On les appelle les "sans fac", ces étudiants qui n'ont pas été acceptés en Licence ou en Master à la rentrée 2022. Arthur en fait partie. Pour la deuxième année consécutive, il espère toujours intégrer un Master en psychologie à l'université Paul Valéry Montpellier 3.
Voilà bientôt un mois que la rentrée a eu lieu. Pourtant, certains étudiants sont toujours dans l'attente d'une place en Licence ou en Master. Le Syndicat de combat universitaire (SCUM) s'est mobilisé pour faire entendre leur voix en manifestant régulièrement devant le rectorat.
Cette année, Arthur Phillips s'est joint à eux dans son combat pour accéder au Master en Psychologie qu'il souhaite suivre.
En 2021, confiant après avoir validé sa licence de psychologie à l'université Paul Valéry Montpellier 3 avec mention, Arthur a candidaté à plusieurs masters différents. "En écoutant mes professeurs, je me disais qu'en ayant un peu plus de la moyenne en licence, le dossier était déjà important et que l'entrée en master n'était pas élitiste, que tout le monde avait ses chances."
Mais en voyant les résultats, il déchante.
De tout content, je passe à déprimé, je n'ai rien du tout
Arthur Phillips
Finalement, il choisit de ne pas perdre son année et d'acquérir de l'expérience en réalisant un service civique dans un IME (Institut médico-éducatif) auprès d'enfants atteints de handicap. Les conditions sont précaires, il travaille 30 heures par semaine et gagne 500 euros par mois mais il garde un objectif en tête : gonfler son CV pour être accepté en master l'année suivante.
En 2022, il postule à environ cinq masters dans des villes et des spécialités différentes. Le verdict tombe encore une fois : il est 16ème sur la liste d'attente complémentaire pour 25 places proposées en master.
Il établit deux recours auprès de la direction de l'université afin de maximiser ses chances et de comprendre ces résultats. L'un deux reste malheureusement sans réponse.
Entre l'université et le rectorat, ils se passent la patate chaude.
Arthur Phillips, un étudiant "sans fac"
Aujourd'hui sans logement à Montpellier, ce qu'il souhaite, c'est obtenir une explication de "ce qui ne va pas dans les dossiers étudiés". Il assure "on est ouverts au dialogue et à la discussion mais nos propositions sont rarement écoutées".
Arthur dénonce "cet aspect élitiste de l'université qui se dit ouverte". Il s'étonne d'avoir reçu des refus de certaines facultés indiquant "notes insuffisantes" alors qu'il est détenteur d'une licence avec mention.
Enfin, c'est surtout pour les étudiants qui vivent des choses difficiles que le jeune homme de 21 ans élève la voix. Il explique "pour ceux qui y arrivent, c'est beaucoup de sacrifices durant la licence pour ne finalement pas arriver en master".
Sur un ton plus léger, il reconnaît : "En ce moment, ça va un peu dans notre sens, on espère que ça va continuer !"
Mardi 27 septembre, le Syndicat de combat universitaire (SCUM) manifestait devant la présidence de l'université Paul-Valéry Montpellier 3. Sur son compte Twitter, le syndicat a annoncé qu'une "délégation du syndicat serait reçue par la présidente de l'université."