Dans la ville de Dijon et sa métropole, les fusillades se sont multipliées : trois en quelques jours. Face à ce fléau, Christophe Fernandez, secrétaire général du syndicat Unité SGP, affirme que les forces de l'ordre redoublent d'efforts pour ralentir le phénomène et appelle la population à la plus grande vigilance.
Depuis quelques jours, à Dijon et ses alentours, les fusillades s'enchaînent. La dernière en date s'est déroulée ce dimanche 17 mars 2024 sur les coups de 22 heures dans le quartier du Belvédère à Talant (Côte-d'Or), connu notamment pour le trafic de stupéfiants. Un homme a été victime d'un tir mortel. C'est la troisième fusillade dans l'agglomération depuis une semaine.
Christophe Fernandez, secrétaire général du syndicat Unité SGP pour la région Bourgogne-Franche-Comté, explique pour France 3 Bourgogne comment la police lutte contre le trafic de drogue.
Qui sont ces personnes qui sèment le trouble ?
Christophe Fernandez : Ce sont clairement les dealers, des petits "gangs" de dealers. Il y a évidemment les petites mains comme les têtes pensantes qui cherchent à faire de l'argent très rapidement.
On est sur un système de narcotrafic, certes pas à l'échelle marseillaise, mais qui commence à prendre une tournure sérieuse dans les quartiers de la métropole de Dijon.
Cela reste inquiétant pour nous, forces de l'ordre. C'est pour cela que l'on s'efforce d'avoir une présence très active tant au niveau des enquêteurs que les effectifs des agents de la voie publique.
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Certains résidents du quartier expliquent qu'on leur conseille de ne rien dire et de rester poli avec les dealers. Vous confirmez ?
C.F : Je n'irai pas jusque-là. Je garderai plutôt la vigilance. Dans un contexte comme celui-ci, où on monte en puissance, je comprends que la population commence à s'inquiéter.
Pour autant, qu'ils ferment les yeux sur ce phénomène, je dis non. Sinon cela ressemblerait à une omerta. L'ordre républicain ne veut pas appeler à cela.
Par contre, appeler à la vigilance nos concitoyens qui sont rendus de victime d'acte d'aussi grave qu'on pourrait appeler de guerre de territoires.
Comment peut-on lutter contre cette guerre de territoire ?
C.F : C'est un travail de fond policier. Nous, la police, sommes là pour œuvrer le plus possible sur le plan de la sécurisation. C'est un travail de longue haleine qui passe par un nombre important d'interpellations.
Dans le cas de la fusillade de ce dimanche 17 mars à Talant, certains auteurs ont été interpellés, dont un placé en garde à vue. On avance dans le cadre de l'enquête.
La métropole dijonnaise au cœur de l'actualité
La sécurisation de la métropole dijonnaise est un thème de plus en plus au cœur des discussions chez les collectivités. Par exemple, ce lundi 18 mars, Nicole Belloubet, ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, s'est réunie avec des élus pour trouver des pistes d'amélioration sur le thème de la sécurité dans les écoles après qu'une principale a été menacée au couteau par un collégien à Chenôve.