Covid-19 : les craintes d’un troisième confinement dans l’Yonne

Alors que les indicateurs repartent à la hausse dans les hôpitaux et que le taux d’incidence a dépassé les 300 cas dans l’Yonne, personnel de santé et habitants envisagent un prochain reconfinement.

La situation sanitaire continue de se dégrader dans l’Yonne où le cap des 300 cas de Covid pour 100 000 habitants a été franchi. Le département se prépare à un troisième confinement alors qu’Emmanuel Macron pourrait prendre très prochainement la parole pour annoncer des mesures plus restrictives.

À l’hôpital de Joigny, les 8 lits réservés aux patients atteints par le coronavirus sont occupés en permanence dans le service du docteur Menard. Pour celle qui gère l’unité Covid de l’établissement de santé, le variant britannique, plus virulent et dangereux, aggrave la situation, avec des patients plus jeunes que lors des précédentes vagues.

Des symptômes respiratoires plus importants

"On a des patients de moins de 60, 50 ans, avec des atteintes plus sérieuses. On a des patients qui requièrent plus d’oxygène, avec des symptômes respiratoires plus marqués", explique Marie-Laure Menard.

Un confinement me paraît inévitable.

Marie-Laure Menard, cheffe de l'unité Covid de l'hôpital de Joigny

Cette dernière devra d’ici quelques jours libérer les 20 lits de médecine générale pour accueillir de nouveaux contaminés. "L’hôpital est plein, je sais que le service de réanimation à Sens est plein. Si on a des patients plus jeunes dont la situation se dégrade, la question de la réanimation ne se pose pas. Ce sont des patients que l’on proposera systématiquement à la réanimation. Je ne sais pas où les enverra", explique la cheffe du service Covid.

16 lits de réanimation sur 22 occupés

Dans l’Yonne, 16 lits de réanimation sur 22 sont déjà occupés. L’Agence Régionale de Santé (ARS) observe alors avec attention l’évolution de la pandémie et les projections. Les autorités sanitaires craignent la saturation des hôpitaux. Il sera en effet impossible d’augmenter les capacités au sein des services.

Et avec des départements voisins encore plus durement touchés, les transferts de patients vers d’autres régions sont inenvisageables. "Elles ont quelques semaines d’avance sur nous sur le déploiement de l’épidémie. Leurs lits sont encore plus saturés que les nôtres. Il faut compter sur nos forces propres", décrit Ève Robert, déléguée départementale de l’ARS.

On est dans une situation où on n’a pas beaucoup de marge. La dynamique n’est pas bonne.

Ève Robert, déléguée départementale de l’ARS

La dégradation de la situation ne laisse guère de doute auprès des habitants. Beaucoup se projettent déjà sur un nouveau confinement. "Quand on voit le taux de remplissage des réanimations on se dit effectivement qu’il va falloir prendre une décision. C’est compliqué, on en a tous marre, mais est-ce qu’on a le choix ?", se demande Maud, enseignante.

Agnès, entre fatalisme et résignation, se dit "prête à accepter d’être reconfinée". Mais à une seule condition : "si ça marche. Je ne vois pas comment on pourrait s’en sortir autrement".

Pour freiner la pandémie, l’ARS incite à la vigilance et à la réduction des contacts au cours des trois prochaines semaines. Dans l’Yonne, 40 000 personnes ont été vaccinées, soit 12,6 % de la population. Un point de plus qu’à l’échelle nationale.

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