À Frontignan, l’incendie qui a dévasté plus de 350 hectares de garrigue dans le massif de la Gardiole, il y a à peine deux semaines, a menacé une cinquantaine d’habitations. Alain Delorme a presque tout perdu et espère de l'aide.
Il aura dû faire face à l'un des incendies les plus violents de l'été.
Alain Delorme, retraité depuis deux ans, revient sur son terrain quelques semaines après le sinistre du 18 août dernier à Frontignan dans l'Hérault.
« J'avais 4 écuries, 4 box de 4x4. J'avais 25 poules de 30 races... » constate-t-il, ému.
« Mes écuries pour mon cheval sont parties en fumée, mes vingt-cinq poules sont toutes mortes asphyxiées puis brûlées. Nous n’avons pas pu les évacuer, ma remorque avec ma citerne pour transporter l’eau, pour mes poules et mon cheval, a été complètement calcinée, tandis que mon stock de planches et de poteaux en bois a été entièrement ravagé par les flammes. Nous n’avons rien pu faire... » poursuit-il sur les réseaux sociaux.
"On ne sait même pas de quel côté attaquer"
6 500 m², ravagés, défigurés par les flammes. "C'est la douche froide", dit-il. « Cela s'est passé très vite. Quand on est arrivé, cela brûlait déjà du côté de Gigean, le feu avait déjà bien attaqué les garrigues. Il y avait cinq Canadairs qui bombardaient bien le feu, je les en remercie. Je pensais même qu'ils allaient avoir le feu car ça fumait un peu blanc», se remémore-t-il.
Sur sa parcelle, les membres de son entourage se relaient à tour de rôle pour déblayer les débris à même le sol, comme désencombrer des troncs d'arbres carbonisés.
Tout est à refaire : « On ne sait même pas de quel côté attaquer ! Ça va prendre du temps et je suis fatigué, je n'ai plus 20 ans. J'ai donné à travailler tout le temps sur ce terrain. Je suis de Frontignan et je n'ai jamais vu cet endroit brûler, jamais, jamais », affirme Alain Delorme.
Appel aux dons
Lui et sa famille ont alors fait un appel aux dons sur les réseaux sociaux. Plus de 500€ ont déjà été récoltés en moins de 72 H.
"Il y a des gens qui me donnent une pergola et leurs chevrons. Certains m'appellent pour les citernes. Si quelqu’un possède des tôles en bon état et qu’il peut en donner quelques-unes, j’en serais vraiment ravi. Je cherche aussi des planches et des poteaux en bois pour pouvoir réparer mes enclos et ma clôture. D'autres m'ont fait des dons de 15 ou 30 euros, cela me gênait mais je les remercie du fond du cœur, " conclut le retraité les larmes aux yeux.
Nul ne sait encore si les sinistrés seront indemnisés. Certains gardent espoir, espèrent que l'incendie soit reconnu et classé par l'Etat en catastrophe naturelle.
Ecrit avec Baptiste Garguy-Chartier.