Alors que le mois d'août touche à sa fin, les professionnels du tourisme font le bilan de la saison estivale. Si les gîtes ont battu des records de réservation, les campings et les hôtels ont plus souffert. La Bourgogne-Franche-Comté a notamment été pénalisée par l'absence de la clientèle étrangère.
Alors que les Français profitent de leurs derniers jours de vacances en cette fin du mois d'août, les professionnels du tourisme font le bilan de la saison touristique. Les gites, campings et hôtels de France ont vécu un été ensoleillé avec une importante fréquentation de la clientèle française qui a compensé l’absence des visiteurs étrangers. Les vacanciers ont notamment ciblé des villes comme Montpellier ou Marseille. En Bourgogne-Franche-Comté, la période estivale est plutôt mitigée mais a permis de relancer l’activité.
Les campings ont pâti de la météo
Les touristes n’ont pas été gâtés par la météo en Bourgogne-Franche-Comté durant les mois de juin, juillet et août. Selon les professionnels, les épisodes de pluies et les températures fraîches recensées ont alors incité les touristes de se déporter vers d’autres modes d’hébergement que les campings. "Cette année, le fait qu’il ne fasse pas très beau chez nous a fait que les réservations, notamment celles de dernières minutes, se sont dirigées vers des secteurs plus ensoleillées que les nôtres", indique Étienne Pascal, président de la Fédération régionale de l'hôtellerie de plein air.
Au niveau national, les campings devraient battre le record de 98 millions de nuitées réservées durant les mois de juillet et août selon la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air. Mais les disparités régionales sont fortes. Les secteurs de l’Île-de-France et du Grand-Est ont été les perdants de l’été, en raison notamment de l’absence de la clientèle étrangère. "C’est notre clientèle principale dans la région. Et les Français n’ont pas assez compensé. L’année dernière, ils ont été très présents et ont joué le jeu. La clientèle française s’est un peu étiolée cet été", regrette celui qui gère aussi le camping de la Roche d'Ully à Ornans (Doubs).
Résultat, les professionnels de l'hôtellerie de plein-air de Bourgogne-Franche-Comté ont réalisé un été moins satisfaisant qu’en 2020. Sur l’ensemble de l’année, la baisse financière pourrait être comprise entre 0 et 30 % selon les secteurs.
Certains établissements ont tout de même tiré leur épingle du jeu cet été, notamment dans la Nièvre. "Ils s’en sortent très bien car ce sont souvent des campings isolés et en plein milieu de la nature. Ils sont sur une croissance sur plusieurs années", présente Étienne Pascal. Les campings du Jura et de Côte-d’Or, dépendants de la venue de touristes étrangers sont ceux qui ont le plus souffert cet été.
Les professionnels attendent désormais avec impatience le mois de septembre. "On a un engouement pour les demandes. S’il fait beau, on fera un bon mois, je suis positif là-dessus", conclut le président de la Fédération régionale de l'hôtellerie de plein-air.
Des mois de juin et juillet record pour les gîtes
Sur l’ensemble du territoire français, les propriétaires de gîte ont affiché des taux de remplissage à hauteur de 83 % cet été. Et la Bourgogne-Franche-Comté suit la tendance nationale. "On a connu des taux d’occupation aux alentours de 80 %, ce qui est important dans notre région", salue Simon Debord, directeur de Gîtes de France en Bourgogne-Franche-Comté.
Les mois de juillet et d’août ont alors permis aux propriétaires de maison d’hôte et de gîte de battre les scores réalisés en 2018 et 2019. Ainsi, les résidences estivales de Côte-d’Or ont été remplies à 77 % en juillet et 86 % en août, contre 60 % et 76 % durant les mêmes mois en 2019.
Les touristes français avaient hâte de pouvoir se déplacer et partir en vacances. Ça a joué en notre faveur. Si on a avait eu plus de gites fin juillet, début août on aurait pu louer encore plus. C’est clair.
Le secteur a notamment profité de la venue plus importante qu’à l’accoutumée de touristes hexagonaux. 85 % des Français sont partis en vacances dans leur propre pays cette année, contre 75 % en 2019. Une hausse qui a compensé l’absence des clients étrangers. "Généralement on a 15 % d’étrangers en Côte-d’Or par exemple. Cette année, c’était entre 5 et 7 %. C’est vraiment à la marge par rapport à une année classique. Les Français ont compensé le manque de clientèle étrangère", se satisfait Simon Debord.
Si les campings ont été pénalisés par la météo, les gîtes semblent eux en avoir profité cet été en Bourgogne-Franche-Comté. "La météo n’a pas eu d’impact. La volonté de partir était quand même là. L’avantage du gîte, c’est que même s’il ne fait pas très beau, on a quand même un peu d’espace en intérieur. Et la formule plaît car on a un logement individuel. On ne va pas croiser beaucoup de monde, on a moins de restrictions et plus d’indépendance", explique le responsable de Gîtes de France dans la région.
Avec les performances réalisées durant l’été, les gîtes et maisons d’hôte ont déjà battu les volumes de réservation des années 2018 et 2019. "Ça se joue à pas grand-chose, mais on est au-dessus", précise Simon Debord.
Les hôtels à la relance mais loin des scores de 2019
Après l’été 2020 particulièrement difficile avec des établissements fermés ou qui ont fonctionné à allure réduite, les hôtels ont vécu des mois de juillet et août 2021 satisfaisant. "C’est reparti à la hausse. Heureusement, car l’activité était très faible l’année dernière", confesse avec soulagement Isabelle Grandin, secrétaire de l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie (UMIH) de Côte-d'Or.
Dans le détail, les taux d’occupation des 28 hôtels du département recensés par l’organisme durant le mois de juillet sont supérieurs de 13 % à ceux de 2020. Pour autant, les niveaux de l’année 2019 ne sont pas atteints. "On est plus bas. On était presque à 80 % d’occupation sur le mois de juillet cette année et là, on n’est pas tout-à-fait à 65 %", raconte Isabelle Grandin.
Comme les campings et les gîtes, les hôtels ont constaté l’absence de clientèles étrangères, même si des touristes venus d’Europe ont posé leurs valises dans les établissements de Côte-d’Or. "On a une majorité de Français et pas mal d’Européens. Mais on a quelques Chinois et Américains aussi, en moindre proportion que d’habitude", détaille la représentante de l'UMIH.
Si l’été 2021 n’atteint pas les scores des années pré-Covid, les professionnels restent optimistes, constatant une vraie reprise depuis le mois de juillet. "Il n’y a pas de grosse catastrophe. On n’a pas retrouvé les chiffres d’il y a 2 ans mais ça repart à la hausse. Ça commence à remonter. On repasse en positif par rapport au cumul annuel".