Ces jeudi 5 et vendredi 6 octobre, les responsables de la Ferm'Inov, installée en Saône-et-Loire, sont au Sommet de l'élevage pour présenter les résultats de leurs expérimentations. L'exploitation fait partie d'un réseau de fermes innovantes ou des nouveaux modes de culture sont testés.
L’agriculture de demain s’invente en Saône-et-Loire. Depuis un an, la Ferm’Inov installée à Jalogny près de Cluny, teste et propose aux éleveurs de nouvelles techniques de culture. Objectif : que les exploitations du futur aient en main toutes les clés pour s’adapter aux enjeux climatiques et technologiques.
Ces jeudi 5 et vendredi 6 octobre, les responsables tiennent deux conférences au Sommet de l’élevage, qui se tient à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) pour présenter les résultats de leurs expérimentations.
"On teste différents leviers que ce soit la conduite des troupeaux, les ressources fourragères et le numérique en élevage", décrit Adrien Demarbaix, responsable d’exploitation. Au total, ce sont 9 salariés qui travaillent pour l’association.
Un drone pour surveiller les troupeaux
Ce matin-là, Victorine Perrin s’occupe, comme tous les jours, du décompte et de la surveillance des bêtes. Et l’agricultrice n’y va pas les mains vides. Elle est équipée d’un drone qui filme en temps réel les troupeaux de Charolaises.
"Ça me permet de les compter très rapidement. Dans un ilot avec plusieurs troupeaux, ça m’évite de rentrer sur chaque parcelle avec le 4X4, d’ouvrir, de refermer les barrières et aller voir toutes les vaches".
Grâce au drone, la salariée de la Ferm’Inov estime gagner 45 minutes chaque jour. Même si la technologie ne remplace pas le contact humain. "Il ne peut pas apporter du grain aux vaches, tester le jus dans les clôtures, piquer une bête s’il y en a une de malade mais on peut concilier agriculture et nouvelles technologiques".
C’est une technologie facile à maîtriser pour les agriculteurs. C’est plus facile que les jeux vidéo !
Victorine Perrin, salariée de la Ferm'Inov
Quelques mètres plus loin, dans l’un des bâtiments de l’exploitation, c’est mission vêlage. Mais ici, il y a deux périodes de naissance : à l’automne et en hiver, contrairement à ce qui se fait dans la plupart des fermes.
"Il reste encore six vaches à vêler pour terminer la campagne d’automne. L’objectif, c’est d’avoir des lots groupés avec des poids homogènes pour faciliter les expérimentations sur les conduites alimentaires et les performances qui seront ensuite menées sur les animaux", détaille Jérémy Douhay, chargé d'étude.
Respecter le rythme de la nature
Au plus haut de l’hiver, 400 bêtes seront présentes à la ferme. Des modes d'alimentation plus en phase avec le rythme de la nature seront testés. Les nouveau-nés seront ainsi nourris en pâturage ou avec de l’herbe conservée. "L’idée, c’est d’adapter au mieux les besoins des différentes catégories d’espèces en fonction du cycle de pousse de l’herbe pour assurer les meilleures performances de croissance. On veut vraiment travailler sur l’approche environnementale et le bien-être animal".
Au total, l’exploitation s’étale sur 215 hectares. Et même les bâtiments sont mis à contribution. Sur trois d’entre eux des systèmes de gouttières sont installés afin de récupérer l’eau de pluie. "On a 3 000 mètres carrés de surface de toit et 270 mètres cubes de stockage d’eau dans des cuves. On utilise ensuite toutes ces eaux pour l’abreuvage des bovins", décrit Adrien Demarbaix.
Pour éviter qu’elle ne se fermente et se dégrade en restant stockée longtemps dans les cuves, l’eau est filtrée et traitée au dioxyde de chlore. Une innovation essentielle. Car en temps de multiplication des périodes de sécheresse, réduire la consommation d’eau est devenu un enjeu essentiel.
"On a démarré cette expérimentation en janvier. Et entre janvier et mars, on a économisé entre 500 et 600 mètres cube d’eau. On est persuadé que ces systèmes vont permettre aux éleveurs d’être plus autonomes sur leurs exploitations. C’est un atout technique et économique pour l’éleveur".
L’exploitation est l’une des huit de France à faire partie du réseau "Ferme expérimentale". Et elle est la seule dans la partie Est de la France.