Une cinquantaine d'agriculteurs a manifesté devant la préfecture et la DDT de Saône-et-Loire, à Mâcon, ce mercredi 28 février. Ils dénoncent notamment le poids et le coût des normes, ainsi que la proximité de certains syndicats avec le gouvernement.
Nouvel épisode de la colère agricole en Bourgogne. Ce mercredi 28 février, des agriculteurs se sont rendus devant la préfecture de Saône-et-Loire et la direction départementale des territoires (DDT), à Mâcon, entre 13 heures et 14 heures. Selon nos journalistes sur places, ils étaient une cinquantaine à avoir fait le déplacement.
Une manifestation "pacifiste et réfléchie" dont l'objectif est avant tout de rencontrer les autorités, précise Damien Raymond, membre de la Mobilisation sans étiquette (MSE), le collectif à l'initiative de l'action. "On ne vient pas en gueulant, mais en apportant des idées pour améliorer notre quotidien", ajoute celui qui est lui-même éleveur à Toulon-sur-Arroux.
Les membres du mouvement dénoncent notamment certaines normes sanitaires auxquelles ils sont soumis, qui, selon eux, sont trop lourdes et n'ont pas d'utilité réelle.
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"C'est le cas de certains vaccins par exemple, qui coûtent extrêmement cher aux éleveurs alors que les acheteurs de nos bêtes ne demandent eux-mêmes pas forcément qu'on fasse ces vaccins", explique Damien Raymond. "On a organisé une réunion avec les autorités pour en discuter, dont le GDS (groupement de défense sanitaire) qui gère ces normes, mais ses représentants ne sont pas venus. Donc on a décidé de se faire entendre autrement."
Un mouvement sans attache syndicale
L'idée était également de se détacher des syndicats agricoles, principalement la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs (JA) qui ont mené la vague de contestation en début d'année. Pour la MSE, ces organisations sont "trop liées aux politiques". "Ils ont participé à alourdir les charges qui nous pèsent dessus ou ont signé des accords qui nous pénalisent, mais qui allaient dans leur propre intérêt", déplore l'éleveur.
Les syndicats ont fait un cinéma en se plaçant en défenseurs des petits exploitants, alors qu'ils n'agissent pas forcément dans notre intérêt.
Damien Raymond,éleveur et membre de la Mobilisation sans étiquette
Le mouvement regroupe d'ores et déjà entre 500 et 600 agriculteurs. Ces derniers mèneront régulièrement des actions d'ici l'an prochain, date à laquelle les chambres d'agriculture éliront leurs représentants. Avec un but en tête : "faire tomber la mainmise de la FNSEA".