Selon un décompte de l'Etat relayé par la préfecture d'Occitanie, le nombre de prédations d'animaux, principalement des brebis, imputées à l'ours serait en baisse en 2020, par rapport à 2019. Peut-être l'effet d'un renforcement de la protection et de l'accompagnement des éleveurs et des bergers.
Le bilan a été communiqué par la préfecture d'Occitanie, vendredi 11 décembre, à l'occasion d'une réunion du groupe "Pastoralisme et ours", rassemblant élus, services de l'Etat et associations pro et anti-ours.
Il apparaît donc que le nombre de prédations d'animaux attribuées à l'ours, dans les Pyrénées, soit en baisse par rapport à 2019. Un constat à prendre avec prudence, a souligné la préfecture, mais qui pourrait être dû selon elle au renforcement des dispositifs de protection et d'accompagnement des éleveurs et des bergers ainsi qu'au raccourcissement de la saison d'estive cette année. En 2019, le nombre d'animaux indemnisés par l'Etat s'est monté à 1 173.
Trois ours tués par l'homme en 2020
Cette légère baisse a été soulignée par les associations pro-ours mais pour elles, ce qui marquera cette année 2020, c'est plutôt la naissance de douze oursons et surtout la mort de trois ours tués de la main de l'homme. En avril, l'ours Cachou a été retrouvé mort dans le val d'Aran (Espagne), empoisonné selon la presse espagnole. En juin, un deuxième a été abattu près de la station de ski de Guzet dans l'Ariège. Le troisième a été tué d'un coup de feu en novembre en Aragon (Espagne).
Pour Alain Reynes, de l'association Pays de l'Ours, et les autres organisations pro-ours, il s'agit désormais d'obtenir de nouveaux lâchers d'ours dans les Pyrénées. "On a posé la question du remplacement des ours tués, comme l'Etat s'y est engagé, on n'a pas eu de réponse", relate -t-il.
Le remplacement est impératif. Si les ours ne sont pas remplacés et les auteurs ne sont pas condamnés, c'est inacceptable. Le minimum urgent est de lâcher plusieurs mâles et plusieurs femelles.
Préconisation européenne
Selon Alain Reynes, 50 à 60 ours vivent dans les Pyrénées, en France et en Espagne. "La population d'ours augmente mais elle reste en danger critique d'extinction", souligne-t-il. Pour éviter cette extinction, la France a engagé dans les années 1990 un programme de réintroduction d'ours venant de Slovénie, soulevant l'opposition d'une grande majorité d'éleveurs.
Début décembre 2020, la Commission européenne a préconisé "le suivi des recommandations de réintroduction menées par l'expertise scientifique du Muséum national d'histoire naturelle et la mise en oeuvre du plan d'actions ours brun 2018-2028". Ce plan prévoit de remplacer tout plantigrade mort à cause des activités humaines.