Le tribunal de Chalon-sur-Saône a rendu son jugement ce vendredi 12 mai dans l'affaire de la noyade de trois frères et sœur en 2018 au plan d'eau des Prés Saint-Jean. La belle-mère des enfants est condamnée à 3 ans de prison avec sursis. Le procès s'est tenu le 31 mars dernier.
Cinq ans après le drame, c'est l'épilogue ce vendredi 12 mai. Le tribunal de Chalon-sur-Saône vient de rendre sa décision envers Aurélie H, la belle-mère des trois victimes, et envers Gilles Platret, le maire de la ville : trois ans de prison avec sursis pour la belle-mère, et relaxe pour le maire. C'est ce qu'avait demandé le parquet lors de l'audience le 31 mars dernier.
Les réquisitions ont été suivies
Lors du procès, le procureur avait requis trois ans de prison "intégralement assorti du sursis simple", reconnaissant la caractérisation d'homicide involontaire. "Sa responsabilité dans les décès est directe. C'est son comportement qui a causé le décès par noyade des trois enfants. Cette faute résulte du défaut de surveillance, constaté par les témoins qui ont été entendus", avait dit le procureur.
Contre le maire de Chalon-sur-Saône, le procureur avait laissé une condamnation "à l'appréciation du tribunal".
Deux jours plus tôt, mercredi 10 mai, la mère des victimes Lallia Konaté ainsi qu'une trentaine de personnes se sont réunies à Chalon-sur-Saône pour une marche blanche, et pour demander "une peine à la hauteur de la souffrance" de la mère.
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Assia, Abd-Allah et Abd-Arrahmane sont morts noyés en 2018
En juillet 2018, Assia (9 ans), Abd-Allah (10 ans) et Abd-Arrahmane (13 ans) sont morts noyés dans le plan d'eau des Prés-Saint-Jean à Chalon-sur- Saône. Ce jour-là, ils étaient sous la responsabilité d'Aurélie H, la nouvelle compagne de leur père. Il était reproché à cette dernière de n'avoir pas surveillé les enfants, tout en sachant qu'ils ne savaient pas nager : ils jouaient près de l'eau, à 100 mètres d'où était positionnée Aurélie H.
Lallia Konaté, la mère des trois victimes, a décidé de médiatiser son deuil et son combat pour obtenir justice. "La justice fait partie du process de deuil. Si j'avais perdu mes cinq enfants, je ne pense pas que je me serai relevée, je ne serai plus là... Il faut que je mène ce combat, c'est une de mes raisons de vivre", nous confiait-elle juste avant le procès fin mars. Elle vit aujourd'hui à Manchester (Angleterre) avec ses deux filles, les soeurs des victimes.
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Outre la condamnation de la belle-mère, Lallia Konaté espérait aussi faire reconnaître la responsabilité du maire de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret. La baignade était interdite aux Prés-Saint-Jean car dangereuse, mais cette interdiction n'était pas signalée correctement, a rappelé l'avocat de Lallia Konaté lors du procès. "À l'origine, il y avait neuf panneaux "baignade interdite" mais un seul a été retrouvé, complètement enfoui. Les huit autres n'avaient plus de pancarte. Qu'est-ce que ça coûtait d'entretenir ces panneaux ? Comment peut-on en arriver à ce niveau-là de manque d'intérêt, de défaut d'entretien ?", avait questionné maître Cédric Trabal.
Gilles Platret ne s'était pas déplacé lors de l'audience du 31 mars.