Rétrospective : l'année 2021 et le Covid-19 en Corse en quatre temps

Comme un fil rouge dans le temps, le Covid-19 a parcouru l'année 2021 avec des hauts et des bas. Des débuts de la vaccination à l'apparition de nouveaux variants, en passant par un troisième confinement... Ces douze derniers mois ont vu le virus changer une nouvelle fois le cours de nos vies au quotidien.

Il est là depuis bientôt deux ans et rien ne semble l'empêcher de poursuivre sa lente diffusion et son travail de sape au sein de la population. Sur le continent comme en Corse, le virus du Covid-19 continue de faire des ravages à tous les niveaux. Tout d'abord sanitaires, mais également économiques ou encore psychologiques.

Et même si l'année 2021 avait plutôt commencé dans le vert avec de bons indicateurs et un contrôle de l'épidémie, elle se termine pleine de doutes et avec le sentiment amer d'un éternel retour en arrière. Retour sur quatre périodes clés de la crise sanitaire sur l'île, version 2021.

De janvier à avril : entre espoir de la vaccination et désillusion du reconfinement 

L'arrivée des vaccins sur l'île, le mercredi 6 janvier, signe le virage d'une nouvelle ère dans le combat contre l'épidémie. En Corse, la campagne de tests PCR et les débuts de la vaccination participent à la faible propagation du virus. En tout, une première livraison de 1 950 doses du vaccin Pfizer-BioNTech est débarquée sur l’île, et réceptionnée par les équipes pharmaceutiques du centre hospitalier de Bastia. La vaccination n’est à cette période ouverte qu’aux résidents en EHPAD et personnels d’établissements médico-sociaux, de même qu’à tous les personnels de santé, pompiers et aides à domicile de plus de 50 ans désirants recevoir l’injection.

Mais l'espoir suscité va pourtant vite laisser place à une série de mauvaises nouvelles en cascade. Le 14 janvier, le Premier ministre, Jean Castex, annonce un couvre-feu renforcé dès 18h sur l'ensemble du territoire hexagonal. Un énième coup dur qui correspond à un retour en flèche de l'épidémie sur l'île et à l'apparition du variant anglais au mois de février.

Durant un mois, le nombre d'hospitalisations oscille entre 32 hospitalisations dont 9 en réanimation au 15 janvier et 59 patients hospitalisés dans les deux hôpitaux publics, dont 9 en réanimation et soins intensifs le 13 février. En Haute-Corse, la tension hospitalière est particulièrement forte avec 57 lits dédiés aux  malades atteints du Covid-19, dont 49 occupés par des patients atteints du virus et 8 lits sur 12 occupés en réanimation à la mi-février. 

Le rythme s'accélère progressivement début mars. L'Agence régionale de santé incite à se faire dépister et les tests salivaires se multiplient, notamment dans les écoles. Une spirale négative durant laquelle la date du 31 mars sera le point culminant. Dans la lignée des précédentes restrictions, impossible d'échapper à un nouveau confinement national, le troisième du nom pour une durée totale de quatre semaines. Les restrictions sont alors de retour, tout comme la fermeture des commerces non-essentiels et des établissements scolaires. Une manière aussi de faire baisser une nouvelle fois la tension hospitalière en Corse dans les deux CHU.

De mai à juillet : un retour (trop) anticipée à la vie normale

Après un mois de confinement aux règles allégées par rapport aux deux premiers en 2020, la vie quotidienne reprend ses droits de manière progressive. Plus besoin d'attestations pour se déplacer et la réouverture des cafés et restaurants, salles de théâtre et cinémas ou encore collèges et lycées annoncent un début d'été prometteur. 

Les taux d'incidence - nombre de personnes contaminées dans une population pour 100 000 habitants - sont parmi les plus faibles du territoire français à la fin du mois de mai avec 35 cas positifs pour 100 000 en Haute-Corse et 24 cas positifs pour 100 000 en Corse-du-Sud, contre 134 pour 100 000 à l'échelle nationale au 23 mai. La Corse se remet alors à croire que le plus dur est derrière elle.

Mais comme une ombre au-dessus de sa proie, le Covid-19 refait des siennes rapidement et les taux d'incidence redeviennent inquiétants dès le mois de juin. Quelques semaines plus tard, un premier cluster est déclaré en Balagne le 11 juillet. Une cinquantaine de cas de Covid-19 sur des personnes âgées de 20 à 35 ans et très majoritairement résidents corses est déclarée par l'Agenre régionale de santé.

Le climat redevient donc anxiogène sur l'économie comme sur le tourisme, et l'entrée en vigueur du pass sanitaire dès la fin du mois de mai exacerbe les tensions. La mesure ne fait pas l'unanimité au sein de la population et de certaines catégories, notamment celles travaillant auprès de publics fragiles comme les soignants et les membres du personnel hospitalier.

D'août à octobre : le calme avant la tempête 

Le nouveau tour de vis du gouvernement et des autorités sanitaires dans la deuxième partie de l'été a porté ses fruits tout comme l'accélération de la vaccination. Quelques contreparties sont aussi nécessaires : le préfet de Haute-Corse, François Ravier, prend la décision, dès le 4 août, d'interdire des fêtes de village et autres animations de plus de dix personnes dans l'espace public en raison d'un taux d'incidence en pleine explosion.

La Corse se place ainsi parmi les régions les plus impactées de France métropolitaine avec une explosion du taux d'incidence à 630 cas pour 100 000 habitants sur la semaine du 2 au 8 août. Le retour des distanciations sociales lors des messes, notamment pour le 15 août, et les manifestations culturelles en général sont annoncés. Les célébrations napoléoniennes du 15 août à Ajaccio ont d'ailleurs dû être annulées, tout comme plusieurs feux d'artifices prévus à cette même date.

Au 22 août, 255 personnes sont décédées de la maladie sur l'île depuis le début de l'épidémie. Dans le même temps, 80 personnes sont hospitalisées des suites d'une infection au Covid-19 dans les deux hôpitaux publics de Corse. En ce qui concerne la vaccination, 232 011 personnes ont reçu une première injection en Corse, soit 67,3 % de la population insulaire. Des concessions et des efforts collectifs qui entraînent une baisse des contaminations au mois de septembre et d'octobre. 

De novembre à fin décembre : le variant Omicron comme nouvelle épée de Damoclès

Mais la dynamique s'enraye à nouveau après les vacances de Toussaint et le souffle de la cinquième vague commence à déferler sur la région. Un relâchement global sur les mesures barrières et de distanciation sociale qui remet le port du masque au goût du jour dans les écoles primaires de Haute-Corse dès le retour des vacances. Le taux d'incidence, ce baromètre de l'épidémie de Covid-19 qui détermine la sévérité des gestes barrières dans les départements français, est repassé au-dessus de 50 avec un taux de 56 pour 100 000 habitants au 4 novembre.

Les indicateurs dans le rouge continuent de monter en flèche du 8 au 14 novembre sur l'ensemble de la région et plus particulièrement pour la Haute-Corse qui détient le taux d'incidence le plus fort de tous les départements français, avec 233 cas sur une semaine, contre 173 pour la Corse-du-Sud. Une reprise de la circulation virale qui touche l'ensemble des classes d'âge dont celles des jeunes, à savoir les 15-19 ans et les 20-39 ans.

L'arrivée du nouveau variant Omicron, décrit comme extrêmement contagieux mais peut-être moins dangereux par rapport aux précédents variants selon l'Organisation mondiale de la Santé, a précipité de nouvelles mesures, notamment comme la généralisation de la troisième dose de rappel ou encore le port du masque obligatoire sur les marchés de Noël.

Le 2 décembre, l'ARS de Corse déclenche le plan blanc régional, un dispositif sanitaire d'urgence pour contrer la fragilité du système hospitalier. La fermeture des boîtes de nuit, dès le 10 décembre pour quatre semaines, augmente le sentiment d'exaspération chez les professionnels et la jeunesse de l'île. Sur la semaine du 13 au 19 décembre 2 226 nouveaux cas de Covid-19 ont été confirmés sur l'île, soit en moyenne 318 cas quotidiens.

Au niveau du brassage de population, l'aéroport d'Ajaccio enregistre 5 300 arrivées et 4 700 départs au cours du week-end du 18 décembre, alors que chaque pays renforce ses mesures sanitaires avec l'arrivée du variant Omicron.

Une situation plus tendue en décembre 2021

Au 30 décembre 2020, en plein coeur de la deuxième vague, le taux d'incidence était de 54,2 cas pour 100 000 habitants en Corse-du-Sud, et de 69,1 cas pour 100 000 habitants en Haute-Corse, avec 19 patients hospitalisés, dont trois en réanimation sur l'ensemble de la région.

À l'heure actuelle et pour cette cinquième vague, le même taux d'incidence est de 646 cas pour 100 000 habitants sur toute la Corse. Au 22 décembre, on dénombre 72 patients hospitalisés en hospitalisation conventionnelle et 15 en réanimation, pour sept nouveaux décès sur la semaine du 13 au 19 décembre en raison du Covid-19 en Corse. Depuis le début de l’épidémie, le nombre de morts se porte à 260 personnes en milieu hospitalier en Corse.

Par ailleurs, l'annonce gouvernementale de la transformation future du pass sanitaire en pass vaccinal resserre encore un peu plus l'étau autour des non-vaccinés, tout comme l'ouverture de la vaccination aux enfants de 5 à 11 ans, longtemps décriée mais finalement validée le 22 décembre. Dernier épisode en date avant une période des fêtes cruciale sur l'ensemble du pays pour faire face et enfin se sortir enfin de la pandémie en 2022, comme le souhaite l'OMS.

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