Ils étaient une centaine rassemblés samedi 27 janvier place de la mairie à Plougastel-Daoulas, à l'appel de la Confédération paysanne, là où le président Macron était venu deux jours après la tempête pour soutenir les maraîchers très durement touchés par la tempête Ciaran. Des agriculteurs venus réclamer le versement immédiat des aides promises par l'État.
Loin des blocus des voies express, la confédération paysanne a choisi d'appeler à un rassemblement bon enfant, mais très symbolique. Trois mois après la promesse du chef de l'Etat de n'oublier aucun des maraîchers victimes de Ciaran, aucun fonds d'urgence n'a encore été débloqué.
Le 3 novembre, Sandrine Gawron avait interpellé le président Macron à Plougastel-Daoulas. Elle réitère, car les annonces d'hier n'ont rien changé : "Les maraîchers n'ont jamais manifesté. C'est la première fois qu'on est présents et qu'on montre que nous non plus, on n'a pas oublié les promesses du président. On attend toujours d'avoir ces fameux 65 % de reconstruction pour notre matériel".
Serres plastiques non assurables
De ses quatre tunnels, il ne reste rien. Les structures, les plantations, tout a été balayé par des vents de près de 200 km/h. Sandrine et son conjoint avaient encore des prêts sur les serres plastiques. Comme elles ne sont pas assurables, ils ne toucheront aucune indemnité malgré une perte de 250.000 euros : "C'est un spectacle de désolation. Il y a urgence. On a nos cultures à mettre dessous. On sait maintenant que le printemps pour nous, il est fichu, mais si on ne monte pas rapidement une structure tunnel, on ne pourra rien avoir non plus pour cet été", déplore la maraîchère.
C'est un spectacle de désolation. Il y a urgence. On a nos cultures à mettre dessous. On sait maintenant que le printemps pour nous il est fichu mais si on ne monte pas rapidement une structure tunnel, on ne pourra rien avoir non plus pour cet été.
Sandrine Gawronmaraîchère bio à Plougastel-Daoulas (29)
Et le devis pour ces tunnels multi tempêtes est salé : 250.000 euros. Le dossier d'aide est prêt. L'agricultrice n'attend plus que le déblocage des 65 % d'aides à la reconstruction annoncées par l'État. Il y a urgence pour sauver la saison d'été qui représente le gros du chiffre d'affaires annuel : "On est prêts à planter, mais on n'a pas la structure. Au mois de mars, il faut que mes tomates soient replantées et avoir au mois de juillet les premières tomates."
"Dans un mois, il sera trop tard"
Malgré une production très réduite, Sandrine vend sur les marchés pour ne pas perdre ses clients. Et si la maraîchère bio salue le doublement du fonds d'indemnisation breton, elle insiste surtout pour dire que l'enveloppe doit arriver à temps, car dans un mois, il sera trop tard.
Avec Claire Louet et Valérian Morzadec