La saison de la chasse a démarré officiellement le 12 septembre dernier en France. Jusqu’au 28 février 2022, 130 000 personnes vont s’adonner à ce loisir controversé en Occitanie. Retour sur quelques accidents récents dans la région, dont les conséquences auraient pu être beaucoup plus graves...
Si la grande majorité des victimes sont les chasseurs eux-mêmes, les conséquences de la mauvaise manipulation des armes peuvent être tantôt insolites, tantôt dramatiques… Le bilan de la saison de chasse 2019-2020 établi par l'Office français de la biodiversité a en effet fait état de 141 accidents sur l’ensemble de la France, dont 11 mortels.
Lherm : coup d’éclat près d’un supermarché
Un sifflement suspect et un impact de balle… Ce technicien ne risque pas d’oublier la date du 10 novembre 2021. Employé de la société Karclean, entreprise basée à Lherm (Haute-Garonne), un homme a échappé de peu à une balle perdue. Celle-ci finit dans le bardage du local technique de l’entreprise – à moins d’un mètre de l’employé, qui travaillait dehors.
"Les chasseurs, qui se trouvaient à 200 mètres, ont soudainement disparu dans la nature", dénonce le maire de Lherm, Frédéric Pasian. "Quelques minutes après, l’un d’entre eux est quand même venu s’expliquer avec le gérant de la société. L’échange a été assez tendu."
"Tout ceci aurait pu être très grave", insiste Frédéric Pasian. "Depuis quelques temps, je perçois une forte tension entre chasseurs et habitants. Lherm connaît une population de plus en plus importante, qui se plaint souvent de voir les chasseurs trop proches des habitations. J'ai pris conscience qu'un accident de chasse pouvait arriver n'importe où."
Gaillac : coureur inattendu sur l’autoroute
C’est une battue qui aurait pu virer à la catastrophe, le 13 novembre dernier près de Gaillac (Tarn). Un sanglier tente de fuir les chasseurs qui le traquent depuis Brens, à deux kilomètres. L’animal s’engouffre alors dans le trou d’un grillage qui cloisonne l’A68, dans le sens Albi-Toulouse. L’un des chiens qui prend sa suite se fait percuter par une voiture…
A 18h, au niveau de l’aire de repos de Sanbatan, la circulation était fortement ralentie… Et les agents de la Dirso (Direction interdépartementale des routes du Sud-Ouest) s’acharnaient toujours à récupérer l’animal, caché dans un talus au bord de la route et visiblement très apeuré. Le chien, encore vivant, a rapidement pu être récupéré par son propriétaire.
Un peu plus tard dans la journée, le sanglier a de nouveau traversé la voie – cette fois, dans le sens Toulouse-Albi. La bête s’est fait renverser par un véhicule, désormais réduit à l’état "d’épave" selon les dires de sa propriétaire sur Facebook. Les passagers sont, quant à eux, indemnes. "Bientôt, les chasseurs se baladeront sur l'autoroute pour chasser, vraiment n'importe quoi", s’est agacé un internaute.
Saint-Bauzille-de-la-Sylve : un chasseur chassé dans la garrigue
Le 7 novembre dernier, à Saint-Bauzille-de-la-Sylve (Hérault), près de Clermont-l'Hérault, un homme a été chargé par un sanglier durant une partie de chasse, au niveau des garrigues. Pris en chasse, l’animal a rebroussé chemin et lui a foncé dessus à grande vitesse, le blessant à la cuisse.
Rapidement stoppée par les secouristes, l’hémorragie a nécessité l’intervention de l’équipe de sauvetage en milieu périlleux du SDIS 34. Si son pronostic vital n’était pas engagé, la victime a tout de même été hélitreuillée par le Dragon 34 et évacuée aux urgences de l'hôpital Lapeyronie à Montpellier pour être examinée.
Montauban : dramatique tir au plomb
L’incident aurait pu lui être fatal. Ce jeudi 11 novembre, en fin de matinée, une chasse à la bécasse prend une tournure tragique lorsqu’un chasseur, âgé de 47 ans, reçoit du plomb dans le visage ainsi que sur les mains, "de multiples éclats" selon le Parquet.
L’accident se produit chemin de Mirel, à quelque 5 kilomètres au Sud du centre de Montauban (Tarn-et-Garonne). Le chasseur est transporté à l’hôpital dans un état grave. Opéré au service ophtalmologique de l’hôpital de Purpan le 12 novembre, il risque tout de même de lourdes séquelles et notamment de perdre la vue…
Le tireur, un ami de la victime âgé de 37 ans, est lui visé par une enquête pour "blessures involontaires dans le cadre d’une action de chasse", a précisé le Parquet. Les partenaires de chasse se trouvaient à deux endroits différents. "Il y a eu, c’est sûr, une faute d’imprudence", a déclaré la vice-procureure de Toulouse Anne Gaullier à La Dépêche.