15 personnes décédées, 15 000 habitations touchées, 3800 véhicules détruits : le 15 octobre 2018, l’Aude se réveille sous l’eau. En un an, 3 millions d’euros ont été investis pour "réparer les dégâts", l’objectif : éviter qu’une telle catastrophe se reproduise.
Le 15 octobre 2018, une partie de l'Aude se réveille sous l'eau, à perte de vue, des terres inondées. Dans certains villages, jusqu’à trois mois de précipitations sont tombés en seulement quelques heures.
De nombreuses communes se retrouvent inondées, principalement autour du Lauquet et au Sud de Carcassonne.
Là-bas, le village de Saint-Hillaire est traversé par une vague de 12 mètres de haut qui passe par-dessus le pont.
150 hélitreuillages en une journée
Les habitants en détresse, se réfugient sur les toits pour attendre l'arrivée des hélicoptères au petit matin. En une journée, plus de 150 hélitreuillages ont été effectués.
Malgré l'année écoulée, le traumatisme est toujours présent chez les habitants. Michel Proust, maire de Villegailhenc, se souvient :
Le pont a lâché vers 3h30 et à 7h30 l’eau passait encore sous l’autre pont. On ne pouvait aller nulle part, il y a deux pompiers qui ont failli y rester.
3 millions d'euros pour reconstruire et protéger les rivières
Un an après, l’Aude cherche à se protéger et met tout en œuvre pour éviter qu’une telle catastrophe se reproduise. Les collectivités ont lancé de grands travaux pour mieux protéger les populations et les biens. Au total, 3 millions d’euros ont été investis pour reconstruire et protéger les rivières, financés à 90% par l’Etat, 20% par la région Occitanie, 5% par le département de l’Aude et 10% par le syndicat Mixte Aude Centre.
À Trèbes par exemple, le pont qui enjambe l'Aude compte désormais deux arches de plus. Cette installation permet de faciliter l’écoulement du fleuve. Au total, ce sont près de 150 km de cours d’eau qui ont été dévastés.
Les leçons à tirer des inondations d'octobre 2018 sont nombreuses. Elles façonneront sans doute, les politiques publiques pour les années à venir.Ces travaux constituent visuellement quelque chose de salvateur et d’apaisant dans un environnement assez pesant à l’approche de cette commémoration, confie Christian Magro, président du syndicat mixte Aude-centre.
On a des crues torrentielles il faut qu’on puisse permettre aux cours d'eau de s’étendre pour abaisser leur niveau de force et notamment dans la traversée des communes, explique Alix Roumagnac, président de Predict, ingénieur en gestion des risques.
Au total les dégâts avaient été estimés à l’époque à 220 millions d’euros. Il faudra encore de longues années pour que certains villages effacent toutes les traces de ces inondations, premières résultantes du changement climatique.