Après les chevaux et les ânes, cette fois c’est un veau qui a été mutilé à Matour, en Saône-et-Loire. Cet acte de barbarie est pris très au sérieux par la filière bovine et par les autorités qui ont mis en place des systèmes de surveillance élargis à l'ensemble des élevages.
Depuis quelques semaines, des actes de cruauté sur des animaux ont été recensés. Cela a commencé par des agressions contre des chevaux.
Puis, un acte de barbarie a été constaté sur un veau. Les faits se sont déroulés dans la nuit du vendredi 11 au samedi 12 septembre, à Matour.
Conséquence : des contrôles surprises ont été organisés par la gendarmerie à quelques kilomètres de Cluny lundi 14 septembre 2020.
Les forces de l’ordre ont arrêté les véhicules et vérifié les identités des conducteurs.
Depuis plusieurs jours, ces contrôles se répètent dans le département. Cette fois, ils ont été réalisés à Sainte-Cécile, car "nous avons constaté deux actes de barbarie à proximité, l’un sur un équidé à Cortambert au mois d’août et l’autre sur le bovin à Matour. Ici, c’est un point central", explique la capitaine Jessica Martin, commandant en second de la compagnie de gendarmerie de Mâcon.
La gendarmerie a mis en place plusieurs dispositifs
Face à ce nouvel acte de sauvagerie, la gendarmerie procède de la même manière qu’avec les équidés. "Le contrôle qui a lieu aujourd’hui à Sainte-Cécile a pour but de dissuader les éventuels malfaiteurs qui souhaiteraient s’en prendre aux équidés ou aux bovins. Il s’agit aussi de rassurer les éleveurs et les propriétaires d’équidés pour leur montrer que la gendarmerie prend bien en compte la situation.""Ce n'est pas le seul dispositif qui est mis en place", précise la capitaine Jessica Martin. "Il y a des dispositifs visibles qui sont récurrents dans tout le département de Saône-et-Loire. Mais, nous avons aussi un dispositif qui n’est pas visible, sur lequel nous ne souhaitons pas communiquer pour ne pas permettre aux malfaiteurs de connaître toute notre marge de manœuvre."
"Ça inquiète car on a tous des animaux dans les prés"
Après les propriétaires de chevaux, les éleveurs de bovins vivent à leur tour dans un climat un peu "angoissant"."C'est sûr que ça interroge d'abord, parce qu’on ne peut pas comprendre de telles actions. Ensuite, ça inquiète car on a tous des animaux dans les prés et qu’on ne peut pas tous les surveiller la nuit", dit Christian Bajard, président de la FDSEA 71.
"Le danger, c’est que certains fassent leur propre police. On pourrait être tenté de protéger son cheptel, mais il y a des consignes assez précises de la gendarmerie", rappelle-t-il.
Les conseils sont les mêmes que ceux donnés aux propriétaires d’équidés : il faut renforcer la surveillance des animaux et pour cela les regrouper si possible dans une même zone ; prévenir les voisins et leur demander d’ouvrir l’œil ; ne pas hésiter à signaler au 17 tout comportement suspect…
La gendarmerie rappelle aussi qu'elle a développé une application baptisée Vigi Agri, qui permet de diffuser aux agriculteurs des messages d’alerte en temps réel.
Grâce à ce système, les éleveurs peuvent désormais être avertis d’un nouvel acte de barbarie ou de la présence de personnes suspectes dans un secteur.
Reportage de Frédéric Cuvier, Gabriel Talon et Lucas Clerc avec :
-Capitaine Jessica Martin, commandant en second de la Compagnie de gendarmerie de Mâcon
-Christian Bajard, président de la FDSEA 71