La tendance est là depuis 20 ans. Le nombre de départs de feu moyen annuel baisse mais les superficies brûlées augmentent. 2.600 hectares en 2021 et déjà 4.200 en 2022. Un phénomène très lié à la météo et au réchauffement climatique.
Connaissez-vous la banque de données Prométhée ?
Il s'agit d'un outil statistique de collecte d'informations sur les incendies de forêts en région Méditerranée. Un système de recensement des feux, par départements, par communes, par mois, par causes, par végétations... avec un chiffrage par hectares. Une mine de renseignements.
Prométhée s'intéresse à 15 départements sur 4 régions, dont les 5 départements du Languedoc et du Roussillon. On y trouve des données uniques depuis 49 ans.
9% de la surface du Languedoc-Roussillon brûlée en 50 ans
Depuis 1973, 28.000 feux ont détruit 230.100 hectares, soit 2.300km2. Cela représente 9% de la superficie totale du Languedoc-Roussillon, mais si l'on compare à la surface non-urbanisée, ce chiffre grimpe à près de 20%.
En 1973, 26.832 hectares avaient brûlé entre Gard, Lozère, Hérault, Aude et Pyrénées-Orientales. C'était 5.221 en 1984, 2.600 en 1995, 2.600 en 2006 et 2.800 en 2017 et 2.600 en 2021.
Cette année, du 1er janvier au 15 août, on compte déjà 4.268 hectares de végétation ravagés par les flammes.
Moins de départs de feu mais des incendies plus importants
On note cette année, une baisse des départs de feu. 407 depuis le début de l'année 2022 contre 635 en 2021. Baisse très nette dans l'Aude (-60%), dans l'Hérault (-44%) et dans les Pyrénées-Orientales (-38%). Le Gard reste stable (-6%), en revanche, la hausse est importante en Lozère (+140%) passant de 25 en 2021 à 60 en 2022.
Dans le même temps, la superficie brûlée progresse, 2.600 hectares en 2021, déjà 4.268 en 2022.
Cette hausse est notable partout, sauf dans l'Aude où il n'y a pas eu de "grands feux" cette année.
- Aude : -84%, 1.266 hectares en 2021, 202 en 2022.
- Gard : +1.100%, 73 hectares en 2021, 882 en 2022.
- Hérault : +77%, 790 hectares en 2021, 1.400 en 2022.
- Lozère : +400%, 60 hectares en 2021, 308 en 2022.
- Pyrénées-Orientales : +250%, 411 hectares en 2021, 1.455 en 2022.
Mais le mois d'août n'est pas terminé, ces chiffres peuvent donc encore évoluer au moins jusqu'en septembre. Au-delà, en octobre, novembre et décembre, on enregistre quasiment plus d'incendie, sauf en Corse.
80 feux en Occitanie entre le 1er juin et le 12 août
7.000 hectares de forêt brûlés par les flammes. L'été 2022 n'est pas encore terminé mais les chiffres parlent d'eux même : l'Occitanie est ravagé par le feu. Une situation inédite due notamment à la conjonction de la sécheresse et de la canicule.
Des chiffres qui s'emballent aussi à cause de 2 méga feux, celui de Gignac dans l'Hérault avec 951 hectares brûlés et plus récemment celui de Mostuéjouls entre Aveyron et Lozère avec 1.300 hectares détruits. Sans oublier les feux dans le Gard, 600 hectares à Bordezac et 350 à Aubais.
Comme le montre la carte ci-dessous, aucune zone de la région n'est épargnée.
Le nombre d'hectares brûlés est en forte hausse par rapport à 2021. Plus de 2.000 en juin, 3.700 en juillet et déjà 1.000 hectares sur les 12 premiers jours d'août. Sachant que ce mois représente en moyenne 30 à 40% des incendies.
Le Languedoc très touché par les incendies
Au niveau régional, 3 départements sur 13 représentent près de 50% des feux, l'Hérault, le Gard et l'Aude.
Ces secteurs du littoral de la Méditerranée sont soumis chaque été à la sécheresse, aux fortes chaleurs voire à la canicule et au vent, Mistral et Tramontane. Mais ce sont aussi les mieux équipés pour lutter contre les feux de forêt.
Au plan national, ces 3 départements sont dans le top 10 de ceux où les superficies annuelles brûlées sont les plus importantes, avec le Var, le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône et la Corse.