L'expérimentation doit durer 3 ans. Son objectif : planter des variétés de vignes naturellement résistantes aux maladies et à la sécheresse. Les tests sont lancés à Saint-Gilles avec des cépages étrangers. Cela pourrait à terme permettre d'économiser l'eau et de sauver des parcelles viticoles.
Les vignes gardoises souffrent régulièrement des aléas de la météo. La Chambre d'agriculture du Gard a initié une expérimentation vendredi dernier : planter des cépages plus robustes face aux maladies et à la sécheresse.
Des cépages étrangers pour produire du vin gardois
Negro amaro, assyrtiko, saperavi, fiano... Ces noms exotiques sont ceux des nouveaux cépages plantés dans le Gard. Originaires du Sud de l'Italie, de Grèce ou encore de Géorgie, ils ont la spécificité d'être naturellement plus résistants.
Après un an de recherche, ces cépages sont enfin prêts à être mis en terre au Mas d'Asport, à Saint-Gilles.
Pas d'inquiétude pour les œnophiles : le produit final devrait avoir sensiblement le même goût.
Il n'y a pas de crainte à avoir. Nous allons maintenir un niveau qualitatif et de production qui soit économiquement viable pour les exploitations.
"La qualité du vin sera identique", avance le vice-président de la Chambre d'Agriculture du Gard, en rappelant que le vin gardois est contrôlé par une AOP (appellation d'origine protégée) et une IGP (indication géographique protégée).
"Notre objectif est de pérenniser le vignoble sur ces zones en proposant d'autres possibilités de plantation, plus de choix", explique Anne Sandré, responsable du pôle viticulture à la Chambre d'agriculture du Gard.
Protéger les vignerons d'une sécheresse toujours plus menaçante
Avec cette expérimentation, menée en partenariat avec Sud Expé, l’Institut Français du Vin, le syndicat des pépiniéristes d’Occitanie et le pépiniériste VCR, la Chambre d'agriculture du Gard tente de limiter les pertes engendrées par les épisodes de sécheresse. Car dans le Gard, toutes les terres ne sont pas irrigables.
En 2019, environ 30% de la production viticole a été détruite par la sécheresse. Les exploitations les plus touchées avaient subi jusqu'à 50% de pertes. L'été 2019 avait été marqué par des pics de chaleur jusqu'à 45°C qui avaient littéralement brûlé la vigne sur pied.
Les viticulteurs n'ont pas eu de répit en 2020, une année marquée comme "la plus chaude jamais enregistrée" par Météo France. Cette année, en 2021, des records historiques de sécheresse ont déjà été atteints avant l'été.