Pas de peine de prison, mais 8 000 euros d'amende. La cour d'appel de Rennes a confirmé ce 20 décembre 2024 la condamnation qui avait été prononcée en première instance à l'encontre de l'humoriste Dieudonné, qui avait loué un château près de Rennes, pour un spectacle clandestin, en février 2023.
La cour d'appel de Rennes a confirmé ce vendredi 20 décembre 2024 la condamnation qui avait été prononcée en première instance à l'encontre de l'humoriste Dieudonné pour "recel d'escroquerie" après avoir loué le château de Piré-Chancé (Ille-et-Vilaine) le 25 février 2023, pour un spectacle sans annoncer que c'était pour lui.
"Une jeune société de production sans photo ni vidéo du spectacle"
Pour rappel, la propriétaire du château avait été contactée par la manageuse de Dieudonné - qui se disait "responsable des locations des salles" chez Kamdo Productions, une société spécialisée dans les "arts du spectacle vivant" et basée dans l'Eure-et-Loir.
Après avoir fait "des recherches sur internet" et "pour avoir connu par le passé des déboires" dans la location de sa salle, la propriétaire avait donc demandé "des photos et des vidéos" du spectacle à son interlocutrice, relate la cour d'appel de Rennes dans son arrêt. Mais la manageuse lui avait répondu "agacée" qu'il s'agissait d'une "jeune" société de production et qu'elle n'avait "pas de photo ou de vidéo". N'ayant "pas trouvé d'informations alarmantes" sur Kamdo Productions, la propriétaire avait donc pré-rempli le contrat.
À Lire sur le sujet : “Il y a une volonté politique de me faire taire.” Dieudonné risque 8 mois pour un spectacle joué près de Rennes
La propriétaire apprendra finalement à la dernière minute, par les spectateurs qui patientaient devant l'enceinte, que Dieudonné était sur le point de s'y produire. Après avoir été "saluée" par Dieudonné et son équipe à leur départ, elle leur avait fait savoir qu'elle "se réservait le droit de porter plainte" et qu'elle "ne cautionne pas du tout" ses propos.
8 000 euros d'amende en première instance, confirmés en appel
En première instance, Dieudonné avait donc été condamné à 100 jours-amendes à 80 €, soit 8 000 € d'amende, pour ce spectacle qui avait rassemblé 184 de ses admirateurs. La gérante de sa société de production avait quant à elle écopé d'une amende de 2 000 € pour "escroquerie", puisqu'elle avait réservé les lieux par "l'entremise d'une tierce personne dont l'état civil était inexact". Ses "manœuvres frauduleuses" ont eu "pour effet de tromper le loueur", qui n'était "pas en mesure de remonter jusqu'à Dieudonné".
À Lire sur le sujet : Simple amende pour Dieudonné après un "spectacle clandestin" dans un château en Bretagne
Six mois de prison requis par l'avocate générale
"Je m'interroge sur la peine de jours-amendes initialement prononcée... On se demande ce qu'il va falloir pour que Dieudonné cesse ce genre de pratiques", avait pour sa part considéré l'avocate générale lors du procès en appel, avant de requérir six mois de prison ferme à l'encontre de l'humoriste controversé.
Dieudonné a en effet déjà été condamné à trente et une reprises par le passé. Mais la cour d'appel de Rennes a finalement décidé ce vendredi de confirmer en tous points le jugement de première instance.
(Avec Press Pepper)