Onze militants anti A69 sont convoqués ce jeudi 30 mai 2024 à la gendarmerie de Castres (Tarn). Tous sont suspectés d'avoir organisé ou participé à une manifestation contre les centrales à bitume et risquent une garde à vue. Qui sont-ils ? La réponse avec une vidéo publiée par le collectif La Voie est Libre.
La vidéo a été publiée, ce mercredi 29 mai 2024, à la veille de la convocation de onze militants anti A69 chez les gendarmes. Parmi eux, Thomas Brail, l'un des porte-voix des opposants au projet d'autoroute entre Castres et Toulouse, habitué des coups d'éclat. Mais à travers cette publication sur ses réseaux sociaux, le collectif La Voie est Libre semble vouloir montrer le profil, loin d'être sulfureux, de ceux qui font "l'objet d'accusations délirantes de complicité de dégradations."
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"Jeudi matin, je ne serai pas dans ma classe", "Je ne serai pas sur le terrain avec le Secours populaire"
Dans cette vidéo d'un peu plus d'une minute, neuf hommes et femmes se présentent tour à tour face caméra. Il y a tout d'abord Geoffrey, habitant de Montcabrier dans le Tarn et instituteur de profession. Les présentations se succèdent.
"Je m'appelle Thomas Brail, je suis le fondateur du Groupe national de surveillance des arbres. Annick, j'ai fini ma carrière à l'inspection générale du ministère de l'Écologie. Alfred, président d'Attac Tarn. Je suis Angela Avan, co-présidente du GNSA."
Et puis, il y a Patrick, Jérôme qui est technicien labo dans un bureau d'étude de sols qui se trouve entre Castres (Tarn) et Toulouse (Haute-Garonne). Laurent, lui, est médecin généraliste et humanitaire retraité. Le dernier à se présenter est Denis, responsable qualité dans une entreprise.
Dans la seconde partie de cette vidéo, ils expliquent ce qu'il va se passer pour eux, ce 30 mai 2024. "Jeudi matin, je ne serai pas sur le terrain avec le Secours populaire, déclare Patrick. Ce jeudi, je ne serai pas dans ma classe, enchaîne Geoffrey. Ce jeudi, je subirai la répression, déclarent Laurent et Jérôme.
Tous sont convoqués à la gendarmerie de Castres à 8h30 ce jeudi 30 mai 2024.
Suspectés de complicité de destruction du bien d'autrui
Selon nos informations que nous vous avions révélées en début de semaine, neuf activistes et militants opposés au projet autoroutier de l'A69, sont convoqués dans le cadre d'une mobilisation datant du 9 décembre 2023.
Tous sont soupçonnés de "complicité de destruction du bien d'autrui", "de violence sur un militaire de la gendarmerie nationale", ainsi que de "déclaration incomplète ou inexacte lors d'une manifestation". Pour le collectif de la Voie est Libre, il s'agit là "d'accusations délirantes".
"Je risque la garde à vue, dit Alfred, le président d'Attac Tarn, dans la vidéo d'appel à soutien. Parce que nous sommes des personnes qui nous opposons à ce projet funeste de l'autoroute A69", conclut le militant Thomas Brail.
Les poursuites en justice s'enchaînent
Depuis le lancement de ce projet d'autoroute, les manifestations et rassemblements se sont multipliés. Certaines actions des opposants ont parfois tourné clairement à l'affrontement avec les forces de l'ordre, notamment sur les sites d'occupation des arbres par les "écureuils". Depuis, les comparutions se succèdent devant la justice. Le 15 mai, une étudiante de 21 ans a écopé de 12 mois de prison avec sursis pour un jet de pierre sur un gendarme.
Il y a aussi, ce militant du collectif La Voie est Libre, violemment interpellé chez lui le 25 avril 2024. Victime d'une triple fracture de la mâchoire, il a porté plainte pour violence contre les gendarmes et fait appel de sa condamnation à 10 mois de prison avec sursis.
"Plus de 100 personnes sont poursuivies en raison de leur opposition au projet A69", selon Attac France. Un rassemblement "en soutien aux 11 mis en cause" est annoncé jeudi soir, place Pierre Fabre, à Castres.