REPLAY. Départementales 2021 en Côte-d'Or : aide sociale à l'enfance, métropole, ce qu'il faut retenir du débat

France 3 Bourgogne diffusait lundi 14 juin en deuxième partie de soirée un débat entre les principaux candidats aux élections départementales en Côte-d'Or. Voici ce qu'il faut en retenir.

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Les rédactions de France 3 Bourgogne-Franche-Comté se mobilisent pour les élections départementales avec l'organisation de plusieurs débats. Pour comprendre les enjeux des élections de votre département, pour vivre au plus près les campagnes et suivre vos candidats, nous organisons un débat pour chaque département de la région.

Après l'Yonne et la Nièvre lundi 7 juin, place désormais à la Côte-d'Or et la Saône-et-Loire lundi 14 juin. En Côte-d'Or, étaient présents autour de la table :

  • Marie-Claire Bonnet-Vallet (DVD)
  • Nathalie Koenders (PS)
  • Didier Martin (LREM)
  • Arnaud Guvenatam (LFI)
  • René Lioret (RN)

François Sauvadet, le président sortant UDI du conseil départemental, n'a pas pu se rendre disponible pour participer au débat. C'était déjà le cas il y a six ans.

Revoir le débat en intégralité

Le débat, enregistré dans les conditions du direct en fin de journée ce lundi 14 juin, a été diffusé à partir de 23h. Nous vous proposons de le découvrir en intégralité ci-dessous.

Quelle politique pour l'aide sociale à l'enfance ?

Un documentaire diffusé il y a un an par M6 avait mis en lumière des dysfonctionnements dans la prise en charge des enfants confiés à l'aide sociale à l'enfance en Côte-d'Or. Nous avons interrogé les candidats sur cette thématique.

Pour Nathalie Koenders (PS), "L'action sociale est une compétence majeure du département. J'ai fait le calcul, sur l'ensemble du mandat, 555 euros par habitant ont été alloués à l'action sociale. Alors que dans des départements de même strate de population, on est bien au-delà. On est à 610 ou 615. Donc on voit bien que sur l'action sociale, le département manque d'ambition."

"Nous proposons davantage de moyens pour l'aide sociale à l'enfance, recruter davantage d'éducateurs", ajoute-t-elle.

Marie-Claire Bonne-Vallet, qui représente la majorité de droite et du centre, lui répond directement : "On a une vraie différence sur le modèle que nous défendons au regard des solidarités qui touchent l'enfance en danger et la protection de l'enfance. Vous parlez de moyenne Madame Koenders, je pense que la moyenne est un mauvais critère parce que cela masque la diversité des parcours. Nous plaidons pour une individualisation des parcours. 3 000 jeunes sont confiés à l'aide sociale à l'enfance en Côte-d'Or. C'est autant de réalités différentes derrière chacun des parcours de ces 3 000 enfants." La candidate divers droite ne se prononce pas sur une augmentation de l'enveloppe allouée.

Didier Martin, également député LREM de la Côte-d'Or appelle à "mobiliser des moyens considérables." Il rappelle : "Si on cherche des moyens du côté de l'État, ils existent. Le secrétaire d'État Adrien Taquet a lancé une stratégie nationale de protection et de prévention. Le département de la Côte-d'Or a un peu tardé pour s'inscrire dans cette démarche. Il y a 80 millions dans la première enveloppe, 200 millions dans la deuxième enveloppe. Donc les moyens peuvent se trouver pour aller dans le sens que nous souhaitons tous. C'est-à-dire mettre ces enfants sous protection dans un environnement stable, sain et sécurisé."

Arnaud Guvenatam (LFI) indique de son côté que "certains jeunes ne peuvent pas être pris en charge et sont médicalisés dans des services de pédopsychiatrie et les engorgent […] Au-delà de la question du département, il y a la manière dont la politique de santé a été menée depuis trente ans, comment on a cassé les hôpitaux, sous la majorité de Nicolas Sarkozy, à l'époque où Monsieur Sauvadet était ministre, sous le quinquennat de François Hollande, actuellement sous le quinquennat d'Emmanuel Macron. Ça ne vient pas de nulle part. On ne peut pas faire comme si c'était juste une question départementale qui n'a pas d'imbrications avec trente ans de politique destructrice de nos services publics."

Quelles relations entre le département et la métropole de Dijon ?

La deuxième thématique que nous avons choisi de développer a été l'occasion de plusieurs échanges tendus, notamment entre Marie-Claire Bonnet-Vallet (DVD) représentant la majorité sortante et Nathalie Koenders (PS), vice-présidente de la métropole.

"On a pris l'ensemble des compétences que permettait la loi. Quand on parle des relations, elles étaient quasi inexistantes avant cette loi. Le président du département n'a de cesse d'opposer la métropole au reste du département. Je pense que ça nous affaiblit tous", détaille Nathalie Koenders. "On ne comprend pas pourquoi on a un discours qui nous oppose. Je souhaite un discours serein".

"Le département travaille avec les 698 communes de Côte-d'Or, dont les 23 qui composent la métropole. Mais de quelle manière ? Pas sous forme de chèque en blanc. Le département n'est pas le guichet de la métropole", rétorque Marie-Claire Bonnet-Vallet.

Didier Martin (LREM) tente de jouer les concialiteurs : "Je crois qu'il faut sortir de la guéguerre entre le département et la métropole. C'est la loi NOTRe en 2015 qui prévoyait cette répartition des compétences, avec des options. Que de temps perdu, il a fallu que le préfet intervienne et prenne un arrêté en 2019. Je considère que c'est un accord perdant-perdant. Parce qu'il faut reconnaître que le département a perdu des compétences. Et la métropole qui a pris des compétences s'est privée des subventions et du concours financier du département. Deux exemples : l'opéra de Dijon et la cité internationale de la gastronomie. Il faut se parler et penser à l'intérêt des Côte-d'Oriens et des Dijonnais plutôt que de se renvoyer la balle."

Sur l'absence de subvention, Marie-Claire Bonnet-Vallet indique en direction de Nathalie Koenders : "Puisque la métropole a revendiqué toutes les compétences que la loi lui permettait, maintenant le département n'accordera de partenariat que dans le cadre d'un contrat. Et pour faire un contrat, il faut être deux en bas de la page pour signer. Voilà ma réponse sur la relation et la métropole dijonnaise."

Dans le même temps, René Lioret, pour le RN, appelle à renforcer le département. "Nous avons comme schéma la commune, le département et la nation. D'autres ont la communauté d'agglo, la métropole, la région, et l'Union Européenne. Nous sommes pour laisser un maximum de prérogatives au département", indique-t-il.

"C'est l'arbitrage de la guerre des chefs à plumes entre les François. Je le regrette", tranche Arnaud Guvenatam (LFI). "Didier Martin parlait de l'eau. Qu'il y ait des compétences de l'eau qui partent de la métropole pour aller au département, j'entends […] In fine, c'est une multinationale qui continue d'avoir la main sur la production et la distribution de l'eau."

Au-delà des deux thématiques longuement abordées, les cinq candidats ont également répondu en une phrase à des questions flash sur des sujets divers : 

  • Pour lutter contre les déserts médicaux, faut-il que le département salarie des médecins ?
  • Le département doit-il donner plus de moyens financiers au service départemental d'incendie et de secours ?
  • Le département doit-il participer au financement d'équipements de sécurité, type vidéosurveillance ?
  • Quel est l'atout numéro un du département qu'il faudrait mettre en avant ?

Découvrez leurs réponses en vidéo ci-dessous.

 

Qui sont les candidats en Côte-d'Or ?

 

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