Plus de 2 000 personnes se sont rassemblées dès 14h, ce dimanche 27 février, sur la place du Capitole. Une mobilisation parallèle commençait à 15h au métro Jean Jaurès. Natalia et sa fille Christina, ukrainiennes, se sont déplacées de l’Aveyron pour manifester leur colère contre Vladimir Poutine.
"Soutien total au peuple ukrainien, et contre la guerre, la barbarie et la dictature, qui n’ont plus lieu d’être en 2022." Jour après jour, les pages du livre d’or mis à disposition par la mairie de Toulouse se noircissent.
Ces mots de soutien et de réconfort pourraient sembler vains… Mais sont accueillis avec beaucoup d’émotion par la famille Atamanchuk, arrivée dans la région il y a dix-neuf ans et désormais résidente de l’Aveyron. "On n’est pas seul", s’émeut Natalia Atamanchuk. "On lit tout ça et on peut dire à notre famille restée en Ukraine qu’il y a des gens, ici, qui pensent à nous."
Tristesse et culpabilité
Natalia débarque en France en 2003. Abandonnant derrière elle sa belle-famille, ses cousins et ses propres parents. Depuis l’offensive russe, elle s’accroche aux dernières informations et oscille entre la douleur de savoir sa famille en zone de guerre et la culpabilité de ne pouvoir les aider. "J’appelle et je pleure… C’est plus dur d’être en France que là-bas", explique la mère de famille. "Ici, tu ne sers à rien. Et tu sais que tu ne peux rien changer. Je ressens un peu de honte…"
A 22 ans, sa fille Christina est, elle, en contact quasi-permanent avec ses cousins. Fière de leur montrer combien les Français tentent de les soutenir, à plus de 3 000 kilomètres de la frontière. Elle filme le rassemblement sur son smartphone, les drapeaux jaune et bleu brandis par les manifestants.
Chez eux, à deux heures de route de la Pologne, le risque d’un bombardement russe est omniprésent. "En ce moment, en Ukraine, ils essaient de s’organiser pour faire des choses à leur échelle", résume Christina. "Ils fabriquent des cocktails Molotov maison, ils restent chez eux surtout à cause des couvre-feux. Pendant la journée, ils essaient d’aller mettre de l’essence, ils font la queue pour faire le plein."
En plus des rassemblements comme ceux de ce dimanche, les associations ukrainiennes de Toulouse veulent poursuivre leur action de solidarité en récoltant des dons.
Dans un communiqué, la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, a appelé à organiser la prise en charge des réfugiés "dignement, de façon coordonnée, sur tout le territoire français", et s'est dite prête à amplifier le "fonds d’un million d’euros" que la région Occitanie dédie chaque année à leur accueil. "Il faut continuer à équiper la résistance ukrainienne tout en actionnant tous les autres leviers dont nous disposons : la diplomatie, l’économie et bien sûr l’humanitaire", a-t-elle ajouté.