François Fillon a fait salle comble jeudi soir à Strasbourg. Près de 3000 personnes sont venues écouter le candidat de la droite au Rhénus. Un meeting marqué par un incident. Le candidat s’est fait « enfariné » lors de son arrivée.
« J’espère au moins que la farine était française », a réagi avec humour le candidat LR à l’élection présidentielle, en entamant son discours.
En entrant dans le Rhénus, il s'est fait enfariné par un jeune.
Dans les restes de farine pour #Fillon des ballons #Macron : Louis Adrien Dubief pic.twitter.com/HaqADXPqk8
— France 3 Alsace (@F3Alsace) 6 avril 2017
L’incident a retardé jeudi soir le meeting dans une salle pleine, où près de 3000 sympathisants sont venus écouter le candidat.
Un jeune homme portant un tee-shirt "Les étudiants avec Fillon" a déversé quelques minutes plus tôt un paquet de farine, avant de se faire plaquer au sol par les services de sécurité.
Parmi les restes de farine, des ballons portant l’inscription ‘’Emmanuel Macron président’’.
Deux hommes ont été placés en garde à vue hier à l’hôtel de police de Strasbourg.
Mis en examen pour détournement de fonds publics et recel d’abus de biens sociaux dans l'enquête sur les emplois présumés fictifs de sa famille , François Fillon est régulièrement pris à partie lors de ses déplacements par des manifestants au son des casseroles.
En décembre, l’ancien Premier ministre Manuel Valls avait lui aussi été la victime d’un enfarinage place Broglie à Strasbourg alors en campagne pour la primaire à gauche.
La ‘‘réunion publique’’ a débuté avec une prise de parole de Luc Chatel. « Le meilleur rempart à Marine Le Pen c'est Francois Fillon », a déclaré l’ancien secrétaire d’Etat au commerce à propos de la candidate venue la veille en Alsace. Le porte parole de François Fillon a poursuivi en désignant François Hollande comme le ‘‘père spirituel’’ d’Emmanuel Macron. Philippe Richert, est à son tour monté sur scène, sous les huées d’une partie de la salle. Pour rappel, le président de région, comme de nombreux élus, s’était désolidarisé du candidat de la droite au moment de sa mise en examen.
La salle siffle Philippe #Richert pendant son intervention #fillon #presidentielle2017
— France 3 Alsace (@F3Alsace) 6 avril 2017
« Ich Bin ein Elsasser »
« Ich Bin ein Elsasser », a introduit François Fillon. Le candidat Les Républicains a consacré une longue partie de son discours à la « culture française », une façon de se démarquer de ses concurrents sur un thème largement absent du débat jusqu’alors.
« Nous devons réveiller et protéger notre civilisation », a déclaré l’ancien premier ministre, évoquant un multiculturalisme néfaste qui « fait de nous la proie idéale de l'islamisme radical ».
Pour cela, François Fillon a réitéré l’importance du « récit national » à l’école et de la « sauvegarde d’urgence de l’apprentissage de notre langue ».
Le candidat s’est ensuite exprimé sur l’Union Européenne prônant la création d’un "vrai gouvernement économique" et d’une "alliance de la défense". Le député de Paris a notamment rappelé son attachement à la coopération avec l’Allemagne. "C'est ici qu'on a construit le pont de l'Europe, et dans quelques jours, on verra le tram arriver à Kehl".
Les jeunes avec Fillon en ordre de bataille
« On a pas pu écouter avec les problèmes de farine (…) Il est la cible de plein d’attaques mais la justice ne l’a pas encore déclaré coupable, ça fait partie de toutes les campagnes. » Alice, 17 ans et pas encore électrice, veut encore y croire. Et elle n’est pas la seule. ‘’Les étudiants avec Fillon’’ et ’’les jeunes avec Fillon‘’ sont venus grossir les rangs au Rhénus jeudi soir. Malgré les dissensions internes récentes du collectif des jeunes, beaucoup sont venus soutenir François Fillon à Strasbourg. Formant la haie d’honneur, ils sont aux premières loges pour « l’enfarinage » de leur candidat.« Il était très convaincant ce soir, notamment sur l’école, sur l’histoire à enseigner », explique Maxime, 18 ans. Ce primo votant passe outre les affaires de son candidat. « La gauche a perdu du poids avec François Hollande, c’est le seul argument qu’ils aient pu trouver pour le mettre à terre », continue-t-il, appuyant les accusations de la droite formulées à l’encontre du gouvernement ces derniers jours.
« Cette énergie liée aux affaires, on la réutilise », détaille Julie, 17 ans. Tant pis pour la mise en examen, ces novices de la politique n’en démordent pas. A l’image de leurs aînés, les jeunes sympathisants font fi des affaires et continuent la campagne, coûte que coûte.