Une opération de contrôle conjointe des douanes et de la répression des fraudes était organisée le 8 février 2024 chez un négociant de l'Hérault. Objectif : vérifier la provenance des vins pour répondre à la colère des viticulteurs qui dénoncent la concurrence déloyale des produits étrangers.
Pour calmer la colère des agriculteurs, qui demeure malgré la levée des barrages, le ministre de l’Economie a annoncé 10 000 contrôles sur des produits revendiquant une origine française. Dans l’Hérault, cette opération s'est traduite ce 8 février par une visite des services de la douane et de la Direction Régionale de l’Economie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités (Dreets) chez un négociant en vins. Arrivés à l’improviste, ils pourraient y rester plusieurs jours.
Ils vont passer au peigne fin toute la marchandise pour déterminer ce qui est détenu par l'opérateur et vérifier si ce qu'il y a dans les cuves, en l'occurrence ce jour-là 130 hectolitres de vin blanc étiqueté "de France", correspond bien à ce qui a été entré en comptabilité.
La capsule rouge ne fait pas toujours foi
En contrôlant, les stocks, les entrées et sorties des marchandises, les agents de l'Etat cherchent à savoir si le négociant vend du vin étranger en le faisant passer pour un vin français. Une technique possible serait l'apposition, sur les bouteilles, des fameuses capsules rouges dites "CRV" ou Capsules teprésentatives de droit de négoce de vin français.
Les "tricheurs" seront dénoncés
Et le préfet de l’Hérault a promis de dénoncer ceux qui ne respecteraient pas la loi dans le département.
Je n'hésiterai pas, le cas échéant et en lien avec les autorités judiciaires, à donner les noms des personnes qui trichent. C'est une manière dire à tous les acteurs du secteur qu'ils doivent respecter les règles.
François-Xavier Lauch, préfet de l'Hérault
Les viticulteurs satisfaits mais méfiants
Un effort approuvé par Benjamin Boillat-Rami, viticulteur et président des Jeunes Agriculteurs de l'Hérault, qui se dit fortement lésé par ces faux étiquetages de vins étrangers, moins chers que la production locale. Mais il espère des actes sur la durée.
Il faut contrôler, mais régulièrement. Ce n'est pas parce qu'on sort d'une mobilisation aussi importante qu'il faut que ça se fasse sur une courte durée. Il faut que ce soit fait dans le temps, de façon récurrente, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de concurrence déloyale.
Benjamin Boillat-Rami, viticulteur et président des Jeunes agriculteurs de l'Hérault
Pas de moyens de contrôles supplémentaires
Dans le département, une vingtaine de contrôles est annoncée dans les prochains jours. Mais aucun effectif supplémentaire n’est prévu pour la répression des fraudes.