Alors que la région bat des records de chaleur (27.7 degrés à Perpignan mercredi), il y a un an, le 28 février, elle faisait face à une tempête de neige. Autoroute bloquée, une galère d'une trentaine d'heure autour de Montpellier. Le chaos.
28 février 2018, la neige surprend tout le monde à Montpellier, peu habituée à ces conditions de circulation. Les habitants ne sont pas équipés.
Très vite, les transports en commun sont bloqués.
Montpellier sous la neige !!! #montpellier @MontpellierNow @montpellier_ pic.twitter.com/pl2yWzVV1D
— Si Grid (@sigrid_ettisi) 28 février 2018
En fin d'après-midi, circuler est un calvaire vers Montpellier, Béziers, Sète mais aussi dans le Gard, dans l'Aude et les Pyrénées-orientales.
⚠️❄️ Circulation très compliquée sur les routes dans l'#Hérault vers Montpellier, Béziers et Sète à cause des fortes chutes de neige. Évitez l'#A9, l'#A75 et l'#A750. Beaucoup de difficultés aussi sur le réseau secondaire. cc @VINCIAutoroutes @Prefet34 @bleuherault pic.twitter.com/Jb2DCgPvud
— RadioFrance Mobilité (@rftrafic) 28 février 2018
Il y a ceux qui s'amusent ou qui en profitent comme Zinzin reporter:
Vigilance rouge
Ce 28 février en début de soirée, Météo France place le département de l'Hérault en vigilance rouge. La polémique enfle. Pourquoi si tard alors que c'est le chaos sur la route.
Tous les 30 ou 40 ans
"C'est un phénomène exceptionnel qui se produit tous les trente ou quarante ans", a déclaré Philippe Saurel, maire de Montpellier et président de la métropole, estimant que l'intensité de l'épisode neigeux n'avait pas été anticipée par les services météo.
2000 personnes hébergées en urgence
2000 personnes sont hébergées en urgence dans la nuit et au petit matin de ce 1er mars, des centaines d'automobilistes encore bloqués. Les pompiers de l'Hérault dénombrent plus de 5000 appels d'urgence. Ni bus, ni trams, ni voitures, chaussées et trottoirs non dégagés, Montpellier se réveille ce jeudi sous 15 à 25 centimètres de neige. Dans la ville paralysée, colère et incompréhension dominent parmi les habitants et les touristes qui tentent de se déplacer en évitant glissades et chutes.
On se croirait dans un pays sous-développé, plus un tramway, plus un bus, pas même un avion, des trains hyper en retard et une pagaille monstre sur des routes non dégagées
"Dix centimètres de neige et même le centre de Montpellier est paralysé, bravo les services municipaux et publics !", s'exclame Antoine Malagas, cadre de 35 ans, qui veut rejoindre son travail, au sud de la ville. "On se croirait dans un pays sous-développé, plus un tramway, plus un bus, pas même un avion, des trains hyper en retard et une pagaille monstre sur des routes non dégagées alors que la neige était prévue !", s'énerve-t-il, en baskets dans des rues escarpées.
L’ensemble des voies de l’A9, dans les deux sens, sont finalement rouvertes le 2 mars. Fin de 30 heures de galère. Dans un premier temps, il a fallu sortir les poids lourds de la zone. Encadrés par les forces de l'ordre, ils ont pu reprendre la route pour Perpignan mais sans provoquer un bouchon de près 20 km tout de même. Dans l'autre sens, à hauteur de Leucate, là où étaient stoppés les poids lourds, on a compté jusqu'à 18 km de bouchon. Tout s'est résorbé au fil de la nuit.
Polémique
L'épisode neigeux laisse de nombreuses questions en suspens. Des citoyens et des élus locaux dénoncent le manque d'anticipation de Vinci Autoroutes et de la Préfecture, alors que d'autres dénoncent le non-respect de l'interdiction de circuler des poids lourds. À qui la faute ?
Selon la société d'autoroutes, la situation a été aggravée par "l'attitude irresponsable de poids-lourds qui se sont engagés sur l'A9 mercredi en dépit de l'interdiction, sans équipements d'hiver".
L'arrêté d'interdiction de circulation est pris mercredi à 15 heures, trop tard ? Non pour le préfet de l'Hérault Pierre Pouëssel, qui souligne que malheureusement de nombreux poids lourds s'étaient déjà engagés sur l'autoroute avant l'interdiction.
Pas de classement en catastrophe naturelle
Au vu de l'intensité de l'épisode neigeux, le maire de Montpellier et président de la métropole a engagé une procédure demandant le classement de la ville en catastrophe naturelle. Mais rapidement, le préfet de l'Hérault Pierre Pouëssel a rappellé quelques règles : "les dégâts provoqués par les chutes de neige n'entrent dans le champ de la garantie catastrophe naturelle. Seule exception : les dégâts provoqués par les avalanches en montagne."
120 exploitations agricoles de l'Hérault sur plus de 650 hectares ont été impactées par la neige. Le secteur du maraichage, principalement sous serre, mais aussi les champs, est particulièrement touché avec 43 agriculteurs et 55 hectares sinistrés. Des serres se sont écroulées sous le poids de la neige. Des dossiers de calamités agricoles ont été enregistrés.
Exploitations agricoles et commerces pas épargnés
De nombreux commerces ont également souffert de l'épisode neigeux. Un an après, ceux du quartier Estanove à Montpellier n’en peuvent plus. Leur situation n’a pas beaucoup évolué. Ils attendent toujours des travaux qui auraient dû être fait il y a six mois déjà. Si les assurances prennent en charge les travaux de la toiture effondrée, les propriétaires devront en revanche financer eux même la mise aux normes d'une partie du toit qui avait résisté.
Plusieurs commerçants avaient d'ailleurs trouvé un acquéreur avant l'épisode neigeux mais en l'état leur magasin est invendable.