Depuis l'ouverture des marchés de Noël fin novembre à Strasbourg, c'est comme si la capitale de l'Europe ne désemplissait pas. Du monde, matin, midi et soir, saturant le centre ville et ses accès. Une bonne nouvelle pour l'aura de Strasbourg? Pas si sûr, sans compter le ras-le-bol d'une partie des habitants.
La magie de Noël. En ce 10 décembre, il est probable que bon nombre de Strasbourgeois vomissent ce cliché répété un peu partout dans les médias et les réseaux sociaux. Et pour cause. Depuis le 24 novembre, et l'ouverture des marchés de Noël, la ville subit assaut sur assaut. Automobilistes et touristes cherchent à y entrer coûte que coûte, générant la saturation des rues, parkings et allées.
D'ailleurs à l'heure où nous écrivons ces lignes, dans l'après-midi du dimanche 10 décembre, sur les 5727 places que comptent les parkings ouverts du centre-ville, 323 étaient encore disponibles, soit un peu plus... de 5%.
Des parkings saturés, tout comme certains axes fréquentés de Strasbourg. Certains riverains du quartier gare, réunis en collectif, ne décolèrent pas et l'ont fait savoir à la municipalité via un communiqué de presse. Ils ont constaté le 2 décembre "plusieurs heures de bouchons, médecins et ambulances bloqués, riverains ne pouvant pas accéder à leur domicile. Pollution sonore et sanitaire, perte de temps et mise en danger, malgré les nombreuses alertes qui ont été adressées à la Ville depuis un an".
La ville de Strasbourg est bien consciente du problème et reconnaît que la fréquentation de cette année est supérieure aux années précédentes, on pourrait d'ailleurs bien battre le record de l'an dernier, 2,8 millions de visiteurs. "On a notamment le retour des touristes longue distance comme les Américains, explique Guillaume Libsig, en charge des animations urbaines à la ville de Strasbourg.
Les pouvoirs publics recherchent des solutions pour prochaines éditions
"La question, c'est : est-on en capacité d'accueillir tous les visiteurs qui souhaitent venir et dans le même temps s'assurer que la vie des habitants puisse continuer normalement. Il faut trouver cet équilibre. C'est compliqué surtout les week-ends, on encourage donc les gens à venir en semaine, à se garer dans les parkings relais, quand c'est possible".
Du côté de la préfecture, on a déjà pris des mesures de sécurité supplémentaires pour faire face à cet afflux de personnes. Un afflux constaté aussi par les Strasbourgeois, usagers des transports en commun ou circulant à vélo. "C’est très dur de circuler dans la ville, nous confie ce jeune homme, tout sourire malgré tout. Je rentre chez moi et en général je prends le tram mais là je rentre à pied, 40 minutes de trajet, parce qu'il est impossible de s'approcher des portes des trams tellement il y a de monde, j'en ai déjà raté deux, je renonce."
Même son de cloche du côté de ces deux cyclistes. "J'évite le centre-ville à vélo parce qu'il y a beaucoup de piétons, on ne peut pas circuler donc il faut faire des boucles mais ça se fait", "oui, c'est plus compliqué, reconnaît cette autre usagère, mais c'est tous les ans pareil, on connaît les touristes, on les aime bien quand même, on utilise la sonnette", sourit-elle.
Certains parviennent donc à prendre leur mal en patience voire à philosopher. Mais le ras-le-bol peut être contagieux. Des solutions vont devoir être trouvées et sans doute au niveau régional, les marchés de Noël d'autres villes comme Colmar ou Kaysersberg connaissent eux aussi des niveaux de saturation élevés.