Après six ans de travaux, la mégadécharge de l'industrice chimique située proche de la frontière française est enfin nettoyée.
La décharge suisse utilisée par la chimie bâloise est enfin vidée de ses déchets après de longues années de travaux. Avec David Eray, Ministre de l'Environnement de la République et du Canton du Jura - Clément Tolusso, Porte-parole Greenpeace (mai 2000) - Michael Fischer, directeur de la BCI Betriebs-AG. Reportage M.Coulon, N.Meyer.
Six ans de travaux, 345 millions d'euros et 202.000 tonnes de déchets dangereux évacués : les géants de l'industrie chimique de Bâle (Suisse) ont annoncé vendredi qu'ils avaient fini de vider la décharge de Bonfol utilisée pendant 15 ans comme poubelle à ciel ouvert.
a précisé sur place, lors d'une conférence de presse, Michael Fischer, directeur de la société BCI Betrieb créée par les industries chimiques pour mener à bien ce projet d'assainissement hors norme.Les derniers déchets ont été excavés lundi dernier, le 29 août"
Le site sera reboisé d'ici trois ans
Entamé en mars 2010, sous la pression du canton du Jura et des associations écologistes autour de Greenpeace, ce chantier visait à vider totalement un énorme trou creusé dans l'argile aux abords d'une forêt et rempli de déchets hautement toxiques. Pour ce faire, les promoteurs du projet ont construit un immense hangar au-dessus de la décharge, de manière à éviter toute pollution pendant l'excavation. Ces infrastructures doivent être démontées d'ici fin 2017, et le site reboisé d'ici 2019.
Plus de 100.000 tonnes de déchets entassés par la chimie bâloise
A l'origine de cette accumulation de colorants, pesticides, solvants et autres métaux lourds, les géants de l'industrie chimique et pharmaceutique bâloise qui avaient déversé leurs déchets de 1961 à 1976 dans cette ancienne carrière d'argile.Mais en 1998, la Suisse se dote d'une loi qui impose l'assainissement des sites contaminés: les déchets doivent être déterrés et évacués, et la facture incombe à celui qui les a déposés, en l'occurrence les industries chimiques - parmi lesquels les prédécesseurs des actuels groupes Novartis, Roche, BASF, Clariant ou Syngenta.
L'assainissement aura coûté près du double de son budget initial et révélé 50.000 tonnes de déchets de plus que prévu, mais il s'agit de "matériaux mélangés", alors que pour les déchets chimiques, l'estimation initiale de 114.000 tonnes "s'est confirmée", a souligné M. Fischer.
Les eaux souterraines restent sous surveillance
Il reste encore sur place environ 4.000 tonnes de déchets, qui seront transportés début novembre vers trois sites spécialisés en Allemagne et en Belgique où ils seront incinérés, comme tous les autres auparavant.Le maire de Bonfol, Fernand Gasser, a fait part de son "grand soulagement". Pendant encore dix ans, les autorités cantonales du Jura suisse surveilleront les eaux souterraines et de surface, pour surveiller notamment une contamination des corps sableux observée dans la partie Nord de la décharge.