TEMOIGNAGE. "Tout est écrit dans son journal" raconte le père de la collégienne dont un surveillant aurait abusé

Un assistant d'éducation d’un collège de Montauban (Tarn-et-Garonne) vient d'être écroué et mis en examen pour viol. L'homme de 62 ans est soupçonné d'avoir abusé d'une jeune fille de 13 ans. Le collège Olympe de Gouges est sous le choc. Le père de la jeune fille témoigne.

Didier V. est très en colère : "il y a 4 jours, j'aurais tué tout le monde. Là je me suis calmé". Cet ancien gendarme mobile qui vient juste d'être retraité est venu de Dijon (Côte-d'Or) pour voir sa fille.

La jeune fille de 13 ans n'a rien dit à ses parents

Au collège Olympe de Gouges de Montauban, c'est la stupeur. La semaine dernière encore, l'Assistant d'Education (AED) était surveillant. Jusqu'à ce que la direction décide de le mettre à pied suite aux différentes révélations. Le mise en cause âgé de 62 ans aurait acheté le silence de sa victime de 13 ans en la couvrant de cadeaux. "J'ai 57 ans, ma fille en a 13. Mais comment c'est possible de ne pas se poser des questions ? Il l'a amenée chez lui alors qu'il a un gamin...une compagne."

Pour le père de la jeune fille, la surprise est totale. "Elle ne nous a rien dit, ni à sa mère, ni à moi. Elle a parlé seulement lorsque l'officier de police judiciaire l'a interrogé. Elle niait mais il lui a présenté des preuves. Nous aussi, nous en avons trouvé. Tout est écrit dans son journal."

Plusieurs témoins ont vu la collégienne monter dans la voiture du surveillant, dont la mère. "Mon ex-compagne le connaît très bien. Il était maître nageur dans une piscine à Montauban. Elle lui faisait entièrement confiance. Il l'amenait aussi dans un centre de sport. Nous avons retrouvé des bijoux et d'autres cadeaux. Les faits ont commencé l'an dernier. Nous savons qu'il a abusé d'elle à plusieurs reprises. Pour les mineurs de moins de 15 ans, il n'y a pas de consentement possible."   

Une cellule d'écoute mise en place

Depuis ce lundi 20 mars, le collège montalbanais fait face aux révélations faites par l’une de ses élèves de 4ème. 

Les parents d'élèves avertis hier soir sont sous le choc, comme cette maman. "J'en ai pleuré parce que je me suis dit que ça aurait pu être ma fille. Il était beaucoup côtoyé et aimé. Ça fait encore plus peur. Du coup je questionne ma fille pour savoir si elle sait des choses. J'ai tellement été abasourdi, que j'en parle encore aujourd'hui."

Depuis 8 h ce matin, l’inspection d’académie a ouvert une cellule d’accompagnement au collège avec la présence de psychologues pour recueillir la parole des élèves et du personnel. "On est au service des élèves, du personnel et des familles, déclare Pierres Roques, inspecteur d'académie du Tarn-et-Garonne. S'il y a la moindre inquiétude, la moindre angoisse, qu'ils nous le fassent savoir. On les accompagnera. Au regard de la potentielle gravité de la situation, on est vraiment à leur service."

Côté justice, l’enquête ne fait que commencer. L’assistant d’éducation nie les faits et parle juste d'une relation de tendresse. Il a été mis en examen et placé en détention provisoire pour viol, vendredi à l’issue de sa garde à vue. "J'attends que la justice fasse son boulot. Pour un crime comme ça, il doit prendre entre 15 et 20 ans de prison. Je veux qu'il paie tous les frais qu'il faudra pour que ma gamine puisse se reconstruire."

Aujourd'hui, selon son père qui va rester avec elle cette semaine, "elle est soulagée, délivrée d'avoir enfin pu tout dire. Toute la famille est sous le choc. Je veux que l'entourage de cet homme sache ce qu'il a fait et qu'il ne puisse plus sévir." 

(avec Régis Guillon)

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