La Banque alimentaire de Rennes vient de lancer un atelier pour transformer les fruits et légumes frais qui lui sont donnés tous les jours. En partenariat avec l'Asfad (association pour l'action sociale et la formation à l'autonomie et au devenir), cet atelier permet de lutter contre le gaspillage alimentaire... Entre autres.
Four vapeur, cellules... C'est dans une véritable cuisine professionnelle qu'évoluent les stagiaires du jour. Tous sont bénéficiaires de l'aide sociale, invités par la Banque alimentaire de Rennes à mettre ce mardi 10 décembre la main à la pâte.
Alain Carré, l'ancien chef de la Toque rennaise joue les professeurs. En tant que bénévole de l'association, c'est lui qui guide cet atelier de transformation : "Les fruits et légumes abîmés ne sont pas distribués à la Banque alimentaire. Là, on va les utiliser..."
"Pour éviter de te couper, ton fruit, tu le mets comme ça..." Sous son regard bienveillant, poires et fraises sont ainsi épluchées pour être transformés en confiture ou bien congelés en vue d'une prochaine utilisation. "Le but c'est de transmettre les bons gestes d'un point de vue hygiène, mais aussi l'utilisation des produits dans lesquels on peut ajouter des parfums par exemple..." explique le chef pas peu fier de partager quelques astuces pour des recettes dans lesquelles chacun peut aussi mettre sa petite touche personnelle.
L'art de transformer
"Confiture anti gaspi." Sur l'étiquette le ton est donné. C'est ce qui est en effet inscrit sur les pots de la Banque alimentaire qui développe depuis quelques années des ateliers de transformation .
"Redonner vie aux produits qui restent sur nos tables." Tel est l'objectif affiché de l'association qui argumente en reprenant la citation du mathématicien et chimiste Antoine de Lavoisier. Au 18ème siècle celui-ci constatait que dans toutes ces expériences : "rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme."
L'expression est depuis couramment réutilisée et vaut notamment en cuisine, où "sans inventivité, le pain perdu de notre enfance, les meilleurs bouillons et fonds de sauce n’auraient pas la même saveur."
Ces ateliers sont surnommés Avaa, pour atelier d’Adaptation à la vie active. Les objectifs sont multiples : "La création de cet atelier nous place au cœur de l'économie sociale et solidaire" explique Gilles Le Pottier, président Banque alimentaire de Rennes. "Nous voulons avec ces ateliers entretenir des relations plus étroites entre les donateurs, les bénévoles et les bénéficiaires."
L'objectif, c'est aussi l'équilibre alimentaire de nos bénéficiaires
Gilles Le PottierPrésident de la Banque Alimentaire de Rennes
"Notre objectif est d'éviter le gaspillage tout en proposant en bout de chaîne des produits locaux, avec des qualités gustatives travaillées." Ces produits, donnés, sont ainsi transformés en soupe, compote et autres confitures qui seront ensuite données à d'autres bénéficiaires.
"Ça m'apporte beaucoup de pouvoir trouver du positif parce qu'aujourd'hui le positif est un peu dur à trouver" confie Lambert, un des participants à l'atelier.
" L'objectif, c'est aussi l'équilibre alimentaire de nos bénéficiaires," complète le président rennais.
Vol d'un camion de la banque alimentaire à Rennes. Les bénévoles "consternés"
Ces ateliers de transformation, c'est en effet l'occasion de valoriser les produits locaux et de saison. Les dons sont ainsi valorisés, tout comme la matière et le travail. Tout cela, en redonnant confiance et une certaine fierté à ceux qui ont œuvré pour les réaliser.
(Avec Sandrine Ruaux)