Coronavirus Covid-19 : avec 25 décès, le bilan à l’Ehpad de la Rosemontoise à Valdoie s’aggrave

L’hécatombe se poursuit à L’Ehpad de la Rosemontoise à Valdoie, dans le Territoire de Belfort. Selon nos informations, 25 résidents sont décédés depuis le début de l’épidémie de Covid-19. Soit neuf de plus que la semaine dernière.
 

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Visiblement, l’épidémie de Covid19 n’en finit pas de faire de nouvelles victimes dans l’Ehpad de la Rosemontoise à Valdoie, qui compte 115 résidents.
Selon Corinne Coudereau, la maire UDI de la commune, ce sont 25 morts qui ont été enregistrés dans l’établissement depuis le 15 mars. « Je suis bien placée pour le savoir, c’est moi qui signe les registres. Je ne peux pas affirmer que ce sont tous à 100% des cas de Covid19, car ils ne sont malheureusement pas tous testés. Mais je rappelle qu’entre le 1er et le 15 mars, il n’y avait eu aucun mort dans l’établissement ! » .

Une situation dramatique, qui semble malheureusement la conséquence d’une épidémie hors de contrôle. Lundi dernier, 16 décès liés au Covid-19 étaient comptabilisés dans la structure par l’Agence régionale de la santé (ARS).  Une situation qui avait conduit au placement sous administration provisoire de l’EHPAD, et à l’arrivée d’une nouvelle direction provisoire.
La semaine dernière, 28 personnes présentaient les symptômes du Covid-19 au sein de cet Ehpad. La perspective de nouveaux décès était donc malheureusement dans tous les esprits.


« Scandale d’Etat »


Une situation qui scandalise la maire de la commune :


« Je constate qu’on n’hospitalise plus les personnes dans les Ehpad, on dit qu’on ne peut rien faire. Pourquoi ces personnes ne sont pas emmenées à l’hôpital ? C’est inhumain de faire partir des gens dans ces conditions. C’est maintenant qu’il faut agir ! Car ce qui se passe à Valdoie va sans doute se passer dans d’autres Ehpad. Ici, on a juste été touché les premiers, car on est proche de Mulhouse, mais c’est une situation qui existe ailleurs : il y a 800 000 résidents en Ehpad en France, ça va être une hécatombe si rien ne bouge. C’est un véritable scandale d’état ! ».

Un cri d’alarme qui confirme celui lancé fin mars par les représentants des Ehpad de France, qui interpellaient le ministre de la Santé Olivier Véran et craignaient qu’il y ait 100 000 morts dans leurs établissements. Ces professionnels réclamaient alors 500 000 masques pour équiper leurs personnels.


Arrivée de masques


Pourtant, depuis la semaine dernière, la situation à l’Ehpad de la Rosemontoise a évolué. Une nouvelle direction provisoire, constituée d’un binôme expérimenté venu d’Alsace, a été nommé par l’ARS et le Conseil départemental pour deux mois reconductibles.
Le 30 mars, deux infirmières de l’éducation nationale ont aussi été réquisitionnées et sont venues prêter main forte aux équipes, très éprouvées.
En parallèle, 200 masques ont été fournis par la Préfecture. D’autres devraient arriver très rapidement, issus de la commande groupée de 100 000 masques passée par la Région et le conseil départemental du Territoire de Belfort.


Climat délétère


Des améliorations qui n’ont visiblement guère amélioré le climat interne de la structure. « Les personnels sont menacés de sanctions s’ils parlent à la presse des problèmes rencontrés sur place » assure Geneviève Chovrelat, qui fait partie du Conseil de la vie sociale de la Rosemontois, une instance consultative où sont élus des représentants du personnel et des résidents.

Une information confirmée par Corinne Coudereau, qui s’est procurée un mail interne envoyé par la direction au personnel.

Une situation qui confirme le climat particulièrement délétère qui semble régner dans l’établissement. Comme nous vous le révélions il y a quelques jours, depuis des mois et bien avant le début de l'épidémie, soignants et familles dénonçaient de nombreuses défaillances internes.


Des plaintes à venir ?


Les relations avec les familles endeuillées restent aussi compliquées. Au point que certaines envisagent de porter plainte.

« Beaucoup se posent des questions, car il y a beaucoup de traumatismes. Je leur ai suggéré de se constituer en association, mais ce sera aux familles de décider ce qu’elles souhaitent faire. Il faudra de toute façon comprendre ce qui est arrivé et pourquoi on a été frappé aussi durement. Sans pour autant tomber dans une politique de bouc-émissaire ! », explique Geneviève Chovrelat.

Un combat que Corinne Coudereau se dit prête à mener.

« Je ne serai sans doute plus maire à ce moment-là (ndlr : elle a perdu les élections municipales en mars dernier), mais en tout cas je serai aux côtés des familles en tant que témoin, et je pourrai fournir tous les mails et courriers que j’ai échangés avec les différents acteurs, pour faire connaître la vérité», explique l’édile.

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