Coronavirus : réactions mitigées à Toulouse, après l'annonce de l'allègement du protocole sanitaire dans les écoles

A partir du mardi 22 septembre, les règles concernant les cas contacts à un élève porteur du Covid-19 vont être assouplies dans les écoles maternelles et élémentaires. En Haute-Garonne, cette mesure suscite des réactions mitigées, notamment chez les syndicats enseignants.

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Le ministère de l'Education nationale a annoncé dimanche un allègement du protocole sanitaire dans les écoles maternelles et primaires à partir du mardi 22 septembre 2020. Les parents qui avaient manifesté le 10 septembre dernier devant l'école Pierre et Marie Curie à Toulouse pour dénoncer la fermeture de 9 classes et la mise en quatorzaine de 225 enfants après la découverte d'un cas de Covid-19 chez un élève auront sans doute le sentiment d'avoir été entendus. Du côté des syndicats enseignants, les réactions sont très mitigées. 

Que disent les nouvelles règles fixées par le ministère ?

Lorsqu'un enfant sera testé positif, sa classe pourra "continuer de se tenir normalement pour les autres élèves, qui ne sont plus considérés comme cas contacts", indique le ministère dans un communiqué. Jusqu'à présent, si un élève était considéré comme cas contact, il ne pouvait revenir à l'école que si un test, réalisé sept jours après le dernier contact avec le cas confirmé, était négatif.
"Le protocole d'identification des personnes cas contacts, leur isolement éventuel, la fermeture possible de classes, voire d'écoles, sera toutefois appliqué lorsque qu'il y aura au moins trois cas confirmés dans la même classe" venant de différentes familles, poursuit le ministère. Il suit ainsi les recommandations de la société française de pédiatrie, souvent mises en avant par les parents quand une classe était fermée pour un seul cas de Covid-19.

Les enseignants ne seront plus placés systématiquement en quatorzaine

Par ailleurs, un enseignant de maternelle ou de primaire portant un masque et ayant côtoyé un élève non-masqué positif au Covid-19 ne sera plus considéré comme un cas contact et ne sera plus invité à s'isoler, précise le ministère.
Ces nouvelles règles s'appuient, précise-t-il, sur un avis du Haut conseil pour la santé publique (HSCP) daté du 17 septembre 2020, selon lequel "les enfants sont peu à risque de forme grave et peu actifs dans la transmission du SARS-CoV-2".
"Le risque de transmission existe surtout d’adulte à adulte et d’adulte à enfant et rarement d’enfant à enfant ou d’enfant à adulte. Les transmissions surviennent surtout en intra-famille ou lors de regroupements sociaux avec forte densité de personnes en dehors des établissements scolaires" indique le HSCP. Pour qui on peut "ne pas considérer un adulte encadrant comme contact s’il porte un masque grand public de catégorie 1 répondant aux spécifications de l’Afnor ou un masque à usage médical au contact d’un enfant de moins de 11 ans détecté positif Covid-19 ne portant pas de masque."

Une nouvelle décision "approximative et impréparée" pour les syndicats d'enseignants

 "On est dans l'impréparation la plus totale. Le gouvernement prend des décisions sous la pression des évènements. C'est la confusion la plus totale et c'est épuisant pour tout le monde" dénonce ainsi Bernard Deswarte, secrétaire départemental FSU.
Marie Gascard, co-secrétaire départementale du syndicat SNUIPP est du même avis : "c'est comme ça depuis le début avec ce gouvernement. Des annonces médiatiques d'abord et ensuite un protocole qui arrive dans les écoles et qu'il faut mettre en place dans l'urgence et sans moyens."

D'abord on nous place en quatorzaine puis en septaine et finalement, on nous dit maintenant qu'on ne se contamine pas dans les écoles. On met en place un nouveau protocole extrêmement allégé au prétexte que les gestes barrières suffisent mais depuis la rentrée, aucun moyen supplémentaire n'a été mis en place dans les écoles pour la gestion de ces gestes. Nous, nous sommes pour le retour de tous les enfants à l'école mais le gouvernement n'a mis aucun moyen en place pour appliquer ce protocole exceptionnel pour cette rentrée exceptionnelle.

Marie Gascard, co-secrétaire départementale du SNUIPP

De plus en plus de classes fermées

"On ne peut pas s'empêcher de se dire que cet allègement tombe à pic" grince aussi Marie Gascard "puisque c'est catastrophique pour les remplacements au niveau du département de la Haute-Garonne". Elle explique que depuis la rentrée, toute la formation continue a été suspendue dans le département pour faire face aux besoins de remplacements liés au Covid-19.
Le département de la Haute-Garonne, qui compte le plus d'écoles de l'académie de Toulouse (900) est celui de l'académie où le plus de classes ont fermé depuis la rentrée à cause de découvertes de cas de Covid-19.

Une inquiétude sanitaire

Bernard Deswarte souligne aussi l'inquiétude des personnels enseignants, dans ce contexte particulier. "Depuis la rentrée, on navigue à vue. On ne sait pas qui prend les décisions, entre l'ARS et le Rectorat. C'est l'opacité la plus totale et l'incompréhension la plus totale. On est bien conscient de la situation des parents, tout le monde a envie qu'il y ait classe mais les personnels sont très inquiets. On aimerait des consignes claires et efficaces. Là, ce n'est pas le cas, ça change tout le temps."

On passe d'un extrême à l'autre. D'abord, on ferme toutes les classes dès qu'il y a un cas et maintenant, on dit qu'on ne contrôle plus rien. D'un côté, on nous annonce l'arrivée d'une deuxième vague d'épidémie et de l'autre, on nous annonce des allègements un peu partout dans le milieu scolaire. Si l'épidémie continue de progresser, on va se retrouver dans une situation inverse dans 15 jours. On sera toujours pas préparé et on fera quoi à ce moment-là ? On reconfinera les classes ?

Bernard Deswarte, secrétaire départemental FSU 31

Le docteur Jérôme Marty, médecin généraliste à Fronton (31) et président de l’Union Française pour une Médecine Libre (UFML) va encore plus loin. Sur twitter, il estime ce lundi que "l'allègement des mesures au sein des écoles est une absurdité" et "à l'opposé de ce qu'il faudrait faire". Ces évolutions du protocole sanitaire, esquissées en fin de semaine par le ministre de la Santé Olivier Véran, visent à faire baisser les fermetures de classe pour cause de Covid-19. 
Selon les derniers chiffres officiels, 89 établissements scolaires - publics et privés sous contrat - sont actuellement fermés en France en raison de cas de contamination par le coronavirus (sur un total de 61 500), dont 76 écoles.
 
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