Au lendemain des révélations de l'AFP qui indiquent qu'un moine de l'abbaye Saint-Joseph-de-Clairval à Flavigny-sur-Ozain (Côte-d'Or) est soupçonné d'abus sexuels, la communauté réagit. Elle espère que la lumière soit faite sur cette affaire.
La nouvelle a fait l’effet d’un choc du côté de l’abbaye Saint-Joseph-de-Clairval à Flavigny-sur-Ozain. Ce dimanche 28 novembre, la communauté d’une cinquantaine de membres a appris par une dépêche AFP que l’un de ses frères était mis en cause dans une affaire d’abus sexuels. L’émotion est toujours vive.
Le moine interpellé mardi dernier
Si le moine avait été interpellé par les gendarmes dès le mardi 23 novembre dernier après une perquisition au sein-même de l’abbaye, la confrérie n’était pas au courant des causes de ces investigations.
"Quand les gendarmes viennent, on ne sait pas exactement ce qui arrive. Ils n’ont pas dit pour quelle raison ils sont venus. Le motif, nous, on ne le connaissait pas", explique le prieur de l'abbaye, père Barthélémy-Marie.
Quand on apprend que le frère est arrêté, la communauté reste choquée. En même temps, on connait le frère donc on a du mal à déterminer les raisons pour lesquelles est arrêté
père Barthélémy-Marie
C’est donc par voie de presse que l’abbaye traditionnaliste installée depuis 1976 à Flavigny apprend qu’une information judiciaire est ouverte par le parquet de Dijon suite à une plainte d’une femme pour abus sexuels.
"C’est par le communiqué de l’AFP que nous l’apprenons. Maintenant qu’on entend parler d’abus sexuels, on se pose des questions. Dans quelle mesure la plainte est fondée ? On attend la procédure".
Depuis son arrestation par les gendarmes ce mardi, le frère n’est pas revenu à l’abbaye. La communauté espère désormais que la vérité soit faite dans cette affaire, même si elle doit incriminer le moine. "Si la plainte est fondée, il faut savoir les choses et que le frère fasse la réparation appropriée en fonction de ce que l’instruction judiciaire aura déterminée".
Cette affaire intervient alors que le rapport de la commission d’enquête sur les abus sexuels dans l’Eglise a été rendu le 5 octobre dernier. Selon celui-ci, 330 000 personnes ont été victimes de violences sexuelles de la part de religieux lorsqu’elles étaient mineures depuis 1950.
"Dans un tel contexte, tout le monde ne peut que souhaiter que la lumière soit faite", conclut père Barthélémie-Marie.