TEMOIGNAGES. Damien, Jean-Marie, Marc… ces guéris du Covid-19 qui voient revenir l’épidémie

Médecin, infirmier, retraité. Ces trois hommes ont bataillé contre le coronavirus Covid-19 sur un lit d’hôpital. Face à la recrudescence des cas positifs, chacun porte un regard différent. Rencontres.

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Damien Pollet, médecin généraliste a fait une forme grave de Covid

À Salins-Les-Bains, Damien Pollet a repris le travail. Ce médecin généraliste de 58 ans a été touché au printemps par le Covid-19. Cinq jours à l’hôpital. “J’ai évité la réanimation, mais pendant deux jours, je ne tenais pas debout plus de 10 secondes” raconte-t-il.

Dans son cabinet, depuis la rentrée, le médecin n’a pas eu à faire face à de nouveaux cas. “J’ai eu un patient diagnostiqué positif, un jeune de 25 ans” mais le médecin ne l’a pas croisé. Alors que chaque jour, le nombre de nouveaux cas positifs s’égrène par milliers en France, le médecin ne se dit pas inquiet. “Je suis réaliste, je sais que cette épidémie va durer de longs mois, je comprends que certains de mes confrères puissent l’être” explique Damien Pollet.

Guéri du covid, Damien Pollet a retrouvé une vie normale, mais il nous explique avoir perdu 10 à 15% de sa capacité pulmonaire. “Le Covid a touché les alvéoles, dans la vie de tous les jours, ça va, mais quand je fais de la randonnée, il faut que je m’arrête parfois, pour reprendre mon souffle”

La recrudescence des cas positifs, le médecin s’y attendait. “Cette période, oui, est compliquée. On a une résurgence de cas depuis la mi-août. C’était attendu, il faut faire avec. On se retrouve dans une situation où le doute s’installe chez beaucoup de gens. Certains pensent qu’on les a bernées. Même des médecins se posent la question si l’épidémie existe vraiment. En Allemagne, il y a eu des manifestations”. Comment va évoluer l’épidémie ? “Moi, je pense que personne ne sait ce qui va se passer dans deux à trois mois” explique Damien Pollet. “Je sais que le risque revient, mais ce ne sera pas comme en mars où on a pris la vague qui m’a propulsé à l’hôpital” ajoute le Jurassien.

Agacé par les anti-masques

Besançon, Lons-le-Saunier, Belfort, Poligny, le port du masque est rendu obligatoire depuis la fin août dans plusieurs villes de Franche-Comté. Dans son cabinet de Salins, ville thermale, peu de refus de porter le masque. Le médecin tente de convaincre les derniers récalcitrants. La plupart des patients, connaissent le parcours du médecin hospitalisé au printemps et qui avait rendu un hommage aux guerrières, ces infirmières et médecins qui l’ont soigné. Les anti-masques, il en voit passer quelques-uns. “Il y a deux phrases qui m’agacent. Je suis jeune, je ne risque rien, je suis vieux, je peux crever”. Le médecin les a entendu plus d’une fois. “Ces gens ont le droit de le penser, mais ils n’ont pas le droit de contaminer les autres” déplore Damien Pollet. 

“Je suis le seul dans ma ville à avoir fait une forme grave du covid, on ne sait pas pourquoi” explique Damien Pollet. Le médecin a levé le pied, à quelques années de la retraite, il l’avait déjà décidé avant de tomber malade. “Je prendrai ma retraite à 62 ans, et pas 67. Je sais que la vie peut s’arrêter à tout moment” conclut le médecin salinois qui a fait un dossier pour déclarer le covid comme maladie professionnelle. 

En cette rentrée, Damien Pollet estime qu’il ne faut pas avoir peur du virus. “Il faut rester sérieux, ne pas le craindre. Je suis plutôt optimiste pour l’avenir, il y a une majorité de gens qui font attention et qui vont protéger les autres, les râleurs.” 

Jean-Marie Gindre, retraité en Haute-Saône, reste semi-confiné chez lui 

L’hôpital, Jean-Marie Gindre ne souhaite pas y retourner. Ce retraité du nord Franche-Comté a passé plus de sept semaines à l’hôpital de Trévenans dans le Territoire de Belfort et dans un autre établissement du sud de la France où il avait été transféré. Il a passé à son retour quatre semaines en rééducation au Centre de médecine physique et de réadaptation Bretegnier à Héricourt.

12 à 15 kilos de perdus pendant son combat pour la vie. Une épreuve pour cet homme de 67 ans qui aujourd’hui se sent en forme. Avec son épouse, face à la recrudescence de cas, ils ne veulent prendre aucun risque. En ce moment, ils sortent pour faire leurs courses et évitent les rassemblements. « Avec ma femme, nous aimons prendre des verres en terrasse, aller au restaurant, mais pour l’instant, on préfère rester chez nous ! ». Guéri du covid, Jean-Marie Gindre vit désormais en mode confinement, le plus possible. 

Marc Paulin, infirmier à Besançon sur le qui-vive d’une éventuelle seconde vague

Défenseur de l’hôpital en tant que syndicaliste Sud, soignant en tant qu’infirmier au CHU de Besançon, et guéri de la Covid-19. Trois combats entremêlés font de Marc Paulin un témoin privilégié.

« Tout n’est pas comme il faut, je suis sportif et musicien et je n’ai pas encore retrouvé mon souffle » explique Marc Paulin. Cet infirmier est de tous les combats et celui livré contre la Covid-19 n’est pas des moindres. Malade au printemps dernier, il ne s’estime pas aujourd’hui entièrement guéri. Sa préoccupation, aujourd’hui, est celle d’une seconde vague. 

« Il y a une anticipation au CHU de Besançon, même si l’incertitude d’une seconde vague interpelle tout le monde. On est sur le qui-vive » assure Marc Paulin. « L’hôpital est de nouveau en tension. On rattrape le retard pris au printemps. Tous les services de spécialités tournent à plein régime » constate l’infirmier qui espère ne pas avoir à revivre les afflux de patients du printemps. 
 
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