Violences à Toulouse : ce que l'on sait sur la mort d'un détenu à la maison d'arrêt de Seysses

Le suicide d'un détenu serait l'un des éléments déclencheurs des violences urbaines que connaît Toulouse depuis 4 jours. Une marche blanche est organisée ce jeudi dans son quartier. L'occasion de faire le point. 

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15 voitures ont été incendiées et 2 personnes interpellées mercredi soir, au cours d'incidents dans le quartier du Mirail à Toulouse, pour la 4ème nuit consécutive. Des événements qui ont débuté dimanche soir avec, selon des sources policières et judiciaires, plusieurs "éléments déclencheurs" : les coups portés ces derniers mois par la police au trafic de drogue dans le quartier, l'interpellation dimanche après-midi d'une femme portant un niqab mais, surtout, la mort samedi soir d'un détenu à la maison d'arrêt de Seysses.

Une rumeur a circulé selon laquelle il aurait été victime d'un meurtre. Alors qu'une marche blanche est organisée par sa famille et ses proches ce jeudi après-midi dans le quartier des Izards, on fait le point sur ce que l'on sait sur ce dossier. 

En détention provisoire

Jaouad était âgé de 27 ans. Il avait été placé en détention provisoire dans une affaire criminelle. Mis en accusation depuis décembre dernier, il devait comparaître devant la Cour d'assises de l'Ain. Au moment de sa mort, il était à l'isolement en quartier disciplinaire à la maison d'arrêt de Seysses et était donc seul dans sa cellule. C'est samedi 14 avril à 18 heures, selon le parquet, que des gardiens l'ont découvert pendu dans sa cellule. Un magistrat de permanence s'est immédiatement rendu sur les lieux et une enquête en recherche des causes de la mort a été ouverte.

Une rumeur qui enfle​ rapidement

Rapidement, une rumeur a circulé selon laquelle il aurait été victime d'un meurtre "maquillé" en suicide. Une rumeur relayée sur les réseaux sociaux, sur des sites internet et complétée par les témoignages de proches de la victime, dont Mélissa, qui le connaissait bien et qui a indiqué sur Europe 1

C'était une personne forte moralement. Alors son suicide me paraît impossible. Je n'y crois pas. On veut connaître la vérité". 


Des détenus qui refusent de rentrer en cellule

Cette rumeur a été relayée au sein même de l'établissement pénitentiaire : lundi et mardi, plusieurs centaines de détenus ont refusé de regagner leur cellule après la promenade, réclamant "justice pour Jaouad" et nécessitant l'intervention des Equipe Régionales d'Intervention et de Sécurité (ERIS) du ministère de la Justice. Les détenus, après plusieurs heures de protestation, sont rentrés dans le calme. Mais la tension est palpable dans cet établissement surpeuplé. 

Une autopsie confirme la mort par pendaison

Dans le cadre de l'enquête sur les recherches des causes de la mort, une autopsie du corps du détenu a été réalisée lundi à Toulouse. Le parquet a indiqué le lendemain qu'elle avait confirmé "la mort par asphyxie, compatible avec une pendaison" et que l'enquête continuait. Dans un communiqué publié mercredi soir, le parquet a apporté quelques précisions : 

Une autopsie a été réalisée lundi 16 avril 2018 aux termes de laquelle le décès s'avère consécutif à un syndrome asphyxique compatible avec une pendaison. En outre, des lésions superficielles n'ayant pu contribuer au mécanisme du décès ont été observées par le médecin légiste. Les investigations se poursuivent dans le cadre de cette procédure tant sur le plan médico-légal que sur la recherche et l'audition de tout témoin utile (parquet de Toulouse).
 

La famille de la victime a été reçue par le parquet de Toulouse qui a répondu à ses questions.

 

Mercredi, lors du premier procès d'un émeutier, le procureur Patrice Michel s'est emporté contre ceux qui selon lui se servent des interprétations erronées des circonstances de la mort de ce détenu pour détruire des biens ou s'en prendre à la police alors que l'enquête n'est pas encore terminée. 

Une marche silencieuse

Une marche a donc lieu ce jeudi à 15 heures dans le quartier des Izards à Toulouse, où réside la famille de Jaouad. Une marche annoncée silencieuse, sans violence, "pour connaître la vérité". Un appel à manifester, largement relayé sur les réseaux sociaux. 

 

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