Les intermittents du spectacle qui occupent le Grand Théâtre ont marché silencieusement dans le centre-ville de Dijon ce 10 avril pour protester contre la réforme de l’assurance chômage, qu’ils jugent responsable d’engendrer une baisse des aides pour les plus précaires.
Un cortège funèbre en plein marché de Dijon. Ce samedi 10 avril, une quarantaine d’intermittents du spectacle, tous vêtus de noir, ont déambulé dans le silence devant le Grand Théâtre à 10h00, avant de se rendre sur le marché de la capitale de la Côte-d’Or vers 11h00.
Une marche silencieuse pour dénoncer, comme ils le font depuis le 15 mars avec l’occupation du théâtre de Dijon, la réforme de l’assurance chômage qui doit entrer en vigueur le 1er juillet prochain. "C’est une action pour communiquer aux gens nos revendications", détaille Géraldine Pochon qui fait partie des occupants du théâtre. Cette comédienne rappelle le cœur du combat des intermittents depuis plusieurs semaines : que le statut et les aides sociales dont ils bénéficient soient étendus à tous les précaires.
"Il nous semble important que les droits que l’on a nous, tout le monde puisse les avoir. Il y a plein de gens qui travaillent comme nous en CDD et qui ne bénéficient pas d’une assurance comme nous on l’a. C’est inadmissible", affirme-t-elle.
Cette réforme va provoquer une pauvreté énorme. C’est déjà compliqué avec le contexte du Covid. Et là, ça va s’amplifier. Ce n’est pas supportable.
La foule était alors composée d’intermittents du spectacle, mais aussi de membres d’autres corps de métier. Comme Mathieu, éducateur qui travaille en CDD renouvelable. "C’est un mouvement pour tous les précaires et tous les contrats de travail touchés par cette réforme. Pour une même côtisation, c'est une perte de 316 euros. On souhaite son annulation pour que ce ne soit pas toujours les mêmes qui payent, et rester dans quelque chose de décent".
Un texte clamé sur le marché
Les militants ont ensuite déclamé un texte sur la place du marché puis au cœur des Halles de Dijon. "Nous voulons d’une société où il fait bon vivre, sans peur du lendemain", a notamment scandé un orateur. Un discours dont vous pouvez retrouver un extrait dans la vidéo ci-dessous.
Une action menée en commun avec les intermittents du spectacle qui occupent les théâtres des communes de Besançon (Doubs), Mâcon, Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) et Lons-le-Saunier (Jura).
Ce vendredi 9 avril, les occupants du Grand Théâtre de Dijon s'étaient invités à la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS) pour un entretien d'une heure et demi, toujours dans le but de faire entendre leur opposition à la réforme de l'assurance chômage.