"Épuration ethnique" : Gilles Platret, le maire de Chalon-sur-Saône, maintient ses propos

Trois jours après avoir parlé d'épuration ethnique sur le plateau de CNews pour décrire la situation dans certaines quartiers populaires, Gilles Platret maintient ses propos. Depuis ce mardi 5 octobre, le discours du maire de Chalon-sur-Saône a provoqué de nombreuses réactions politiques.

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Gilles Platret maintient ses propos. Invité sur CNews le 5 octobre dernier, le maire LR de Chalon-sur-Saône avait décrit la situation dans certains quartiers difficiles en utilisant les termes "d’épuration ethnique". Le porte-parole et vice-président des Républicains avait expliqué que les personnes originaires du pays et qui ne font pas partie du "bloc musulman" sont expulsés des quartiers "par la violence, par la menace et par l’insulte des personnes d’origines étrangères". Ce vendredi 8 octobre, Gilles Platret assume son discours.

Interrogé par France 3 Bourgogne-Franche-Comté, l'élu affirme : "Le mot fait réagir mais la situation est bien plus grave que l’utilisation du mot. L’épuration ethnique ça fait réagir parce que l’on assimile ça aux génocides. La vérité c’est que nous avons à l’œuvre dans certains quartiers et du fait de certaines personnes un phénomène qui consiste à faire peur, à intimider et à chasser petit à petit des gens qui y vivent depuis très longtemps".

J’ai employé ce mot d’épuration ethnique, je le maintiens parce que ça correspond à la réalité. Il faut lutter contre ça. La première arme, c’est d’en prendre conscience.

Gilles Platret, maire (LR) de Chalon-sur-Saône

Le maire de Chalon-sur-Saône explique alors appuyer son argumentaire sur des "exemples concrets". "J’ai des veilles dames qui viennent me voir en me confiant 'ils, ce sont les jeunes d’une certaine origine familiale, surtout nord-africaine, nous disent maintenant tu n’es plus chez toi, tu dégages'. Face à ça, ou bien on ferme les yeux en disant que c’est de l’incivilité ou alors on essaye de regarder les faits", souffle Gilles Platret.

Des réactions au sein des Républicains

La prise de position du maire de Chalon-sur-Saône a suscité de nombreuses réactions, y compris dans son parti. Damien Abad, patron des députés LR à l’Assemblée nationale, a jugé ces propos inacceptables. "Je dis à ma famille politique que ce n'est pas en faisant des clins d'œil ou des appels du pied à Eric Zemmour ou Mme Le Pen qu'on attirera les électeurs à nous. La droite doit porter des convictions fortes sur des projets politiques et n'a pas à courir à l'échalote à partir de tel mot, telle outrance ou tel excès", a-t-il expliqué.

Si Gilles Platret accepte les divergences d'opinion et comprend que certaines personnalités politiques lui reprochent l'emploi de la notion "d'épuration ethnique", il estime que l'idée qu'il avance est une réalité. "J'admets parfaitement que l'on peut ne pas être d'accord avec le mot, ça fait partie du débat républicain. Le mot est fort, il est là pour faire réagir. Mais il correspond à une certaine réalité. Quand vous reprenez la définition traditionnelle du mot, l'épuration ethnique c'est un groupe qui cherche à éjecter un autre groupe qui n'est pas semblable. Qu'on me dise que ce que je décris ne correspond pas à ça ! Pour moi, ça correspond".

Est-ce qu’on va se cacher derrière son petit doigt et derrière des mots polis ? La réalité n’est pas polie, elle est violente.

Gilles Platret, maire (LR) de Chalon-sur-Saône

Eric Zemmour a quant à lui défendu Gilles Platret sur les réseaux sociaux, saluant son discours dans le tweet ci-dessous. "Voilà un LR courageux !", a écrit le polémiste qui n’a pas annoncé sa candidature officielle à la présidentielle.

"Interdit" de tweeter pendant 12 heures

Durant les jours qui ont suivi sa prise de position sur les quartiers, Gilles Platret s'est montré très actif sur les réseaux sociaux, réagissant aux soutiens reçus comme aux critiques subies. Ce jeudi 7 octobre, il a fait savoir sur son compte Facebook qu'il avait été "interdit" de Twitter pendant près de 12 heures. "La censure de la bien-pensance est en marche ! [...] Que chacun juge dans quel monde nous sommes en train d’entrer", a-t-il soufflé dans le post ci-dessous.

De son côté, l'association SOS Racisme a annoncé procéder à un signalement auprès du procureur de la République à Paris à la suite des propos du maire de Chalon-sur-Saône, évoquant des propos "dangereux et scandaleux".

"SOS Racisme attend du parti Les Républicains qu’il se désolidarise des propos irresponsables et haineux tenus par M. Platret [...] Gilles Platret ajoute un supplément de crainte au climat ambiant et incite très clairement à la haine contre les personnes perçues comme arabes, noires et/ou de confession musulmane", estime l'association dans un communiqué.

"Il est très important de montrer qu'il y a eu dérapage et incitation à la haine. Gilles Platret est un élu de la République. Il a un devoir d'exemplarité. Actuellement, il y a une tension en France, l'ambiance est délétaire. Il y a délitement du lien social. Qu'un élu se permette de parler d'épuration ethnique, ça ne fait qu'envenimer la situation", ajoute Dieynaba Baldé, présidente de l'association en Côte-d'Or.

Selon elle, la loi doit s'appliquer suite à la prise de position du maire de Chalon-sur-Saône. Pour rappel, toute personne qui incite à la haine raciale encourt un an d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende.

Gilles Platret, lui, ne retirera pas ses propos. "Je ne cherche pas à convaincre l'unanimité de la classe politique. Mais me taire par rapport à ce que je vois, ce serait une trahison. Donc je continuerai de parler".

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