Maxime, 43 ans, est atteint d'une forme longue du Covid-19. Malade depuis plus d'un an, il n'a toujours pas pu reprendre le travail. Il explique son état et alerte sur la situation des malades en France.
La vie de Maxime s'est arrêtée le 16 octobre 2020. Après avoir participé à un festival de courts-métrages, ce dijonnais est testé positif au Covid-19. Il ressent immédiatement les symptômes : nez qui coule, fièvre, douleurs musculaires. Plus d'un an après, il n'a pas repris le travail et passe encore des journées alité.
Sa vie de famille est également chamboulée par la maladie. "Je ne sors plus, je ne peux plus rien partager avec ma conjointe", s'attriste-t-il. "Mon handicap se rabat sur elle. À mes enfants, je renvoie l'image d'un parent détruit. Je n'ai plus de vie, je ne suis plus le même homme qu'avant."
Donner la parole aux malades
En parfaite forme physique, cet homme de 43 ans n'aurait jamais imaginé être affecté à ce point par le virus. "Ça a été un énorme choc", confirme-t-il. "J'étais dynamique et sportif. Je n'avais pas de souci de santé." Pourtant, de nouveaux symptômes apparaissent au fil des jours. Un épuisement physique général se manifeste. Il développe même de la tachycardie, alors qu'il n'avait aucun antécédent de problèmes cardiaques.
On se sent abandonné.
Maximemalade du Covid long
Pour Maxime, les personnes atteintes du Covid long ne sont pas suffisamment reconnues par les autorités et instances scientifiques. Il met notamment en cause une étude publiée début novembre, dans laquelle plusieurs scientifiques affirmaient que les formes longues du virus seraient une maladie psychologique.
"C'est très dur à vivre parce qu'on se sent abandonné", explique-t-il. "On nous avait dit qu'on ne nous laisserait pas au bord du chemin, mais là ça fait un an. Personnellement, je vis très mal le déni."
Selon lui, inviter des malades plutôt que des médecins ou des journalistes sur les plateaux de télévision permettrait de mieux montrer la réalité de la maladie.
Un manque de prise en charge
Maxime dénonce également un manque d'accompagnement de la part des professionnels de santé. Selon lui, trouver les spécialistes pour se faire soigner est un vrai parcours du combattant.
"Ça a été très dur à vivre parce que certains professionnels n'ont pas été très accompagnants. On est plusieurs malades à s'être fait prescrire du Doliprane et des antidépresseurs. Mais ce que beaucoup n'ont pas compris, c'est que le Covid long est une atteinte physique avec des conséquences psychologiques, et pas l'inverse. Et quand on trouve des médecins qui nous croient, ils sont souvent débordés."
Le quadragénaire passe aujourd'hui plusieurs jours par semaine dans un centre de réadaptation à l'effort, à Dijon. Au sein de cet établissement, des exercices de cardio, du sport collectif ou encore des suivis psychologiques, sur demande des patients, sont proposés.
Un projet de loi qui redonne de l'espoir
Vendredi 26 novembre, le député de la deuxième circonscription de Belfort, Michel Zumkeller, a défendu devant l'Assemblée nationale une proposition de loi qui vise à mettre en place une plateforme de suivi des personnes atteintes de Covid long. La loi a été adoptée à l'unanimité.
Une lueur d'espoir pour Maxime, qui admet que cette proposition a agi comme un souffle d'air frais pour les malades.
"C'est la première marche de l'escalier", confie-t-il. "Maintenant, on sait tous, et le député de Belfort aussi, que ce n'est pas suffisant. En un an, on a fait un pas. C'est bien, mais il faut que ça s'accélère. L'urgence est là."
À terme, il souhaiterait que le Covid long soit reconnu en France comme un handicap. Cette mesure a déjà été prise dans plusieurs pays comme les États-Unis ou le Royaume-Uni.