Autoroute A69 : "Passage en force, chronique d'un drame annoncé", l'alerte d'une quarantaine d'associations et collectifs

Une quarantaine d'associations, collectifs et organisations politiques et syndicales s'associent, jeudi 25 avril 2024, pour dénoncer les "postures guerrières" de ceux qui défendent la construction de l'autoroute A69 entre Castres et Toulouse. Les opposants, eux, craignent une issue fatale et demandent la suspension des travaux.

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"Autoroute A69 : Passage en force, chronique d'un drame annoncé", tel est le titre d'une tribune adressée à la presse ce jeudi 25 avril 2024. Elle est signée par 43 organisations : associations de défense de l'environnement, collectifs sans bitume, partis politiques, syndicats et ligue des droits de l'homme. "Face à une situation qui se détériore dangereusement sur le terrain de la lutte contre l’A69, nous unissons nos voix", est-il écrit en introduction. Tous les signataires dénoncent les "postures guerrières" de ceux qui portent le projet de construction de l'autoroute.

Climat de terreur

Une escalade de violences verbales et d'appels à la haine ont été recensés envers les opposants à l'autoroute A69 depuis plusieurs mois. Et notamment, depuis la fin mars 2024. Les signataires de cette tribune s'insurgent face à de récentes déclarations qualifiées d'irresponsables" de certains acteurs et défenseurs de l'A69. "Quand des élus ou associations se croient autorisées à déclarer publiquement que l’appel au calme a atteint des limites, ils s’engagent à couvrir des débordements inadmissibles."

Les opposants relèvent notamment les prises de position de l'association VIA81, et notamment son dernier communiqué publié au lendemain de l'incendie d'engins du chantier.

Ces dégradations nocturnes, revendiqué par la suite par un "Gang d'Insolent.e.s éclatant le Capital", accompagnées de menaces envers les agents de sécurité, ont fait l'objet d'une énième plainte du concessionnaire Atosca, et de l'ouverture d'une enquête pour criminalité en bande organisée. Le lendemain, le préfet du Tarn avait annoncé le renfort de gendarmes pour assurer la sécurité le long du chantier.

Des dégradations matérielles ne sauraient justifier de telles postures guerrières.

Communiqué commun du 25 avril 2024

Les signataires de ce communiqué relèvent n'avoir entendu aucun appel au calme quand les militants anti A69 ont été victimes de harcèlement et de violences physiques et verbales. "Le climat de terreur, invoqué par les tenants de l’autoroute, est de leur fait", peut-on lire dans cette tribune.

Pour une suspension des travaux

Le bras de fer entre opposants et défenseurs de l'autoroute A69 se joue en partie sur le terrain judiciaire. Le tribunal administratif doit notamment se prononcer sur la légalité de l'autorisation environnementale accordée pour ce projet. Des plaintes ont été déposées pour des non-conformités du chantier. "Nous essayons de constater toutes les infractions, de ne pas laisser passer des éléments à charge pour démontrer l'illégalité du chantier", nous a confié récemment Me Claire Dujardin.

Ce mercredi 24 avril 2024, le préfet du Tarn a mis en demeure Atosca pour non-respect des règles environnementales. Il est notamment question d'un abattage d'arbre identifié comme devant être évité.

Dénonçant un "lobbying forcené du groupe Fabre" pour la construction de l'autoroute, les opposants ont par ailleurs effectué un signalement auprès du Parquet national financier pour des "faits susceptibles d’être qualifiés de prise illégale d’intérêt, favoritisme, blanchiment
et fraude fiscale."

Ce n’est pas en perdant son sang-froid et en traitant les infatigables lanceuses et lanceurs d’alerte de voyous ou de criminels, qu’on répond et qu’on exerce dignement des responsabilités.

Communiqué commun du 25 avril 2024

Pour les opposants, il faut que la justice fasse valoir le droit au plus vite. "Pour apaiser des tensions exacerbées dont nous redoutons une fatale issue, et en attente des décisions de justice", les 43 signataires de cette tribune demandent aux autorités "qui en détiennent le pouvoir" de suspendre les travaux et le chantier.

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