Deux étudiants de Mines Nancy se lancent à la découverte de la plus vieille forêt du monde, en Australie

Louise Le Grand et Hugo Laval sont tous les deux étudiants à l’école des mines à Nancy. Cette année, ils ont choisi de faire une césure dans leur parcours scolaire pour se lancer dans un ambitieux projet à l’autre bout du monde : réaliser un film documentaire sur la forêt de Daintree et son écosystème, en Australie.

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"Il n’y avait pas spécialement d’occasion, mais c’est une volonté qu’on avait depuis longtemps", déclare Hugo. Avec Louise, ils ont décidé de ne pas attendre la fin de leurs études pour concrétiser une idée qui germe depuis déjà un certain temps. Ils sont tous les deux étudiants à l’école Mines de Nancy. Louise est au département énergie, option procédés et environnement, Hugo est en filière mathématique. "Avec ce projet, on part loin mais on valorise la formation qu’on a pu avoir à l’école", explique l’étudiant. "C’est une école généraliste mais avec un fort accent mis sur les thématiques écologie et développement durable".

Un lieu trouvé "au hasard des recherches"

Et c’est précisément l’objet de leur futur documentaire. "Ce qu’on voudrait avant tout, c’est montrer la richesse de l’écosystème de cette région, c’est absolument phénoménal !", s’enthousiasme Hugo. La forêt de Daintree, située dans le Nord-Est de l’Australie, est parallèle à la grande barrière de corail. Sur ses 900 000 hectares, pas moins de 1 500 espèces cohabitent. Un trésor de la nature, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1988.

"On voulait réaliser un film qui mette en valeur l’environnement, mais on n’avait pas de plan précis. J’ai proposé ce projet à Louise sans vraiment savoir sur quoi il allait porter ni quelle forme il allait prendre. Elle a accepté ; on a fait des recherches, puis de fil en aiguille, on est tombés sur la forêt de Dainree". Et d’ajouter : "C’est apparu comme une évidence, c’est le lieu idéal pour réaliser ce documentaire".

"Un message d’encouragement et d’exemplarité"

Cette forêt a plus de 130 000 millions d’années ; elle précède la séparation des continents. Depuis près de 40 000 ans, elle est habitée par le même peuple autochtone, les Kuku Yalanji. "Heureusement, ils parlent très bien anglais, donc on ne redoute pas trop la barrière de la langue. On veut leur donner la parole, car l’idée, c’est n’est pas du tout d’être moralisateur", insiste le jeune homme.

"On voudrait transmettre un message d’espoir pour la préservation de l’environnement. Souvent, les médias amènent l’information de manière culpabilisante aux spectateurs quand on parle de l’environnement ; ce n’est pas notre objectif. L’idée, c'est plutôt de laisser s’exprimer ceux qui œuvrent anonymement à la préservation des espèces ; c’est plus un message d’encouragement et d’exemplarité".

Si la population aborigène laisse présager un accueil chaleureux, la faune, en revanche, peut s’avérer plus hostile "C’est vrai qu’on est un peu moins rassurés quand on pense à l’environnement dans lequel on va planter nos tentes", avoue-t-il, modérément serein. "C’est une forêt vierge avec beaucoup d’espèces endémiques, on ne les connaît pas toutes", avoue Hugo.

Aucun vaccin n’est nécessaire pour voyager en Australie. Avec un peu de chance, de la vigilance et une solide assurance maladie, les deux étudiants devraient s’épargner des embûches.

Une cagnotte en ligne pour financer le projet 

Reste à financer les dépenses du quotidien, une fois sur la place. Louise et Hugo envisagent de trouver un travail alimentaire pendant quelques semaines en début ou en fin de séjour.

Passionné de vidéo depuis son plus jeune âge, Hugo dispose déjà de l’essentiel du matériel nécessaire. Ils partent avec une caméra, plusieurs objectifs, un drone, un caisson étanche pour filmer sous l’eau et plusieurs micros. "Je n’ai pas de formation, mais j’ai beaucoup filmé depuis que je suis jeune, c’est un apprentissage autodidacte sur le long terme", confie Hugo. Une cagnotte est néanmoins mise en ligne pour les aider à financer le matériel manquant et l’abonnement au logiciel de montage qui va leur permettre de réaliser leur film, seuls, d’un bout à l’autre.

Décollage le 8 janvier 2024 pour 8 mois de rencontre et d’exploration.

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