrices médicales ont été créés et 3 500 patients dont 25 % d'entre eux en affection longue durée (ALD) ont pu choisir un centre comme "médecin traitant". Du côté des médecins aussi, le compte y est. "Ils viennent par humanité et ils reviennent pour eux", confie Magali Malauzat. "100 % de ceux qui ont tenté l'expérience veulent revenir. En fait, que ce soit les médecins retraités, les jeunes, les remplaçants ou même les médecins en cabinet libéral, ils retrouvent ce pour quoi ils ont fait médecine. Ils retrouvent les valeurs du serment d'Hippocrate."
Cette commune de la Nièvre n'a pas été choisie au hasard. Dans le département il n'y a que 120 médecins généralistes pour 100 000 habitants. Le territoire affiche d'ailleurs une baisse de 27,9 % du nombre de praticiens.