Alors que l'Université de Bourgogne propose des menus végétariens et végétaliens dans ses restaurants cette semaine, nous avons discuté avec les étudiants du campus de Dijon (Côte-d'Or) de leurs habitudes alimentaires. On vous raconte.
Des jeunes qui s’engagent jusque dans leur assiette. Selon une étude de FranceAgriMer réalisée dans quatre pays européens dont la France, 12 % des 18-24 ans se disent végétariens, végétaliens ou végans. Pour comparaison, seulement 2 % des plus de 55 ans adoptent ces modes d’alimentation.
Pour promouvoir une consommation plus vertueuse et moins tournée vers la viande, l’Université de Bourgogne-Franche-Comté propose du 4 au 8 avril dans ses restaurants une semaine verte avec des menus exclusivement végétariens et végétaliens. "L’idée, c’est de faire découvrir aux étudiants des protéines végétales et leur proposer autre chose que les protéines animales. Il y a une demande, un souhait de s’intéresser à ces plats", présente Céline Cunin, responsable du pôle restauration au Crous de Bourgogne-Franche-Comté.
C’est la deuxième fois que le dispositif est mis en place. L’année dernière, la semaine verte avait été proposée dans trois établissements de Bourgogne-Franche-Comté. Cette fois-ci, elle est développée dans tous les restaurants universitaires de la région. Dont ceux du campus de Dijon où nous avons interrogé plusieurs étudiants sur leurs habitudes alimentaires.
Pour Théophile et Camille, "beaucoup de jeunes mangent végétarien ou végan"
Parmi eux, Théophile et Camille. Les deux camarades n’achètent plus de viande lorsqu’ils vont faire les courses. "Je vais en manger plus rarement. Au restaurant, je vais peut-être en prendre. Mais en général, je me dirige plutôt vers du tofu par exemple. Ce sont pour des raisons écologiques et le bien-être animal, histoire de mettre ma part", confie Théophile.
Camille met également en avant la notion environnementale et le bien-être animal. "Ça entre évidemment en ligne de compte. Quand on déjeune avec des jeunes, on se rend compte que beaucoup mangent végétariens ou végan", observe-t-elle.
Aurore : "J'ai eu une prise de conscience récemment"
Aurore, 21 ans, a totalement supprimé la viande de son assiette depuis le début de l’année. "J’ai eu une prise de conscience récemment". L’étudiante consomme désormais principalement des légumes et des protéines à base de végétaux.
La demande de substituts à la viande explose, comme les steaks de soja, dont la consommation a bondi de 18 % en un an selon une étude Kantar. Quant à celle de la viande, elle a chuté de 12 % en 10 ans d’après une enquête du Crédoc.
"Je trouve que c’est important, une grosse partie de notre pollution est liée à l’élevage intensif. C’est bien de limiter notre consommation de viande", lance Aurore.
Mathilde* favorise la viande de qualité
Mathilde, croisée à la sortie de ses cours, n’a elle pas supprimé la viande de son alimentation mais privilégie des produits de qualité à l’achat. "Je fais attention au quotidien quand je fais mes courses à manger sain. Les Halles de Dijon, c’est bien parce que ce sont des producteurs locaux, c’est mieux que d’aller en supermarché !", lance la jeune étudiante qui a grandi avec l’idéal d’une alimentation éthique.
"On nous dit tout le temps, il faut faire attention. Il y a une conscience que tous les jeunes ont au niveau écologique. On nous le rabâche depuis qu’on est petits. Tout le monde est dans le même état d’esprit au niveau des étudiants".
Selon un rapport sur l’évaluation de l’alimentation saine et durable remis le 24 février dernier à l’Assemblée nationale, les nouvelles générations sont en effet plus engagées que leurs aînés dans des modes de consommation viables.
"Les jeunes adultes nés entre la fin des années 1980 et le début des années 2000 sont plus conscients que leurs aînés au même âge, du lien entre alimentation et santé comme ils sont plus soucieux de l’environnement, ce qui les conduit à davantage végétaliser leur alimentation et à réduire les produits carnés".
Bientôt au tour des aînés ?
Mais les adultes pourraient eux-aussi à se tourner vers une alimentation plus végétale. Selon un sondage Ifop, deux tiers de la population se disent prêts à manger moins de viande et de poisson et à favoriser des produits labellisés lorsqu’ils le font.
Par ailleurs, 50 % des Français estiment que leur consommation de végétaux a augmenté depuis deux ans.
Pour accompagner les nouvelles habitudes alimentaires de ses étudiants, l’Université de Bourgogne-Franche-Comté continuera quant à elle de proposer des plats d’origine végétale dans ses restaurants et devrait organiser plus régulièrement des semaines vertes à partir de la rentrée prochaine.
*le prénom a été changé