Il est paraplégique mais cela ne l'empêche pas de faire son métier. Jodaêl Berdié est éleveurs de porcs noirs de Bigorre à Miramont d'Astarac dans le Gers. Un terrible accident de voiture survenu il a 11 ans, qui n’a pas découragé cet agriculteur. Témoignage.
Être paraplégique et agriculteur n'est pas incompatible. C'est ce que démontre tous les jours Jodaël Berdié éleveur 300 porcs noirs de Bigorre dans le Gers. Victime d'un grave accident il a 10 ans, il a choisi de poursuivre son activité. Rencontre.
Accident de la vie
"Je ne suis pas un agriculteur comme les autres, je le sais", reconnaît Jodaël Berdié. "Mais j'en suis fier. Il n'était pas question pour moi de me retrouver en fauteuil et de ne rien faire de mes journées. Ça, je l'ai très vite compris."
À 30 ans, Jodaël est victime d'un terrible accident de la circulation. Il est renversé par une voiture et perd l'usage de ses jambes. Un coup dur pour ce jeune éleveur de porcs noirs de Bigorre qui vient tout juste de s'installer dans la ferme familiale. Son monde s'écroule.
La force de rebondir
S'ensuivent l'hôpital, la rééducation pendant de longs mois, et les questions qui traversent l'esprit du jeune homme : "Je me suis demandé pendant 9 mois si je devais reprendre mon activité", poursuit Jodaël. "Et finalement je me suis décidé. C'était comme un défi que je me lançais à moi-même."
"Il y a des jours où on doute", reconnaît Jodaël. "J’avoue je n'exerce pas le métier le plus simple pour un handicapé. Mais mon besoin de dépasser les limites du handicap et sûrement l'énergie de la jeunesse m'ont beaucoup aidé et je ne regrette pas. Le propre de l'homme c'est sa capacité à puiser dans ses ressources dans l'adversité et c'est ce que j'ai fait".
"On peut être heureux en fauteuil"
Après un redémarrage en douceur avec une trentaine de bêtes, Jodaël Berdié s'est senti en confiance. Il élève aujourd'hui 300 porcs noirs de Bigorre : "Mon père m'aide et j'ai aussi un employé pour faire des choses encore compliquées. Mais avec ma mule (une sorte de quad tout-terrain), je peux transporter mes outils et circuler dans les champs."
"Quand on est éleveur on a besoin d'être auprès des bêtes", rajoute Jodaël. "On est parfois un peu frustré de ne pas pouvoir tout faire mais j'ai en projet d'aménager un tracteur qui me permettra d'améliorer ma productivité et de gagner en autonomie".
Jodaël est soutenu par sa compagne et ses deux enfants : "Ils ont joué un rôle primordial dans mon parcours de résilience". Et puis, lui qui n'était pas sportif, s'est investi dans un club de basket handisport : "J'en suis devenu le président. Depuis mon accident, la pratique du sport participe à mon bien-être général. Cela m'a permis aussi de relativiser."