Michel Castellani, le député sortant, est en tête de ce premier tour, malgré la division des nationalistes.
C'est le député nationaliste sortant, Michel Castellani, qui vire nettement en tête au premier tour dans la circonscription. Il réunit 33,77 % des suffrages. En 2017, Il avait réalisé un score de 30,42 %. Derrière lui, Julien Morganti, et Alexis Fernandez.
Pour autant, ce score est en-deçà de ce que prévoyaient les observateurs. Mais Michel Castellani se veut rassurant : "Je considère que nous sommes à la mi-temps, et je n'ai jamais vu d'explosion de joie ou de tristesse à la mi-temps d'un match de foot. On a eu affaire à une opposition féroce. En 2017 la conjoncture était différente, nous avions un bloc uni. Cette année nous sommes partis seuls, ce n'est pas pareil. Et de surcroît il y a moins de votants. Ce n'est pas un résultat décevant".
Quand on lui demande s'il tendra la main à Petru Antone Tomasi, il affirme que oui, comme "à tous les démocrates, qui ont envie que la Corse avance. J'appelle tous les démocrates à se rejoindre, pas pour me faire plaisir, mais pour qu'on pèse au maximum dans les discussions qui s'ouvrent, c'est la priorité de cette élection".
Rassembler
Julien Morganti (13,61 %), malgré les 20 % qui le séparent de Michel Castellani, veut croire en ses changes d'inverser la tendance. "L'enjeu c'est le réservoir des abstentionnistes. l'abstention est un échec collectif. Il faut revenir à l'essentiel".
Le candidat, au second tour, veut rassembler, face au député nationaliste sortant : "il faut éviter les députés qui sont sous la coupe de l'exécutif. Nous avons vocation à fédérer, dans cette élection il n'y a pas de divisions. Les futures discussions avec Paris sont importantes, et la question est de savoir si l'on veut être dans une mono-couleur corse, dans ces négociations. Nous, on veut incarner autre chose".
Jean-François Paoli, candidat de la mouvance macroniste, n'est pas passé loin du second tour (11,96 %). Mais pour lui, qui se présentait pour la première fois sur son nom, c'est un beau résultat : "il y a une déception, bien sûr, mais on va essayer d'avancer à partir de là". En ce qui concerne un éventuel rapprochement avec Julien Morganti, il se veut prudent : "pour l'heure, ce n'est pas le sujet. Ma candidature est le fruit d'un rassemblement, nous allons nous réunir et parler entre nous".
Transformer l'essai
Un autre nouveau venu dans l'arène politique, Alexis Fernandez (12,17 %), a également réalisé un beau score, qui le voit échouer à la porte du second tour. Une nouveauté pour le Rassemblement National, qui, en Corse, a peiné à transformer les bons résultats de Marine Le Pen sur l'île.
Comme Jean-François Paoli, il prend rendez-vous pour les prochaines échéances. "ce n’est que le début d’un grand combat : quand on voit les résultats qu’on avait fait en 2017 et avant… il y a eu une restructuration au sein de la fédération qui avait été entreprise par François Filoni et Nathaly Antona. Aujourd’hui il y a des résultats de ce travail et on va continuer comme ça".
Même son de cloche du côté de la candidate Dominique Mauny, LFI (6,23 %) : "nous sommes une force émergente en Corse, nous n'avons été réactivés qu'il y a quelques mois, et nous faisons un travail considérable. Nous ambitionnons de suivre le chemin de La France Insoumise au niveau national".
Petru Antone Tomasi, fort de ses 7,38 % rappelle quant à lui que "les oracles annonçaient la disparition de notre courant politique, ce score est un score honorable pour notre courant, dans une élection qui n'est pas historiquement favorable".
Et il se garde bien de dire s'il appellera à voter pour Michel Castellani, même si ses propos laissent peu de place au doute : "il y avait dans le mouvement national un accord, et Femu a Corsica a fait le choix de rompre unilatéralement cet accord. Ceux qui ont fait ce choix sont comptables de la situation au premier tour, et des résultats électoraux de ce soir, qui peuvent placer certains candidats nationalistes dans la difficulté".
Enfin, Michel Stefani, le candidat communiste, habitué des scrutins, veut voir dans cette élection la preuve de la vigueur d'une certains gauche longtemps endormie. "Il n'y a pas beaucoup de formations à gauche qui étaient capables de présenter un candidat dans les quatre circonscriptions, hormis le PC. Les électeurs qui ont voté pour nous ont fait un choix clair, celui de battre Emmanuel Macron et d'empêcher l'aventure institutionnelle dans notre région. Il faut changer la politique dans notr epays pour vivre mieux en Corse".
RESULTATS
Michel Castellani (Femu a Corsica) : 33,77 %
Julien Morganti (DVC) : 13,61 %
Alexis Fernandez (RN) : 12,17 %
Jean-François Paoli (Ensemble !) : 11,96 %
Petru Antone Tomasi (Corsica Libera) : 7,38 %
Dominique Mauny (LFI) : 6,23 %
Michel Stefani (PCF) : 5,75 %
Jean Lamberti (Reconquête !) : 4,79 %
Michel Staelens (parti animaliste) : 2,62 %
Christine Cettour-Leoni (Debout la France !) : 1,12 %
Gaël Maquet (SE) : 0,45 %
Olivier Josué (LO) : 0,15 %