Malgré la liquidation judiciaire et la cessation d'activité de la Société aveyronnaise de métallurgie, actées par le tribunal administratif de Toulouse, entre 4 000 et 6 000 personnes se sont réunies à Viviez (Aveyron) pour soutenir les salariés de la fonderie, mercredi 1er décembre.
La mobilisation de soutien aux salariés de la Société aveyronnaise de métallurgie (SAM), déclarée en cessation d'activité par le tribunal de commerce de Toulouse, a pris fin aux alentours de 14 heures ce mercredi 1er décembre.
Selon les syndicats, "plus de 6 000 personnes" se sont rassemblées en fin de matinée devant la SAM, à Viviez (Aveyron). C'est deux fois plus que la semaine précédente. Ce chiffre serait de 4 000 d'après les renseignements territoriaux.
À savoir qu'un accident sur l'A75 a empêché quelques bus d'arriver à temps sur le site, et que la mauvaise météo a pu en décourager certains.
RETOUR SUR LA MOBILISATION
13h30. La manifestation touche à sa fin. Un repas froid est offert à tous les participants.
13h. Selon le journaliste Mathieu Roualdès, présent sur place, "de nombreux politiques locaux présents, élus du Bassin, conseillers départementaux, régionaux, de gauche, de droite... Aucun élu LREM aperçu en revanche".
12h50. C'est la fin des discours. Sous la pluie battante, les représentants syndicaux se mêlent à la foule. Place à la manifestation. Le cortège se dirige vers le rond point où se trouve une statue de fondeur, sur l’axe Decazeville / Figeac de la D840.
12h40. David Gistau reprend le micro. "Sous nos pieds, il y a les galeries. En 1961-62, il y a eu ici la plus grande grève des mineurs de fond de France. Nous nous battrons comme eux, tout simplement pour travailler au pays".
"Ce qu'il se passe en Aveyron se passe partout en France. Un grand respect pour tous ceux qui, aujourd'hui, sont en grande souffrance parce que le travail tue. Cette société, on en veut pas".
"Ils pourront tout nous prendre, mais jamais ils ne nous prendront notre dignité, notre solidarité, notre amitié".
12h35. C'est au tour de Philippe Martinez de prendre la parole devant les manifestants. Il fustige Renault : "C’est une délocalisation ici, pas la fermeture d’une activité en déclin !"
12h30. Retour un instant dans la foule. "Il faut être optimiste", nous dit Pascal Mazet, conseiller régional (PCF) d'Occitanie. "On a besoin de fonderie en France, pour notre souveraineté industrielle. On a besoin de fonderie, c'est une lutte légitime. les salariés ont raison d'occuper leur usine. Quand on lutte, on peut gagner".
12h18. Un responsable syndical cite devant la foule Nelson Mandela : "Il ne faut pas se battre contre les hommes, mais contre le système". Avant de corriger : "Il faut se battre contre les hommes qui alimentent ce système".
"Dans le monde d'après, la SAM sera présente et la SAM vivra".
12h08. Après David Gistau, c'est au tour de Ghislaine Gistau, déléguée CGT SAM, de prendre la parole. "C’est du mépris pour les salariés, pour tout un territoire. On est déterminés à se battre parce qu'il y a des solutions, des recours à engager au tribunal. On veut un délai jusqu’en mars 2022".
"La transition écologique, on l'a passée, on travaille à 50% pour les moteurs hybrides et électriques. L'État est complice de ce qu'il nous arrive."
Elle tient à remercier l'ensemble de ses collègues de travail qui "gardent la tête haute". "Notre lutte est juste. Devant nous, c'est de l'injustice."
12h00. Les discours commencent. David Gistau, secrétaire de l'UD CGT de l'Aveyron, parle d'un "rassemblement monstre". Il continue : "Même le ciel est en colère".
11h20. Des manifestants observent le mur des portraits des 333 salariés "sacrifiés" de la SAM. En-dessous, une pancarte : "Super le cadeau de Noël".
Cette fresque était déjà là lors de l'annonce de la cessation d'activité de la fonderie.
11h15. Les salariés de la SAM sont émus devant l'ampleur de la mobilisation. Les personnes présentes laissent des mots de soutien, font un geste à la "caisse de solidarité". On chante, on danse.
"C'est grandiose, c'est magnifique, ça nous redonne la force", note Karine Connan, la voix tremblante. Elle ne s'attendait pas à voir autant de monde. Elle connait bien la SAM : elle y a travaillé 26 ans. "C'est un message. Un très grand message, et on veut que ça bouge plus haut. Et on lâchera rien".
11h10. Philippe Martinez, secrétaire générale de la CGT, est présent.
11h00. Des petits lingots d'aluminium, flanqués de l'inscription "SAM", sont distribués à toutes les personnes présentes en souvenir de cette journée du 1er décembre. Symbolique toute particulière : ce mercredi, c'est la Saint Eloi, le patron des "métallos".
10h50. Malgré la pluie et le froid, les manifestants se regroupent devant la SAM. Ils sont déjà plus d'un milliers et viennent de toute la France : Cévennes, Creuse, Vaucluse...
Près de 150 personnes descendent des bus CGT venus de Haute-Garonne. "C'est très important pour nous d'être venus. La SAM est un symbole, une entreprise qui coche toute les cases (locale, qui a pris un tournant environnemental, produit des pièces pour moteurs électriques...). Malgré tout, le gouvernement laisse Renault fermer l'usiner pour délocaliser dans des endroits où les salariés n'ont aucun droit", déplore Cédric Caubere, secrétaire général de la CGT 31. "Nous devons pouvoir vivre et travailler partout dans la région. Nous avons la détermination de faire différemment. Il est possible de sauver la SAM".
Au loin, l'Internationale retentit.
Mobilisation "monstre" pour les salariés de la SAM
Pour certains, il est déjà trop tard. Pour autant, pas question de lâcher. La mobilisation de soutien aux 340 salariés de la Société aveyronnaise de métallurgie (SAM) et à leurs familles continue, avec une nouvelle journée de manifestation. À l'appel de plusieurs collectifs et de syndicats, le rendez-vous a été donné mercredi 1er décembre, à partir de 11h30, devant la fonderie.
Et le rassemblement promet d'être d'une ampleur inédite, avec des cars de manifestants et des délégations syndicales venus de toute la France. Des préavis de grève ont par ailleurs été déposés dans plusieurs entreprises, comme Enedis ou La Poste, note Actu Toulouse.
Quelques jours plus tôt, vendredi 26 novembre, le tribunal de commerce de Toulouse avait scellé la cessation d'activité de la fonderie, après le refus de Renault de soutenir l'unique projet de reprise de cette usine située à Viviez, dans l'Aveyron.
Renault ne veut "pas laisser tomber" les salariés
De son côté, Renault a promis mardi 30 novembre d'accompagner individuellement chaque salarié de la Sam dans leur reconversion, et de leur apporter un soutien financier. "On a la volonté de soutenir et ne pas laisser tomber les gens, pas l'activité", a affirmé Luca de Meo, directeur général de Renault.
Avant d'ajouter : "Le cas de SAM est assez exceptionnel. Mais c'est aussi un problème systémique. Avec la transition écologique, le passage à l'électrique, on va avoir ce type de situation".