Depuis ce mercredi matin et jusqu’à samedi, les sages-femmes de la clinique Rive Gauche de Toulouse sont en grève reconductible. Elles demandent, comme en octobre dernier, un renforcement de leur effectif, une revalorisation salariale ainsi qu’une meilleure reconnaissance de leur statut.
Fin octobre dernier, leur mouvement avait conduit à la fermeture de blocs dans plusieurs maternités de l’agglomération. Des accords avaient fini par être trouvés, clinique par clinique, notamment en termes de création de postes. Le ministre de la Santé, de son côté, avait œuvré à revaloriser leur rémunération par rapport à celle du public.
Des primes insuffisantes
Mais côté clinique Rive Gauche, selon une sage-femme qui a souhaité garder l’anonymat, la direction n’avait rien lâché : « on a repris le travail pour l’organisation des soins mais sans rien obtenir ». Quant aux mesures gouvernementales, « il ne s’agit que de primes qui peuvent sauter du jour au lendemain ».
Une partie des médecins de l'établissement a réagi par communiqué pour préciser que depuis le début de leur mouvement, ils avaient toujours soutenu les sages femmes. "Nous avons travaillé à des avancées significatives qu'elles ont obtenues. Nous souhaitons poursuivre avec elle cette dynamique mais sommes dans l'incompréhension face à leur grève actuelle, survenant dans un contexte rendu difficile par la 5ème vague du Covid" nuancent-ils. La direction de son côté n'a pas donné suite à notre demande d'entretien.
La grève a également repris depuis une semaine à la polyclinique de l'Union mais avec "service minimum et acceptation des réquisitions" précise Alizé Didona. "Nous avions été les premières à entamer l'action en octobre" rappelle la sage-femme. "Nous n'avions obtenu qu'une prime de garde de nuit" précise-t-elle encore.
Les équipes sont épuisées
Une sage-femme gréviste
Cette nouvelle grève s’inscrit dans un mouvement national démarré au début du mois. « Nous réalisons en clinique un quart des naissances françaises. Nous représentons 14% de l’ensemble de la profession. Nous ne pouvons pas être laissés pour compte » martèle le communiqué des sages-femmes des maternités de la FHP (Fédération de l’Hospitalisation Privée).
« Les équipes sont épuisées et très sollicitées pour des remplacements incessants d’arrêts maladie, d’absence ou de démissions » est-il également précisé. Des sages-femmes grévistes qui pointent aussi du doigt des difficultés de recrutement : « Nous sommes fréquemment rappelées sur nos gardes. Notre profession manque d’attractivité » dénonce l’une d’entre elles.
Vers des transferts de patientes ?
« Nous n’avons pas pu intégrer ce mouvement national dès le départ car nous étions réquisitionnées par le Préfet jusqu’au 6 janvier » explique une sage-femme de la maternité Rive Gauche. Un Préfet qui pourrait, comme en novembre dernier, se retrouver rapidement obligé d’intervenir. Si le conflit se poursuit, des transferts de patientes pourraient rapidement s’organiser des maternités en grève vers d’autres établissements.
"Nous déplorons la radicalité de leur mouvement en ne répondant pas aux réquisitions" regrettent les médecins impliqués dans la périnatalité de Rive Gauche. "Cela désorganise la prise en charge des femmes enceintes qui devient non optimale et inconfortable".
De son côté Alizé Didona, sage-femme à la polyclinique de l'Union dit attendre une réunion nationale avec la Fédération de l'Hospitalisation Privée prévue pour le 18 janvier. "Il y sera question d'un travail pour rapprocher notre grille salariale de celle des pharmaciens". En attendant, la grève continue.