Blocage des routes, intervention policière… Que se passe-t-il à Vendine, lieu d’opposition à l’A69 ?

Depuis ce mardi 29 août, une vaste opération des forces de l’ordre est en cours à Vendine (Haute-Garonne), lieu d’opposition à la construction de l’autoroute A69. Le collectif La Voix Est Libre dénonce une utilisation de moyens disproportionnés.

Que se passe-t-il à Vendine ? L’opération aurait débuté ce mardi 29 août à la mi-journée. Des gendarmes, venus en nombre, ont investi ce site situé dans le département de Haute-Garonne, lieu de contestation contre la nouvelle autoroute A69. 

Accès bloqués, caméras et hélicoptères

Difficile à l’heure actuelle d’obtenir des informations sur l’opération. L’accès au site est bloqué par les forces de l’ordre et la préfecture ne communique pas sur le sujet. “Ils sont arrivés pendant que nous étions tous à la conférence de presse, mardi”, raconte Thomas, le porte-parole de La Voix Est Libre, le collectif d’opposition à l’A69. “Il y avait bien 120 gendarmes et des hélicoptères. Ils ont bloqué l’accès, installé des caméras et des ballons éclairants.” L’opération se serait prolongée toute la nuit et l’accès est encore bloqué ce mercredi 30 août. "L'interdiction de circulation ne prend effet que demain mais ils bloquent déjà les routes", interpelle Thomas Braille, du Groupe National de Surveillance des Arbres. "Ils ont placé une voiture au pied de chaque arbre qui doit être abattu."

Dès ce vendredi 1er septembre, date de la fin d'interdiction d'abattage de ces arbres en raison de la nidification des oiseaux, une nouvelle coupe de platanes est prévue par le constructeur ATOSCA. 7 doivent être abattus à Vendine et le collectif évalue la coupe totale à des dizaines de milliers d'arbres.

Je n'ai jamais vu un tel dispositif de sécurité : 120 gendarmes, 30 véhicules, des équipes cynophiles, des tireurs d'élite, des hélicoptères avec caméras thermiques, des drones... Des milliers d'euros dépensés pour nous empêcher de grimper dans des arbres.

Thomas Braille, militant écologiste, du Groupe National de Surveillance des Arbres

Lors de la dernière opération d’abattage, les opposants avaient investi les lieux pour les protéger des engins. Le militant écologiste Thomas Braille s’est, lui, attaché en haut d’un des arbres menacés. “Les moyens mis en œuvre sont hallucinants !”, réagit le porte-parole du collectif. “Tout ça pour permettre à ATOSCA d’abattre tranquillement. Comment peut-on justifier d’utiliser l’argent public pour ça, et contre des militants écologistes ? C’est disproportionné !” Les grimpeurs, venus hier pour s'installer dans les arbres menacés ont tous été arrêtés en moins de 5 minutes. 

Une alternative présentée ce mardi 

Lors de l’arrivée des premières forces de l’ordre, les militants écologistes tenaient une conférence de presse à Toulouse. Ils proposent aux élus une alternative à l’autoroute : l’aménagement de la RN126 favorisant le train et le vélo. Une proposition évaluée à 100 millions d’euros contre 450 millions pour l’autoroute. 

Depuis son lancement, le projet d’autoroute suscite de vives oppositions. Les recours administratifs ont tous été rejetés. Mais un recours judiciaire, sur le fond du dossier n’a pas encore été jugé. Ce dernier n’étant pas suspensif, les travaux d’aménagement de l’A69 sont toujours en cours.