Législatives 2024. Se maintenir ou se désister, les candidats de la majorité présidentielle à l'heure des choix

Plusieurs candidats investis par la majorité présidentielle sont arrivés en troisième position, derrière le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire, lors du premier tour des élections législatives. 9 candidats qualifiés pour des triangulaires se sont désistés.

La majorité présidentielle fera-t-elle barrage ? Et si oui, à qui ? Dans plusieurs circonscriptions du Gard et de l'Hérault, plusieurs candidats investis par le camp macroniste arrivent en troisième position. Dimanche soir, Gabriel Attal a été clair : les candidats de la majorité présidentielle arrivés en troisième position devront se désister "au profit des candidats en mesure de battre" l’extrême droite. 

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Les députés sortants macronistes en troisième position dans plusieurs triangulaires

La secrétaire d'État Patricia Mirallès, candidate dans la 1re circonscription de l'Hérault a obtenu 22,5% des suffrages, loin derrière le candidat RN Josyan Oliva (34,1%) et l'écologiste investi par le Nouveau Front populaire, Jean-Louis Roumégas (34%).

Ce mardi après-midi, la candidate Renaissance Patricia Mirallès a décidé de se retirer pour le second tour.

Dans la 9e de l'Hérault, Patrick Vignal se retire 

Dans la neuvième circonscription de l'Hérault, c'est aussi un député sortant macroniste qui est en ballottage défavorable. Patrick Vignal a obtenu 25% des voix. Un score suffisant pour se qualifier dans une triangulaire face au candidat RN Charles Alloncle (36,4%) et à la candidate LFI (29,3%).
L'ancien socialiste, qui a rejoint la macronie en 2017, a annoncé à France 3 Occitanie ce lundi qu'il se retirait de la course. "Je ne veux pas un député RN de plus à l'Assemblée", s'est-il justifié, sans pour autant donner de consigne de vote à ses électeurs.

Dilemme tranché pour Laurence Cristol dans la 3e de l'Hérault

Dilemme tranché pour la majorité présidentielle dans la troisième circonscription, où le trio de tête est très serré. La députée sortante Laurence Cristol s'est classée troisième avec 29,1% des suffrages.

Elle a annoncé son désistement ce lundi après-midi, sans pour autant donner de consigne de vote : "Souhaitant ne pas ajouter de la confusion à la confusion, nous avons décidé, en accord avec mon suppléant Arnaud Moynier, de ne pas déposer de candidature au deuxième tour, laissant le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire face à leurs incohérences et leurs programmes surréalistes."

S'affronteront donc au second tour la socialiste investie par le Nouveau Front populaire, Fanny Dombre-Coste (33,9% des voix), et Lauriane Troise, candidate RN (32,3% des voix).

Dans l'Aude et le Gard, les macronistes se retirent

Dans la 1re circonscription du Gard, la candidate macroniste Valérie Rouverand là aussi arrivée en troisième position avec 20,1% des voix. Après une longue réflexion, elle a annoncé ce mardi matin son retrait de la course. 

Devant elle, Charles Ménard, du Nouveau Front populaire est arrivé en seconde position avec 29,54% des voix. Lundi, il demandait à sa concurrence de se retirer : "Elle doit faire preuve de responsabilité car il s’agit d'empêcher le RN d’arriver aux commandes de ce pays dans une semaine. Il faut faire élire le républicain le mieux placé."

Le député sortant RN a plus que doublé son score avec une participation record. Lors du premier tour de 2022, Yoann Gilet avait recueilli 11 547 voix. Il en a récolté 24 894 en 2024. Un sentiment partagé par Pierre Jaumain, patron du PS dans le Gard, qui appelait lui aussi vivement la candidate Ensemble à se désister.

Dans la 2ème circonscription de l'Aude, le député RN sortant a loupé de peu la victoire au premier tour. Frédéric Falcon a obtenu 48,1% des voix. Derrière lui, deux autres candidates se sont qualifiées pour une triangulaire : l'écologiste Viviane Thivent (26%), et la candidate Renaissance Christine Breyton (19,6%). Cette dernière a annoncé ce lundi après-midi qu'elle renonçait à sa candidature. "Je n'ai qu'une hantise, c'est que le RN ait la majorité absolue", a-t-elle affirmé.

La fin du règne de la majorité présidentielle dans la 6e du Gard

Dans la 6e circonscription du Gard aussi, le candidat de la majorité présidentielle est arrivé en troisième place. Aurélien Colson, membre du MoDem, a obtenu 20,73% des voix. S'il obtient le meilleur résultat parmi tous les candidats présentés dans le Gard, la poussée du RN dans cette circonscription le fait renoncer. Sylvie Josserand y a en effet obtenu 42,07 % des votes. En deuxième place se trouve l'écologiste Nicolas Cadène, investi par le Nouveau Front populaire (28,8%).

"Pas une seule voix ne doit aller au RN. À présent, il revient au candidat de la coalition de la gauche et au-delà d’assumer ses propres responsabilités dans la bataille du second tour comme dans son résultat. À lui de faire la démonstration qu’il est capable de réunir sur son nom une majorité de suffrages", a déclaré Aurélien Colson.

La circonscription du Gard était le dernier bastion dirigé par un député de la majorité présidentielle. Philippe Berta, député sortant, n’a pas souhaité se présenter de nouveau.

Chez Horizons, c'est "ni RN, ni LFI"

Du côté d'Horizons, Edouard Philippe, le patron du parti, a été clair : c'est ni RN, ni LFI.

Aucune voix ne doit se porter sur les candidats RN, ni sur ceux de LFI.

Edouard Philippe

Dans la 3e circonscription du Gard, Christian Baume a annoncé son retrait. "Arrivé troisième peu après une candidate communiste qui s'inscrit dans le champ de la discussion républicaine et de la civilité, j'ai décidé de me retirer en sa faveur dans la mesure où elle a plus de chances que moi de l'emporter", a déclaré l'adjoint à la mairie de Bagnols-sur-cèze, sans toutefois donner de consignes de vote.

Le candidat Horizons avait obtenu 19,21 % des voix, derrière une candidate RN très forte : Pascale Bordes a rassemblé 47,48% des suffrages. En deuxième position, Sabine Oromi, investie par le Nouveau Front populaire, a récolté 22,91% des voix. La candidate communiste espère un fort engagement de la part de Christian Baume. "Il doit s’engager plus personnellement pour montrer son attachement aux valeurs de la République. En appuyant ma candidature, il va convaincre davantage les électeurs de m’accorder ses voix. Je l’avais moi-même fait sans hésitation lors des dernières élections", a-t-elle rappelé.

Retournement de situation dans la 4e de l'Hérault

Dans la quatrième circonscription de l'Hérault, trois candidats se sont qualifiés pour une triangulaire au second tour. Manon Bouquin, candidate RN, est arrivée largement en tête avec 41,3% des voix. Derrière elle, le député sortant investi par le Nouveau Front populaire Sébastien Rome récolte 33% des suffrages. Le candidat Horizons Jean-François Eliaou, qui a obtenu 22,6% des voix.

Et jusqu'à ce lundi après-midi, il était clair : "Je me maintiens contre vents et marées", a-t-il déclaré à France 3 Occitanie, considérant que LFI "n'est pas un parti républicain". Même si ce maintien était une quasi-garantie pour le RN de gagner un siège supplémentaire.
Oui, mais... Il semble que M. Eliaou ait changé d'avis. Il s'est officiellement retiré pour le second tour.

Vers 16h30, il a annoncé sur X qu'"après mûre réflexion et échanges avec plusieurs personnes, dont Edouard Philippe", il avait finalement décidé de retirer sa candidature.

Dans la 5e de l'Hérault, Horizons soutient le PS

Dans la 5e circonscription de l'Hérault, pas de triangulaire, mais un appel à voter à gauche. La candidate RN Stéphanie Galzy a frôlé la victoire dès le premier tour avec 48,9% des voix. Elle affrontera le député sortant Aurélien Manenc, socialiste investi par le Nouveau Front populaire.

Éliminé au premier tour, le candidat Horizons Philippe Huppé a déjà appelé à soutenir Aurélien Manenc. Toujours fidèle à la doctrine d'Edouard Philippe : "J'appellerai à voter Aurélien Manenc parce qu'il est PS. LFI, j'aurais réfléchi à deux fois, je ne vous le cache pas." Rien n'assure pour autant que le report de voix soit suffisant pour assurer la réélection du député sortant.

Un désistement dans les Pyrénées-Orientales

Dans les Pyrénées-Orientales, une seule triangulaire aurait pu avoir lieu, dans la 3e circonscription. Mais la candidate macroniste Laurence Gayte, arrivée en troisième position avec 20,4% des voix, a annoncé ce lundi matin son retrait. S'affronteront donc la députée RN sortante Sandrine Dogor-Such (45,6% des voix) et la candidate LFI investie par le Nouveau Front populaire Nathalie Cullel (28% des voix).

Finalement, 9 candidats de la majorité présidentielle se sont désistés pour le second tour en Languedoc-Roussillon.