La préfète de police, Frédérique Camilleri a détaillé mercredi, un bilan du travail effectué dans la lutte contre les trafics de drogue sur le département.
Du mieux mais un point négatif persiste. La préfète de police des Bouches -du-Rhône, Frédérique Camilleri a fait un point d'étape, mercredi 11 janvier, sur sa stratégie de travail pour lutter contre les trafics de stupéfiant, la violence et la délinquance mise en place sur le département et plus particulièrement à Marseille. France 3 Paca vous livre ce qu'il faut retenir de ce bilan.
- Une baisse des points de deal
En deux ans, la " stratégie du pilonnage" désormais mise en pratique a ainsi permis de faire baisser le nombre de "points de deal" dans le département de 220 à 181, et de 156 à 127 pour la ville de Marseille, a détaillé Frédérique Camilleri.
Il s'agit de mener un "harcèlement quotidien de l'ensemble des maillons de la chaîne", des consommateurs aux revendeurs, des petits trafiquants aux "têtes de réseaux", en s'appuyant également sur la "coopération entre partenaires", collectivités, associations ou bailleurs, comme l'a illustré une mobilisation autour du Nouvel an pour éviter l'installation d'un point de deal dans la cité des Campanules, dans l'est de Marseille.
- Une hausse des sanctions
Côté consommateurs, 18.600 "amendes forfaitaires délictuelles", pour usage, ont été dressées, en augmentation de 50% sur 2021, première année d'application complète de ce dispositif destiné à améliorer la réponse pénale. Côté trafic, 2.296 personnes ont été mises en cause (+11,8%) dans le département, dont 1.813 à Marseille (+6,1%). Quant aux réseaux et à leurs chefs, 10 "objectifs prioritaires" ont été interpellés, 5,5 tonnes de cannabis et 2,4 tonnes de cocaïne saisies, et 29 millions d'avoirs criminels (20 millions en 2021) immobilisés.
- Un niveau de violences encore trop haut
Dans ce "paysage plutôt encourageant, il y a un point noir, le maintien d'un haut niveau de violence" dans les conflits entre trafiquants, a reconnu la préfète. En 2022, il y a ainsi eu 65 homicides ou tentatives liés au trafic, pour 31 morts (49 et 31 morts en 2021).
Fin 2021, le nombre de "règlements de comptes" recensés par la préfecture de police avait été de 15 pour l'année, mais cette définition était alors beaucoup plus restrictive, écartant de facto de nombreux homicides liés au trafic de stupéfiants.
En parallèle, les saisies d'armes ont fortement augmenté en 2022, avec 1.208 armes dans le département (+79%), dont 483 à Marseille (+74%).
- Des renforts policiers attendus
Cette politique anti-stupéfiants doit être encore accentuée, grâce notamment à des moyens renforcés: après l'arrivée de 300 policiers à Marseille en 2022, 21 policiers supplémentaires seront affectés aux services de police judiciaire en 2023 et trois compagnies de CRS, soit 240 policiers, sont désormais affectées en permanence à Marseille.
Avec AFP