"On va avoir 4 tours Montparnasse devant le château !" : un projet d'éoliennes controversé sur les terres de Lamartine

Le projet d'installation de cinq éoliennes dans le paysage mémoriel de l’œuvre d’Alphonse de Lamartine, en Saône-et-Loire, est contesté par une partie de la population. Un projet qui, selon ces habitants, porterait une atteinte à l’intérêt paysager, littéraire et patrimonial de ce territoire.

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"Cette vallée a été magnifiquement décrite par Lamartine dans un certain nombre de ses ouvrages. On veut mettre en valeur la préservation de ce patrimoine lamartinien qui est très prégnant dans notre région", explique Olivier Lorne, président de l'association Nature & Horizons 71 qui est contre le projet.

Le cœur de la révolte, c'est le projet d’implanter d’ici 5 ans un parc éolien sur les communes de Pierreclos et Tramayes. L'emplacement choisi se situe précisément sur la crête qui surplombe le château de Saint-Point, ouvert au public depuis la mort du poète Alphonse de Lamartine en 1869.

Un patrimoine historique "menacé"

Le Val Lamartinien, immortalisé à jamais dans l’œuvre du poète, s’étend sur un territoire comprenant ses différentes propriétés (les châteaux de Monceau et de Saint-Point, la maison d’enfance de Milly, tous classés Monuments Historiques), et les lieux qu’il a fréquentés et qui ont inspiré son œuvre.

"Il va y avoir, devant le château Lamartine, quatre éoliennes qui auront une hauteur d’environ 200 mètres de haut. Par comparaison, la tour Montparnasse mesure 210 mètres de haut. On va avoir quatre tours Montparnasse devant le château, qui seront en surplomb", s'indigne Olivier Lorne.

Le propriétaire du château de Saint-Point, Etienne de Baecque, se dit "horrifié" de voir un projet éolien qui va "défigurer la vallée".  C'est son château qui sera le plus impacté parmi la dizaine de monuments historiques que compte le Val Lamartinien. 

"On met toute notre énergie à valoriser ce patrimoine, c’est un engagement très lourd personnel et financier. Saccager le paysage qui constitue une des clefs de l’héritage de Lamartine pour la poésie, qui est quelque chose d’important du Mâconnais où Lamartine est présent partout, ça paraît insensé".

L'impact sur l'environnement

Pour le président de l'association Nature et Horizons 71, ce n'est pas qu'un problème de pollution visuelle mais aussi un impact sur l'environnement avec la destruction de plusieurs hectares de forêt. "Le bilan écologique de ce projet industriel est en soi déjà très contestable en raison de son implantation au cœur d’une forêt, en lisière directe d’une zone protégée au titre du label Natura 2000 et au centre d’un territoire classé Zone Naturelle d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique".

Une pétition est ouverte en ligne qui recueille 220 signatures en 2 jours.

"On n’en est qu’à la phase d’étude. On ne peut pas parler de parc éolien"

Pour Kilian Alvarez, chef de projet de la société BayWa r.e. (développeurs et exploitants de parcs éoliens), ce projet n'en est qu'au stade des études.

"L’idée est de pouvoir lancer des études en vue d’analyser le potentiel réel éolien sur le secteur. À partir de ces données, on va statuer sur la volonté ou pas d’aller jusqu’à un dépôt de dossier. Ces études, une fois lancées, vont durer a minima une année. Par suite de ces études, le partenariat devra se positionner. On va étudier si c’est concrètement possible ou si le projet s’arrête. On n’en est qu’à la phase d’étude. On ne peut pas parler de parc éolien".

Le comité de pilotage est un partenariat public-citoyens-privé "innovant qui a cette particularité que toutes les décisions doivent être prises à la majorité des 8/10ème, ce qui se résume par une obligation de consensus permanent car aucun partenaire ne peut ainsi prendre de mesures unilatéralement".

Sur son site internet, la commune de Pierreclos met en avant que ce projet éolien s'inscrit dans une approche globale. La raison d’être de ce projet est d’offrir, aux communes et à ses habitants, l’opportunité de maîtriser ensemble leur approvisionnement énergétique pour les décennies à venir.

L'exemple de la maison d'enfance de l'écrivain Marcel Proust

Le Conseil d’Etat a récemment confirmé que la protection d’un paysage historique, littéraire et culturel pouvait justifier le refus d’autorisation d’un parc éolien aux alentours du village d’Illiers-Combray (Eur-et-Loir), lieu de mémoire de l’œuvre de Marcel Proust.

Deux communes proches d'Illiers-Combray, où se situe la maison d'enfance de l'écrivain Marcel Proust, devaient accueillir prochainement un parc éolien. Mais le Conseil d'État a enterré le projet en 2023, évoquant une atteinte significative au patrimoine, en particulier immatériel, de cette vallée chère au cœur de l'écrivain.

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