Pourquoi l'université Toulouse Jean-Jaurès ne sera pas débloquée par la police

Alors que plusieurs sites universitaires bloqués par les grévistes ont été ces derniers jours investis par les forces de l'ordre, le déblocage par la force n'est pas à l'ordre du jour à l'université Jean Jaurès de Toulouse. 

Bloquée totalement depuis le 7 mars, l'université Toulouse Jean-Jaurès est l'un des sites universitaires dont le blocage dure depuis le plus longtemps. Pour autant, l'administrateur provisoire Richard Laganier affirme qu'il ne demandera pas l'intervention des forces de l'ordre, pas plus pendant les vacances universitaires de printemps qu'après la rentrée. 

"C'est d'abord le respect d'un engagement que j'ai pris dès mon arrivée" a rappelé Richard Laganier à France 3 ce lundi. L'administrateur provisoire avait indiqué à son arrivée mi-mars qu'il ne ferait pas appel aux forces de l'ordre pour débloquer le campus du Mirail. Il s'en tient toujours à cette position.

Avec une précision : "La situation est différente par exemple que le site de Tolbiac à Paris (NDLR : débloqué par les forces de l'ordre la semaine dernière). A Tolbiac, il y a une possibilité de faire cours et d'organiser les examens hors les murs ce que nous ne pouvons pas faire à Toulouse. Et puis le campus du Mirail est un campus ouvert". En clair : une intervention de la police débloquerait une partie du site, mais une autre bloquée le lendemain. Ce serait donc, selon les termes de l'administrateur provisoire, "inutile". 
Enfin, la comparaison ne peut se faire, selon l'administrateur, avec l'université Paul Valéry de Montpellier, au sein de laquelle la police a fait irruption ce lundi matin, dans une fac vide, les bloqueurs étant partis en vacances. "A Montpellier, il y a eu des incidents graves, ce qui n'est pas le cas à Toulouse", explique Richard Laganier, faisant référence à la descente de personnes cagoulées frappant des étudiants qui occupaient la fac. De plus, à Montpellier, l'intervention de la police se fait suite à une décision de justice.

Richard Laganier table donc sur la discussion alors qu'une nouvelle assemblée générale des grévistes est prévue lundi 30 avril, le jour de la rentrée. Il doit réunir en début de semaine prochaine les responsables des différentes unités de l'université pour établir les modalités des examens. Des examens qui ont déjà été repoussés à juin et septembre. Mais la question qui se pose maintenant, c'est de savoir sur quoi porteront les examens si la reprise des cours n'est pas possible début mai ?

Un territoire à part
Depuis des siècles, les facultés sont considérés comme des "franchises" dans lesquelles la présence des forces de l'ordre ne sont pas les bienvenus. A l'origine, cela permettait de garantir aux universités leurs libertés d'opinion et leur indépendance. 
Aujourd'hui encore, les domaines où sont implantés les campus universitaires ne relèvent pas du domaine public. Seul le président de l'Université peut, sans motiver sa demande, faire appel aux forces de l'ordre pour une opération de "maintien de l'ordre" ou de blocage de l'accès aux locaux.
Le procureur peut cependant lui aussi ordonner l'envoi de forces de l'ordre sur le territoire d'une université. Attentat, explosion, catastrophes naturelles peuvent être des raisons pour lesquelles la police peut être envoyée sur un campus. 

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